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“Pour que personne ne dorme à la rue” : rassemblement devant la Préfecture ce lundi 2 novembre à 17h et présence au conseil municipal à 18h.

dimanche 1er novembre 2009

"Actuellement, de plus en plus de personnes se retrouvent dehors, sans hébergement. D’après la préfecture et la DDASS, au moins 110 personnes - dont de nombreux enfants - demandeurs d’asile sont dans la rue. Ils sont en situation régulière au regard de la loi et la préfecture à l’obligation légale de les loger.
Nous trouvons cette situation parfaitement intolérable, d’autant que nous vivons dans un pays riche et que de nombreux bâtiments publics en bon état sont vacants dans notre agglomération.

Pendant de nombreux mois nous avons interpellé les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation. Devant l’absence de solutions de la Préfecture et de la mairie de St-Etienne, et face à l’urgence, le collectif « Pour que personne ne dorme à la rue » a décidé de prendre ses responsabilités en réquisitionnant l’ancienne maison de retraite vide depuis plusieurs années, « L’Ensoleillée ». Nous assumons notre geste qui, bien qu’illégal, est parfaitement légitime humainement parlant. Plusieurs personnes ont pu ainsi être mise à l’abri à la veille de l’hiver.
Or aujourd’hui par décision du maire et de l’adjoint au maire président de Métropole Habitat, l’Ensoleillée est privé d’eau et d’électricité et la police municipale en interdit l’accès aux familles qui y avaient trouvé refuge et aux associations. Ces familles sont ainsi renvoyées dans la rue. Pourtant avant de faire volte face, devant les protestations le maire et plusieurs adjoints avaient assuré que l’eau et l’électricité seraient rétablies.
L’argument de la sécurité n’est qu’un prétexte. Il suffit de quelques aménagement pour le régler, l’Ensoleillé est un immeuble en bon état ou l’électricité n’avait pas été coupée et d’autres bâtiments vides habitables en toute sécurité peuvent être ouverts. L’essentiel est de loger ces personnes.

Nous demandons :
- Au maire de St-Etienne de rétablir l’eau et l’électricité ainsi que le libre accès de l’Ensoleillée aux familles qui y ont trouvé refuge et aux associations. Nous attendons de la municipalité actuelle qu’elle aide cette action citoyenne et non quelle lui mette des bâtons dans les roues.
- Au préfet de la Loire de légaliser cette réquisition de l’Ensoleillée ou de réquisitionner, comme il en a le pouvoir, un des nombreux immeubles publics vides de l’agglomération stéphanoise (pavillons de l’hôpital Bellevue, l’ancienne résidence de personnes âgées "les Pères", celle des Lauriers, l’immeuble des ex appartements de fonction des enseignants de l’école de la Montat et du collège de la Cotonne,...).

Le logement doit être un droit pour tous, et pour les demandeurs d’asile c’est une obligation légale de l’Etat. Nous pouvons parler de non assistance à personne en danger pour tous les sans-toit.

Nous resterons mobilisés tant qu’aucune solution ne sera trouvée et nous prendrons nos responsabilités pour que personne ne couche dehors.

Ce lundi 2 novembre nous nous rendrons à 17H devant la préfecture pour demander à être reçus par M le Préfet et à 18H nous serons au conseil municipal de St Etienne où nous demandons de pouvoir y intervenir".

Le collectif pour que personne ne dorme à la rue"

Le collectif pour que personne ne dorme à la rue comprend notamment : RESF42, l’AEC-Assemblée Européenne des citoyens, Al Qalam, CVDH, FCPE, FSU, La Passerelle, le comité Tchétchénie Loire/Haute-Loire, la LDH, les Réseaux citoyens de St-Etienne, le Réseau de Solidarité avec les Rroms, Sud-Education, Terre Des Hommes 42, Triangle, l’Action Catholique Ouvrière, le CDAFAL, le CCFD, la CGT, la CIMADE.



Résumé des évènements de ces derniers jours...

