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Communes et cantines sans OGM

Le Préfet de la Loire attaque la commune de Burdignes devant le Tribunal administratif

Mais en refusant les OGM cette commune défend la santé, l’environnement, et l’agriculture paysanne.

mardi 10 mars 2009, par Roger Dubien

Le Préfet de la Loire cherche des ennuis à la commune de Burdignes. Motif : elle ne veut pas d’organismes génétiquement manipulés sur son territoire.

La Commune de Burdignes (344 habitants, 24 fermes, dans le Pilat) et Sophie Tricot, Maire, sont déférées devant le Tribunal Administratif de Lyon par le Préfet de la Loire. L’audience au Tribunal administratif a lieu ce mercredi 11 mars, et la décision sera rendue dans quelques semaines...
Le représentant du gouvernement Sarkozy veut faire casser l’arrêté pris début janvier, après débat et vote unanime au conseil municipal, visant à interdire les OGM en 2009 sur le territoire de la commune.

Voir : La commune de Burdignes (42) interdit les cultures d’OGM sur son territoire en 2009

Un arrêté très motivé par les élus : du point de vue de la santé humaine, du point de vue de l’environnement, et aussi du point de vue de la défense d’une agriculture de qualité, d’autant que Burdignes est sur le territoire de la nouvelle AOC-Appellation d’Origine Contrôlée « Rigotte de Condrieu » qui prévoit expressément l’interdiction d’aliments transgéniques dans la nourriture des animaux, et de toute culture d’OGM sur les terrains des fermes produisant le lait pour ce fromage.
Un arrêté pris avec la sympathie des paysans de la commune. Un arrêté accompagné d’un voeu à l’intention du gouvernement demandant que le “non-OGM” soit du zéro OGM, et demandant la mise en place d’un étiquetage concernant les produits issus d’animaux nourris et non nourris aux OGM.

Pourquoi cette décision du Préfet ? Parce que le lobby pro-OGM ne lâche pas et tente même ces temps-ci de repartir à l’attaque. Récemment, il y a eu le rapport de l’AFSSA pour essayer d’aider à faire tomber le moratoire sur le pesticide Mon 810. Mais ça a mal tourné, la mobilisation a été immédiate, et tout confirme que 80% de la population ne souhaite pas manger des OGM. Et au niveau européen, pour la première fois Barroso et la commission européenne ont été battus là-dessus : les ministres de l’environnement ont appuyé le moratoire de l’Autriche et de la Hongrie sur le pesticide Mon 810. Les élections européennes approchant, certains font attention...
Mais la bataille sera de longue haleine car ce qui est en jeu c’est l’autonomie alimentaire des peuples de la Terre ou bien le contrôle de l’alimentation mondiale par quelques multinationales de l’agro-chimie et des semences. En France, si le pesticide Mon 810 pourrait bien avoir définitivement du plomb dans l’aile, c’est tout de même une loi de légalisation des OGM qui a été votée au printemps 2008. C’est que derrière la génération des OGM pesticides, ils en préparent d’autres, tout aussi manipulés et brevetés, mais beaucoup plus clandestins aux yeux du grand public.

Que peut-on faire pour soutenir Burdignes ? Témoigner de notre soutien à la démarche de ces élus, bien sûr. Ce sont eux qui ont raison.
Ce qui serait bienvenu aussi, c’est que se multiplient les prises de position des collectivités territoriales. Jusqu’à ce que le mouvement devienne tellement puissant que le lobby des multinationales agro-toxiques soit mis en échec. Que les marchands de pesticides brevetés se fassent une raison : nous faire avaler leurs organismes génétiquement manipulés, c’est non.

Quoiqu’il en soit de la tentative de coup d’arrêt du Préfet, il semble bien que la campagne “Communes et cantines sans OGM !” (Voir : http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/article.php3?id_article=1537) soit en train de s’étendre en Rhône-Alpes.

L’adresse e-mail de la mairie de Burdignes : ma-burdi@wanadoo.fr