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Procès de Vienne - Campagne pour le droit au revenu

Le programme de la journée et les appels de la Confédération paysanne et du comité de soutien

mardi 24 octobre 2006

Le programme de la journée de mobilisation unitaire du 27 octobre

- 7h45 : Conférence de presse sous le chapiteau presse place des Allobroges
8h00 : Rendez vous place des Allobroges (baptisée également : Champs de Mars)
8h15 : Cortège d’accompagnement de Jean-Emile Sanchez à l’audience
8h30 : Entrée au tribunal et prises de parole devant la TGI place Charles de Gaulle
9h30/11h00 : Conférences sur les filières agricoles place des Allobroges. Conférence sur la viticulture, le lait et les fruits et légumes
11h15 : Point d’information sur l’audience. Place des Allobroges
11h30/12h30 : Plénière et conclusion des trois ateliers du matin. Place des Allobroges
13h : Bilan de la plénière et prise de parole de Jean-Emile Sanchez. Place des Allobroges

- 13h/14h30 : Repas paysan autour des produits de Rhône-Alpes. Place des Allobroges
14h30/15h : Prise de parole du Réseau de Convergences des Mouvements Sociaux devant la mairie de Vienne, place François Mitterrand.
15h/16h : Défilé unitaire dans Vienne depuis le tribunal jusqu’à la sous préfecture. Fanfares et cortège
16h : Prise de parole devant la sous préfecture
16h15/19h30 : Retour du défilé place des Allobroges. Concerts/casse croûte/buvette

 ... Comment venir à Vienne ? Où se garer ?...  

- Pour se garer : Parking à l’espace St-germain pour les arrivées par le sud ou pour les Rhône-Alpins (en bas à droite sur le plan). Sur la commune de Sainte Collombe parking du stade nautique (en venant du nord) Il faut ensuite traverser la passerelle piétonne qui enjambe le Rhône
La place des Allobroges où sont situés les chapiteaux et les stands se trouve à l’angle du cours Verdun et du cours Brillier. C’est l’espace blanc entre le jardin public et la gare routière.
Voir le plan à télécharger.
Des fléchages seront mis en place

contact pour la journée du 27 à Vienne : Grégoire Jasson 06.87.49.60.63
Adresse mail : gjasson@no-log.org 

Conférence de presse du Comité de soutien

Une conférence de presse a eu lieu à Lyon vendredi 20 octobre, pour présenter la journée d’action du 27.
Jean-Emile Sanchez a rappelé ce qu’il en avait été des actions menées par la Confédération paysanne en 2004-2005 pour dénoncer la baisse continue du prix du lait. Sur la dizaine d’actions menées alors en France en direction des groupes de l’agro-alimentaire, deux ont pour le moment fait l’objet de poursuites. En fait il s’agit d’une volonté politique du pouvoir de poursuivre un mouvement entré en résistance et en capacité de faire des liens entre les paysans et la société.
La Confédération paysanne n’a pas l’intention cependant de s’enfermer dans la dénonciation de la repression. Elle agit surtout pour faire reconnaître le droit des paysans d’avoir un revenu de leur travail.

Olivier Keller, du secrétariat national de la Confédération paysanne a rappelé que 3 fermes disparaissent chaque heure. Et que l’agriculture a perdu 2 millions d’actifs en 30 ans. Il reste aujourd’hui un peu plus de 600 000 producteurs. Pour le lait, on en comptait 130 000 il y a deux ans. Et l’objectif de la restructuration en cours est de tomber à 70 000. Rester sur le carreau ou manger son voisin, voilà le choix donné aux paysans. Pendant que les grands groupes font de gros profits... L’heure est venue d’une nouvelle répartition !
Le 27 à Vienne, Jean-Emile Sanchez ne sera pas seul. En particulier, plusieurs dizaines des 150 paysans présents à l’action chez Danone seront là en tant que comparants volontaires et demanderont à être jugés comme Jean-Emile Sanchez.

Ont également pris la parole et expliqué les raisons de la participation de nombreuses organisations du mouvement social à Vienne le 27 :
Annick Coupé, de SUD-Solidaires, Boualem Azahoum de l’association Divercité avec laquelle les produits laitiers avaient été distribués dans un quartier de Vénissieux (Boualem Azahoum sera d’ailleurs témoin au procès), François Menduni, d’ATTAC Rhone, et Roger Dubien des Réseaux citoyens de St-Etienne.
Tous ont dit l’urgence d’une nouvelle répartition des richesses, d’assurer à chacun un revenu garanti permettant de vivre dignement, et de la convergence nécessaire des mouvements sociaux.

 

L’appel de la Confédération paysanne

  

Des militants de la Confédération paysanne poursuivis en justice pour une action syndicale de défense de leur revenu

Le 27 octobre 2006, Jean-Emile SANCHEZ sera jugé à Vienne pour avoir mené une action syndicale de défense du droit au revenu le 18 octobre 2004 en Isère. Ce jour-là, avec 150 autres militants de la Confédération paysanne, il avait prélevé symboliquement à l’usine Danone des produits laitiers représentant le fruit du travail qui n’avait pas été rémunérés aux producteurs de lait.

1) Pour défendre leur revenu, les paysans mènent des actions syndicales

Depuis plus de deux ans, par des mobilisations syndicales, les producteurs de lait s’opposent à la baisse du prix du lait, synonyme de baisse de leur revenu.