Mardi soir, une quarantaine de personnes du collectif  “pour que personne ne dorme à la rue”  réquisitionnent la résidence “L’Ensoleillée” à Montaud. Une famille kosovar avec 3 enfants de 4 ans, 2 ans et 9 mois, qui dormait dans les parcs, est installée dans un logement.
Mercredi, de nouvelles familles de demandeurs d’asile en situation régulière s’installent. Jeudi, une quinzaine de personnes ont été mises à l’abri.
Mais jeudi vers 11h45, alors que l’eau n’a pas encore pu être rétablie, l’électricité est coupée sur ordre du président de Métropole Habitat par ailleurs adjoint au maire de St-Etienne, chargé de la politique sociale, M. Philippe Rayé.
Dans la soirée de jeudi, nombreuses interventions de personnes et d’associations auprès des élus, pour protester et demander le rétablissement de l’eau et de l’électricité.
Jeudi vers 23h45, message mail du maire de St-Etienne Maurice Vincent à Yves Scanu indiquant qu’il demande de “regarder dès demain matin dans quelles conditions les commodités peuvent être rétablies dans le bâtiment, à des fins humanitaires”. Message dans le même sens de Philippe Rayé... Tout va mieux...
Mais vendredi matin, la mairie fait volte face. Venue de l’adjoint à la sécurité M. Ferrara et en fin de matinée la police municipale prend position devant l’entrée de la résidence et interdit aux familles d’accéder aux logements qu’elles occupent et même d’aller prendre des affaires. Même interdiction aux militants associatifs.
Vendredi soir, rassemblement à 17h sur les marches de l’Hôtel de ville. Environ 80 personnes sont présentes, et au moins une quinzaine d’associations représentées. Les portes de la mairie sont fermées. Au bout d’un moment, décision est prise de se présenter devant l’entrée du garage, sous les arcades, pour demander à rencontrer des élus. La c’est là police municipale qui interdit l’entrée, avec un comportement agressif. Attente. Une exigence : “les élus avec nous !”. Au bout d’un moment, il est obtenu qu’une délégation de 5 personnes soit reçue par des élus (voir plus bas).

Les 80 personnes présentes au rassemblement se rendent alors à la Préfecture où elle demandent à être reçues.
Portes closes.
Joint au téléphone par Georges Gunther, le directeur de cabinet du préfet M. Lime refuse de recevoir une délégation. De la discussion téléphonique qui s’engage, il ressort que la préfecture est d’accord avec le collectif sur le constat (Difficile de faire moins : rappelons que 110 personnes demandeurs d’asile en situation régulière sont à la rue alors qu’il y a obligation légale de les loger, et que ceci peut mener la préfecture au tribunal...).
La préfecture dit qu’elle travaille d’arrache pied pour trouver des solutions. Mais ça fait des mois que ça dure ! Réponse : il ne suffit pas d’ouvrir une porte pour héberger des gens.
Il y a L’Ensoleillée : le Préfet peut légaliser la réquisition. Réponse : pas possible pour des questions de sécurité. Il y a des ascenseurs, les enfant pourraient tomber dans les cages, il faudrait les grillager, l’électricité aussi...
La préfecture à quand même les moyens de faire ces menus travaux. Là pas de réponse...
La préfecture peut aussi réquisitionner d’autres bâtiments publics vacants en très bon état : la maison de retraite des Pères, l’immeuble des ex-appartements de fonction des enseignants de l’école de la Montat, celui des ex-appartements de fonction des enseignants du collège de la Cotonne, la résidence de personnes âgées les Lauriers à la Métare... (il y aurait aussi des pavillons de l’hôpital de Bellevue, le bâtiment de l’ancien internat du lycée du Mont...). La non plus pas de réponse.
A un moment M. Lime a évoqué la possibilité d’installer des algécos à Chantegrillet (l’ex camping municipal)...
Ce sera très loin de régler le problème ! Là aussi pas de réponse...
La demande d’entrevue avec le Préfet est renouvelée.

