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Grand Projet de Ville : pour une action périscolaire forte

mardi 5 février 2002

Proposition élaborée à l’initiative des Amicales Laïques du Crêt de Roch et de Beaubrun, et du Foyer des Jeunes et d’Education Populaire de la Métare, avec le soutien de l’UFALS et de la Fédération des Œuvres Laïques de la Loire, et présentée publiquement en février 2002.

Pour plus d’informations sur cette initiative, on peut contacter :
Raymond Vasselon et
Georges Gunther

Une ville en difficulté

Saint-Étienne a perdu 20000 habitants de 1990 à 1999. C’est un élément majeur à prendre en compte pour toute action de politique de la ville. Cette perte de population a aggravé tous les problèmes. Les populations qui ont quitté la ville appartiennent aux catégories sociales les plus qualifiées, les plus jeunes, les plus aptes à animer le dynamisme d’une ville.

Une situation de l’Enseignement public préoccupante

A Saint-Etienne les effectifs de l’école publique (maternelles et élémentaires) sont passés de 17300 à12731 de 1992/1993 à 2000/2001(soit - 4570 élèves et-26,5%). Dans le même temps pour l’enseignement privé la perte est de 4404 à 4273 de 1992/1993 à 1999/2000 (soit -131 élèves et -3%).
Il y a donc une différence aux conséquences de la baisse de population entre le public et le privé. Toutes les informations dont nous disposons nous conduisent à penser que cette situation est liée au fait que contrairement à l’école privée, l’école publique ne présente pas globalement une activité périscolaire attractive.

Il faut remédier à cette situation

L’école publique et les associations qui lui sont proches, doivent être en capacité de répondre aux besoins des habitants dans le secteur de l’accueil des enfants hors temps scolaire.

L’éducation est un enjeu majeur pour les villes. On sait que l’attractivité d’un quartier est aujourd’hui lié à la qualité de ses établissements scolaires qui sont un élément déterminant du choix des familles.

Nous proposons un certain nombre de dispositions :

- Il est nécessaire de construire et de soutenir un partenariat actif entre les écoles et le tissus associatif local pour action périscolaire forte. Plutôt que le recours à des prestataires de services c’est ce lien entre école et associations qui favorisera la mixité sociale et permettra de construire, dans la durée, un lien social stimulant qui " tire vers le haut ".

- Cette action périscolaire, cohérente sur l’ensemble de la ville, devrait être déclinée quartier par quartier et prendre en considération la spécificité de chacun d’eux.

- Une évaluation régulière, avec l’ensemble des partenaires concernés est nécessaire.

Une disposition nous parait essentielle :

Il s’agit de la mise en place d’un système d’accueil des enfants dès 7 heures du matin, pendant la durée de midi, le soir jusqu’à 19 heures.
Cet accueil doit se dérouler dans des locaux adaptés situés à proximité immédiate des établissements scolaires. Il est indispensable que cet accueil soit encadré par un personnel qualifié, formé à la pédagogie, sensibilisé aux questions de la diététique et maîtrisant parfaitement les rythmes de l’enfant. On peut imaginer un métier nouveau, des formations adaptées.
Pour que le dispositif soit complet, et au vu du manque probant de places en crèche, il faut également organiser, à proximité de l’école, l’accueil des enfants d’âge préscolaire. Ainsi les familles trouveront sur un même lieu une solution pour tous leurs enfants.

Une démarche s’impose :

Il est nécessaire d’élaborer un diagnostic. Ses conclusions doivent être portées à la connaissance de l’ensemble des acteurs concernés. C’est la condition pour que soient élaborés des projets partagés.
La transparence s’impose et il faut une vue d’ensemble.

Des expériences intéressantes ont cours avec des résultats notables. Mais compte tenu du manque criant de moyens, le partenariat est difficile à faire vivre durablement entre les équipes pédagogiques et les associations de proximités. Il faut reconnaître et pérenniser les actions, être ambitieux. En fait, il s’agit de l’avenir des enfants donc de la ville. C’est un chantier sur lequel tous les partenaires concernés (Ville, Education Nationale, Jeunesse et Sports, Associations,...) doivent s’investir, agir conjointement.

Nos associations ont de l’expérience : elles sont implantées dans des quartiers populaires et acceillent des publics extrêmement variés, souvent victimes de l’exclusion. Nous sommes capables de porter des projets dans le domaine du sport, de l’éducation, de la culture. Nous sommes en train de nous investir dans le domaine des nouvelles technologies de la communication, pour un usage intelligent, démocratique et cultivé de l’extraordinaire outil que représente internet. Nous proposons par exemple la mise en place d’un réseau d’échange et d’information entre les partenaires concernés et impliqués au niveau local (quartier) afin d’éradiquer les phénomènes de ghettos, de repli communautaire, d’exclusion sur un même territoire.

Nous voulons être les partenaires d’une action orientée vers une conception élargie de l’acte éducatif.
L’éducation au sens large, c’est avec l’école et les enseignants, nous regrouper autour des enfants, prendre soin d’eux, leur prévoir des quartiers beaux et sûrs, des lieux d’éducations diversifiés et des parcours de réussite toujours possible.

Nous réclamons une politique issue de la grande tradition de l’éducation populaire.

C’est pourquoi nous interpellons les pouvoirs publics sur la question des moyens necessaires à l’organisation d’activités périscolaires de qualité adaptées aux enjeux du 3ème Millénaire. Le Grand Projet de Ville en fournit l’opportunité.

Le GPV est une occasion unique de réfléchir à la mise en œuvre d’un projet éducatif d’avenir. Les quartiers classés GPV doivent être des territoires d’excellence, notamment par le recours à l’innovation.