C’est pourquoi, le 18 octobre 2004, une action syndicale parmi d’autres en France, des paysans se sont présentés, à l’appel de la Confédération paysanne, devant l’usine Danone de Saint-Just-Chaleyssin en Isère. Ils y ont prélevé quelques kilos de produits laitiers, représentant symboliquement la partie du lait qui ne leur a pas été payée depuis plusieurs années, et les ont distribués gratuitement dans un quartier populaire de Vénissieux.
A travers cette action, les producteurs de lait entendaient défendre leur droit au revenu et le faire savoir à la population, qui elle, continue de voir augmenter le prix des produits laitiers au supermarché.

 Jean-Emile SANCHEZ, alors porte-parole de la Confédération paysanne, est poursuivi pour vol en réunion  . Il a également été poursuivi à Rodez, puis en appel à Montpellier en 2005 et 2006, pour avoir mené ce même type d’action dans une usine Lactalis à Valmont (Aveyron). Nous sommes convaincus d’avoir affaire à une justice sélective, aux ordres du pouvoir, précisément parce que l’action, non violente et symbolique (contrairement à d’autres pratiques dans le milieu agricole), pouvait recueillir le soutien de la population.

2 ) Le contexte de la production laitière : dérégulation et mondialisation libérale

Depuis 1984, la production laitière européenne était maîtrisée par le système des quotas. La contrepartie de la limitation des volumes produits, c’était pour les producteurs, un prix du lait stable dont l’évolution tenait compte des gains de productivité et des conditions de production internes à l’Union européenne. De plus, cette politique de maîtrise ne coûtait rien au budget de l’UE, donc aux contribuables européens.
En 2003, avec la réforme de la Politique agricole commune, l’UE fait un pas de plus dans l’ouverture aux " marchés mondiaux " et décide de supprimer progressivement la maîtrise de la production laitière : le prix du lait est désormais soumis à la concurrence internationale. Les industriels laitiers n’ont pas manqué d’anticiper une réforme faite d’abord pour eux :

 Entre 2001 et 2004, le prix du lait à la production a chuté de près de 10 %
ce qui correspond pour un paysan à jusqu’à 2 MOIS DE REVENU en moins par an
 
 

Comme d’autres travailleurs de secteurs économiques soumis eux aussi à la mondialisation libérale les producteurs de lait de nos régions vont subir, à travers la baisse et l’instabilité du prix du lait, non seulement la baisse de leur revenu, mais aussi des logiques de restructurations et de délocalisations de la production.
Comme le prévoit un rapport remis au gouvernement (rapport Trédé) la restructuration c’est moins d’emplois dans la production laitière (selon ce rapport le nombre de producteurs devrait passer de 115 000 à environ 75 000 d’ici 5 ans !) et aussi moins d’emplois dans la transformation du lait, avec la fermeture d’usines et la concentration de la production dans certaines régions au détriment d’autres, ... quand il n‘y aura pas tout simplement délocalisations vers l’autre bout de l’Europe ou au-delà. Des régions entières sont menacées par le démantèlement d’une filière pourtant génératrice d’emplois (paysans, agrofourniture, agro-alimentaire).
Un exemple tout récent de restructuration des entreprises : le 30 juin 2005, le groupe Celia basé en Mayenne a annoncé la fermeture de 3 usines en 2005 et 2006, correspondant au "licenciement" de 700 producteurs et de 450 salariés. Ce n’est pas le premier exemple à subir la libéralisation de la filière laitière, ce ne sera sûrement pas le dernier.

3 ) La Confédération paysanne revendique une fixation transparente d’un prix du lait tenant compte des conditions de productions et de la valorisation de l’ensemble des produits transformés

Il faut savoir que dans ce contexte, les industriels cherchent aussi à déstabiliser le cadre de négociation nationale du prix du lait qui, en France, se fait au sein du Centre national interprofessionnel d’économie laitière (CNIEL), une instance interprofessionnelle, qui réunit le syndicat des industriels (Nestlé, Danone...), le syndicat des coopératives (Sodiaal pour les marques Yoplait, Candia...) et pour les producteurs de lait, uniquement la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. La Confédération paysanne n’y est pas représentée, malgré sa demande plusieurs fois répétée.
Les industriels ont récemment imposé des références de détermination du prix qui ne s’appuient que sur les produits industriels à faible valeur ajoutée.

Or, les producteurs de lait ont légitimement droit à leur part dans le partage de la valeur ajoutée tirée de la richesse et de la variété des produits laitiers à plus forte valorisation (fromages AOC, desserts lactés).
Par ailleurs la Confédération paysanne se bat pour le maintien de la maîtrise des volumes produits par ajustement de l’offre à la demande solvable, indispensable pour maintenir un prix rémunérateur.

4 ) Des militants syndicaux de la Confédération paysanne viennent d’être condamnés en juillet 2006 pour ce même type d’action : la répression se poursuit

En 2005, Lactalis, 1er groupe laitier en France, a traîné 15 militants de la Confédération paysanne en justice : ils ont été condamnés à des peines d’amende en juillet 2006. Et, pour avoir osé déclarer au président de ce groupe : "si vous ne retirez pas votre plainte, nous bloquerons vos camions", J-E. Sanchez et la Confédération paysanne ont fait l’objet d’une plainte supplémentaire.
Au procès en appel de Montpellier le 6 juin dernier, l’avocat général avait requis 8 mois de prison ferme contre J-E. Sanchez (alors que le seul paiement d’amendes avait été prononcé en première instance) !
 Jean-Emile SANCHEZ risque une nouvelle condamnation le 27 octobre 2006. La peine encourue peut aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.  

Nous appelons à soutenir la Confédération paysanne et Jean-Emile SANCHEZ
et à le communiquer par tout moyen, à l’occasion de ce procès