Une délégation de 5 personnes du collectif “pour que personne ne dorme à la rue” a donc rencontré des élus en mairie.
Ont participé à la délégation : Agnès Mounier (RESF), Monique Debout (LDH), Jean Bertheas (CVDH, TERRE DES HOMMES, RESF), Jean-François Peyrard (FCPE), Yves Scanu (RESF).
“Très difficile d’être reçus. Lors d’un premier appel téléphonique, la secrétaire du cabinet du maire nous explique que le premier adjoint est en rendez-vous à l’extérieur, les autres élus en réunion elle ne sait pas où, M. Royon en réunion lui aussi. Donc impossible d’être reçus.
Les quatre vingt personnes présentes au rassemblement se dirigent vers l’entrée de service de la mairie et c’est suite à de longues palabres avec la police municipale qu’une délégation est enfin reçue par MM Coynel, 1er adjoint, Royon directeur de cabinet du maire et Ferrara adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique.
Pour commencer, nous regrettons qu’il soit si difficile de rencontrer les élus, M. Coynel réagit vivement.... Ensuite, nous abordons le sujet qui nous préoccupe, en déplorant les pratiques de la mairie qui coupe l’eau et l’électricité. Nous relevons toutefois une prise de conscience suite à l’envoi massif de mails et les propos rassurants du maire qui projette de rétablir les commodités pour raisons humanitaires. Nous nous étonnons du volte-face pour cause de sécurité. Nous dénonçons l’intervention de la police municipale qui n’a pas laissé les familles entrer dans les locaux.
Les arguments qui nous sont opposés :
- le logement d’urgence est de la responsabilité de l’État
- nous ne voulons pas loger tout le monde, il y a risque d’appel d’air
- il n’est pas logique d’user des deniers municipaux pour pallier à la défaillance de l’État
- le maire est responsable de la sécurité
- les réactions négatives des habitants du quartier qu’il faut bien entendre, de plus ils sont nombreux (200 pétitions) plus nombreux que vous (ils nous ont compté de la fenêtre... tiens, ils n’étaient pas en réunion !! )
- il faut solliciter les communes avoisinantes
- et aussi la rengaine récurrente : vos actions sont dirigées contre la mairie pour nous déstabiliser.
Une longue discussion s’est ensuite engagée en s’égarant parfois sur d’autres sujets notamment la question des roms.
Il y eut quelques éclats de voix.

Dans la discussion...

1) "Nous avons proposé à la Mairie de travailler avec les Associations pour, y compris, aborder des difficultés objectives mais non insurmontables (sécurité, habitants du quartier qui d’après la mairie nous vireraient de toute façon, ...). L’objectif majeur est que des gens ne dorment pas à la rue par carence de l’Etat ; une fois la réquisition citoyenne rendue possible, nous nous engageons à "harceler" quotidiennement le préfet pour qu’il "légalise" celle-ci et que l’objectif soit atteint. Nous pouvons comprendre la demande d’expulsion pour se couvrir, mais n’acceptons pas les freins absolus de coupure des réseaux (eau, électricité) et de l’envoi de la police municipale pour barrer l’accès."

2) "Concernant l’interpellation des villes de Saint-Etienne Métropole, les Associations interpellent depuis longtemps et attendent toujours un débat sur cette question. Toutefois, nous soulignons que Saint-Etienne est la Ville où se trouve la Préfecture où les demandeurs d’asile ont des démarches à faire ; il est nécessaire de leur épargner de trop longs déplacements."

3) "La mairie insiste sur ses efforts concernant l’hébergement de jour qui devient insuffisant à Saint-Etienne, est OK pour s’investir si le préfet donne le signal et, par ailleurs, s’interroge sur la possibilité d’ouvrir le bistrot social la nuit."

Par contre, en fin d’entretien aucune perspective ni aucune avancée ; nous avons participé à un dialogue de sourds.
Il est hors de question de mettre l’eau et l’électricité à « l’Ensoleillée »
Il n’y a pas de perspectives pour trouver un autre logement
Le maire refuse de mettre à disposition ce bâtiment ou un autre et attend que le préfet réquisitionne un logement et en assure le suivi.
Le maire a obtenu que le préfet intervienne auprès des maires de Saint-Étienne métropole pour les solliciter d’ouvrir des places d’hébergement d’urgence.
Cette attitude rigide, cette difficulté au dialogue ne sont pas rassurantes pour une municipalité qui se dit de gauche et l’on s’aperçoit que la prise de conscience de nos élus n’a duré qu’un instant, le souci humanitaire s’effaçant devant les problèmes de sécurité qui semblent relativement bénins et qui pourraient sans doute se solutionner à moindre coût.

Voir aussi :
- Le collectif “Que personne ne dorme à la rue” a réquisitionné l’ex-maison de retraite l’Ensoleillée à St-Etienne

- Le collectif “pour que personne ne dorme à la rue” appelle à un rassemblement ce vendredi 30 octobre

- Des logements vides et en bon état, en voilà !