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OGM : 20.000 hectares de trop en France, dont 270 en Rhône-Alpes

mardi 10 juillet 2007

Avec Sarkozy, on va en manger de la communication et des OGM !
Côté communication, les annonces se succèdent, à trois mois du “Grenelle de l’environnement”, avec lequel le gouvernement dit vouloir créer “une nouvelle donne française pour l’environnement” et parle de défense de la biodiversité ! Rien de moins ! Et d’ailleurs c’est parti.
Mal : 20 000 hectares de maïs OGM Monsanto 810 (19 815,89 hectares exactement) viennent d’être semés, c’est officiel, un site gouvernemental liste les parcelles OGM autorisées, mais en indiquant seulement le département, le canton, et la superficie, sans localisation plus précise.
Voir la liste des cultures OGM autorisées : www.ogm.gouv.fr
La, il ne s’agit pas d’essais, mais de cultures commerciales de ce maïs génétiquement modifié pour produire un insecticide et résister à la pyrale du maïs, un insecte ravageur. Maïs dont l’Allemagne vient d’interdire la culture suite à une étude de Greenpeace montrant que la quantité de toxine pouvait “varier d’un rapport de un à 100 d’un épi à l’autre". C’est rassurant.
Ce maïs est destiné à l’alimentation animale, et nous retrouverons donc indirectement et sans le savoir ces pesticides dans nos assiettes.
La démocratie est bafouée. La biodiversité, et la sécurité alimentaire sont gravement menacées. L’agriculture biologique et conventionnelle, l’apiculture, sont mises en danger. Leur co-existence avec les cultures OGM est impossible. Soit dit en passant, et alors que les grands groupes et certains agriculteurs qualifient d’atteinte à la propriété les actions des faucheurs, les cultures OGM portent gravement atteinte à la propriété privée des agriculteurs qui ne veulent pas d’OGM. C’est une politique du fait accompli, qui impose la pollution transgénique, en toute connaissance de cause.

On peut trouver sur le site de Greenpeace cette carte des surfaces cultivées d’OGM en France :

270 hectares dans 5 départements de Rhône-Alpes

Voici, extraite du site gouvernemental, la liste des surfaces de maïs OGM autorisées en Rhône-Alpes :
Extrait du site gouvernemental

(région - département - canton - nombre de parcelles - superficie en hectares)

RHONE-ALPES 26 CHABEUIL 2 6,70
RHONE-ALPES 26 GRAND SERRE 2 3,60
RHONE-ALPES 26 PIERRELATTE 3 4,26
RHONE-ALPES 26 ST VALLIER 2 11,00
RHONE-ALPES 26 CREST-Sud 1 2,20
RHONE-ALPES 26 GRIGNAN 1 1,50
RHONE-ALPES 26 ST PAUL LES TROIS CHATEAUX 6 12,95

RHONE-ALPES 38 GRAND LAMPS 1 2,80
RHONE-ALPES 38 ROUSSILLON 21 57,77
RHONE-ALPES 38 ST JEAN DE BOURNAY 2 10,42
RHONE-ALPES 38 VIENNE Nord 1 3,20
RHONE-ALPES 38 VIENNE Sud 6 15,26

RHONE-ALPES 69 ST SYMPHORIEN D’OZON 1 2,87

RHONE-ALPES 01 COLIGNY 5 54,27
RHONE-ALPES 01 MONTREVEL EN BRESSE 2 7,86
RHONE-ALPES 01 ST TRIVIER DE COURTES 5 62,48
RHONE-ALPES 01 VIRIAT 2 9,80

RHONE-ALPES 07 VILLENEUVE DE BERG 3 1,70

Cela fait donc au total 270,64 ha de maïs transgénique Mon810 en Rhône-Alpes :
26 - Drôme : 42,21 ha
38 - Isère : 89,45 ha
69 - Rhône : 2,87 ha
01 - Ain : 134,41 ha
07 - Ardèche : 1,7 ha

Les actions en Rhône-Alpes contre les OGM sont nombreuses, et elles portent leurs fruits, ainsi nous apprenions récemment par le Collectif “Nord-Isère sans OGM” que les sept essais OGM autorisés par le gouvernement sur la commune de Bourgoin Jallieu (Isère) n’ont pas été semés.
Dernièrement, ce sont deux inspections citoyennes (la deuxième a eu lieu ce 30 juin) qui ont été menées dans le département de l’Ain par les faucheurs volontaires : (voir)

En Rhône-Alpes, pour faire le point de la situation et réfléchir aux actions à venir, une réunion régionale à lieu ce jeudi 12 juillet à 20h, près de Vienne. Cette réunion est ouverte à toutes les personnes, associations et mouvements intéressés.

Le moratoire reste à l’ordre du jour !

C’est ce que dit aussi la Confédération paysanne après la publication du registre national des cultures OGM :
“En matière d’information des professionnels et du public sur les cultures de maïs transgénique, le gouvernement se contente d’un inacceptable simulacre de transparence qui sera lourd de conséquences économiques pour les paysans voisins, les apiculteurs et les filières sous signes de qualité à qui on dénie le droit à livrer des récoltes sans OGM.
En effet, les informations publiées dans ce registre se situent uniquement au niveau des cantons sans aucune précision sur le parcellaire des hectares mis en culture, pas plus que sur l’identité des agriculteurs concernés.

