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OGM = danger ! C’est l’assureur Groupama qui le dit...

lundi 6 décembre 2010, par Martine Chevalier

La Confédération Paysanne du Gers, dans le Sud-Ouest - une région dans laquelle des milliers d’hectares de maïs OGM pesticide Monsanto 810 avaient été plantés en 2007, avant que le Mon810 soit interdit à la culture en France -, vient de faire connaître un courrier que reçoivent en ce moment les paysans du département assurés chez Groupama.

Cette lettre, les paysans doivent en retourner un exemplaire signé, pour confirmer qu’ils ont bien pris connaissance des conditions de garantie.
L’article 1 rappelle les montants de garantie. L’article 2 précise les risques qui sont exclus de la garantie et il indique que "deux nouvelles exclusions sont intégrées au sein de votre contrat"
Et là les choses sont dites de façon catégorique.

Sont exclus de la garantie les dommages causés par l’amiante dont la nocivité est maintenant reconnue par tout le monde, après des décennies de mensonges, quand même...
Et sont exclus de la garantie “les dommages dus aux organismes génétiquement modifiés”  :
 “Les dommages résultant de l’utilisation ou de la dissémination d’OGM, tels que définis par l’article L 531-1-2 du code de l’Environnement ou résultant de la mise en place sur le marché de produits composés en tout ou partie d’OGM.” 
Et l’assureur précise que  “Par organisme génétiquement modifié (OGM), on entend les organismes dont le matériel génétique a été modifié autrement que par recombinaison ou multiplication naturelle.” 

Ceci est la définition (juste) des OGM qu’utilise la directive européenne les concernant. Elle reconnaît comme OGM les OGM obtenus par mutagénèse au lieu de transgénèse. Ce sont ces OGM cachés que les grands groupes de l’agrochimie et des semences essaient en ce moment d’imposer en profitant du fait que la directive européenne les a qualifiés d’OGM mais les a aussi exclus de son champ d’application (les multinationales avaient préparé leur coup au moment de l’écriture de la directive, avant même que ces OGM ne soient mis sur le marché !).
Voir : Des OGM clandestins : les tournesols mutés résistants à un herbicide
Et aussi : Non aux OGM, même cachés !
Et encore : OGM cachés : le débat est lancé

L’assureur, pour sa part, sait de quoi il s’agit et ne se laisse pas tromper... : Les OGM mutés sont des OGM, et Groupama n’en mange pas.

Cette décision de Groupama est très importante. D’autant que Groupama n’est pas n’importe qui : 39 000 salariés, 16 millions de sociétaires et clients en France et en Europe, c’est le 1er assureur agricole en France, le 1er assureur des collectivités locales, la 1ère mutuelle d’assurance, etc...
Il sait un peu de quoi il parle concernant les risques. Et l’ardoise qui nous pend au nez.
La devise de l’assureur (voir son site) est : “Groupama est toujours là pour moi”. A laquelle il ajoute donc aujourd’hui : sauf si tu utilises ou cultives des OGM. Il ne faut quand même pas tenter le diable...

Télécharger la lettre de Groupama aux agriculteurs - p1
Télécharger la lettre de Groupama aux agriculteurs - p2

Monsanto débouté en Allemagne

En 2005, Monsanto a déposé un recours légal auprès de Cour Constitutionnelle Fédérale remettant en cause la législation allemande sur les OGM, législation qui prévoit un régime de responsabilité strict des agriculteurs qui plantent des OGM (ils sont considérés comme responsables si les OGM contaminent un champ voisin), et qui prévoit aussi un registre public obligatoire indiquant la localisation des parcelles OGM.
Le lobby OGM considère que cette législation empêche les agriculteurs de planter des OGM et donc viole la Constitution allemande.
La Cour Constitutionnelle a rendu son jugement le 24 novembre 2010, après 5 ans de délibéré, et elle a réaffirmé la légitimité de la législation allemande. Elle reconnaît également dans son jugement que les OGM comportent des risques inconnus à long terme.

Martine Chevalier