La Confédération paysanne rappelle qu’en l’état :
- la politique du fait accompli est avérée,
- qu’aucune mesure législative ne protège réellement les paysans sur les plans de la responsabilité et de l’indemnisation des dommages,
- qu’aucune obligation réglementaire n’ayant été faite aux transgéniculteurs d’informer par les voisins paysans ou apiculteurs, le doute est réel sur cette information,
- qu’aucun moyen réel humain, réglementaire, technique, et financier n’a été mis en œuvre par l’État pour assurer une biovigilance digne de ce nom, pas plus qu’une gestion réellement efficace des risques.

Devant ce déni de démocratie qui bafoue le droit d’entreprendre, la volonté de 86 % des consommateurs et de 65% pour des paysans d’avoir un moratoire, la Confédération paysanne appelle :
- tous les paysans et les apiculteurs concernés à continuer d’exiger des SRPV [ Services Régionaux de la Protection des Végétaux (services des Directions Régionales de l’Agriculture et de la Forêt)] l’information sur les parcelles semées en OGM qui pourraient être voisines des leurs,
- à tout mettre en œuvre pour localiser les parcelles transgéniques de façon à permettre toute voie de recours juridique et de préserver les ayant-droit des systèmes de production existants.

Elle appelle tous les acteurs de la vie rurale à enquêter autour d’eux dans les cantons concernés pour rechercher ces parcelles et à lui en communiquer les résultats afin d’établir une cartographie la plus complète possible permettant la transparence et l’information. Des tests simples d’emploi sont disponibles.

La Confédération paysanne, après avoir évoqué ce sujet, le 5 juillet 2007 dernier, avec Monsieur Malvezin, Conseiller Agriculture à l’Élysée, appelle à la constitution urgente d’un groupe de travail au plus haut niveau pour décider du moratoire, seule mesure susceptible de répondre à l’urgence des contaminations. Elle ne saurait se satisfaire de voir repousser l’examen du dossier dans le calendrier du Grenelle de l’Environnement en raison du risque imminent et de la nécessité urgente de sa gestion.”
Contacts : Régis Hochart Porte Parole : 06 08 75 00 73 - Olivier Keller Commission OGM : 06 26 45 19 48 - Michel Dupont Animateur OGM : 06 70 04 91 14

Actions anti-OGM en France, en bref

- Le 27 juin, une délégation de Greenpeace, Les Amis de la Terre, le Collectif des Faucheurs Volontaires et la Confédération paysanne s’est rendue à l’Assemblée Nationale pour remettre aux parlementaires 84 925 signatures sur la pétitions de l’Appel d’Orléans pour le moratoire OGM. « Il y a urgence : Mon810 va polleniser dans quelques semaines et contaminer d’autres plants ! » a dit Arnaud Apoteker, de Greenpeace. Ils n’ont pas été reçus. Les pétitions ont été laissées à l’intention du Président de l’Assemblée Nationale.

- Le 27 juin toujours, une vingtaine de militants de Greenpeace déguisés en rats de laboratoire malades du maïs OGM MON863 se sont rendus devant le ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables. (voir

Greenpeace demande au ministre Jean-Louis Borloo, d’instaurer un moratoire immédiat sur le maïs transgénique et de réaliser la récolte préventive des 20.000 ha déjà plantés. « C’est la seule façon d’éviter la pollution génétique des cultures
voisines et ce sera certainement moins onéreux que de faire face aux multiples contentieux de contamination des champs non OGM »

- On a appris le 1er juillet qu’un fauchage de maïs transgénique avait eu lieu dans le Puy-de-Dôme, à Malintrat : une parcelle de 5.000 m2 appartenant à Biogemma, filiale du semencier Limagrain (dépêche AP).

- A Toulouse, le 7 juillet, une centaine de faucheurs ont mené une action symbolique en arrachant chacun un pied de maïs dans un champ de la commune de Fauga pour dénoncer les cultures d’OGM. Dans ce canton de Muret (où se trouve la commune de Fauga) ont été semés 1.400 des 20.000 hectares de maïs OGM cultivés cette année en France.
Les voitures des anti-OGM ont été bloquées deux heures par trois tracteurs et une quarantaine d’agriculteurs pro-OGM. Les Faucheurs volontaires ont pique-niqué sur place, séparés des pro-OGM par des gendarmes, avant de pouvoir quitter les lieux en convoi, pour se rendre à Toulouse et faire publiquement des tests prouvant le caractère OGM de ce maïs. Ils ont dénoncé les dangers des OGM notamment pour la filière apicole et demandé un moratoire.
En fait, la quasi totalité du maïs OGM est cultivée dans le Sud Ouest : en région Aquitaine et Midi-Pyrénées.

- Les scientifiques aussi méfiants que les citoyens : c’est le résultat d’une enquête du Cevipof auprès de 2000 chercheurs et ingénieurs du CNRS (article dans Libération - 9 juin).
Que pensent les chercheurs de “la destruction d’essais de plantes transgéniques en champ, l’une des actions les plus contestées, aux prolongations judiciaires spectaculaires ? Contrairement à toute attente, cette action, illégale, est jugée « acceptable » par 40 % des Français en général, 44 % des Français diplômés du supérieur... et 43 % des chercheurs sondés”
Et 67 % des chercheurs reconnaissent la légitimité d’une action légale et d’un boycott de produits alimentaires génétiquement modifiés.

- L’appel à la solidarité avec Monique Burnichon a été entendu (voir). Et une Association "Sans Gène" est créée pour aider les anti-ogm...

- Une Assemblée générale nationale des faucheurs volontaires aura lieu en Bretagne, à Riec sur Belon, les 21 et 22 juillet.

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