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Tunisie : que vive et réussisse "la révolution du jasmin”

lundi 17 janvier 2011

Ben Ali s’est enfui vendredi soir 14 janvier, alors que le soulèvement de la jeunesse et du peuple tunisiens se généralisait, malgré les dizaines de morts, assassinés par l’un des dictatures les plus féroces.
Les pouvoirs occidentaux, les gouvernements français - Sarkozy en tête -, auront pourtant soutenu jusqu’au bout Ben Ali, tout comme les dictatures des pays arabes.
C’est qu’avec Ben Ali, la Tunisie était un paradis pour les multinationales. Des salaires de misère, la police partout, aucun impôt sur les profits : c’était une destination de rêve pour délocaliser les entreprises.
Mais en un mois, la jeunesse et le peuple tunisiens ont mis fin à 23 ans de règne du dictateur, enfui vers l’Arabie Saoudite. En attendant peut-être d’atterrir en Libye d’où son ami Khadafi continue à le soutenir.
Ben Ali a apparemment failli venir en France, où la ministre des affaires étrangères s’était déclarée prête à apporter l’expertise des forces de l’ordre françaises à la police du dictateur, au moment même où elle massacrait la jeunesse. Quelle honte !
Ceci nous rappelle que la France qui fait la chasse aux sans papiers et réfugiés accueille nombre de dictateurs en fuite. On a d’ailleurs aujourd’hui même la confirmation que Bébé Doc-Duvalier, accusé de milliers de meurtres en Haïti et d’avoir pillé ce pays, se faisait bronzer sur la Cote d’Azur depuis 25 ans, et prétend maintenant retourner en Haïti pour remettre ça.

En Tunisie, une nouvelle époque commence. Bien sûr, rien n’est définitivement gagné. Ben Ali est parti, mais il a laissé beaucoup de ses flics, qui essaient de créer le chaos. Et puis il s’agit d’éviter que la même équipe garde le pouvoir ou une partie de celui-ci d’une façon ou d’une autre.
Le peuple tunisien est mobilisé pour empêcher que sa révolution lui soit confisquée.

Pour s’informer de la situation en Tunisie :
http://nawaat.org

Sur les derniers jours de la dictature, lire par exemple le témoignage d’Ali Seriati, ancien conseiller de Ben Ali : “Peut-être on partira, mais on brûlera Tunis”

Sousse, mardi 18 janvier, la population prend le siège du RCD, le parti de Ben Ali

Des images pour ne pas oublier ...

Sarkozy - Ben Ali... accord total


photo de presse

Strauss-Kahn et le FMI : la Tunisie de Ben Ali est “un bon exemple à suivre pour beaucoup de pays émergents...” (novembre 2008, il y a 2 ans seulement, après 21 ans de dictature...)

11 janvier -  

En Tunisie, la jeunesse et la société se soulèvent contre la dictature de Ben Ali

Trois ans après la lutte des mineurs du bassin de Gafsa (pour laquelle des militants sont encore en prison), moins de 2 ans après celle de Redayef, le soulèvement populaire touche cette fois l’ensemble du pays en Tunisie.
Au 1er rang de la révolte, on trouve la jeunesse. Le 17 décembre, le jeune diplômé chômeur Mohamed BOUAZIZI, de Sidi BOUZID, s’est immolé par le feu devant le siège du gouvernorat pour protester contre le harcèlement des autorités qui lui interdisaient de gagner sa vie et celle de sa famille en confisquant les fruits et légumes qu’il voulait vendre. Il est mort. Le pouvoir a répondu à un sit-in pacifique de protestation, et de solidarité avec ce jeune, par la répression violente et l’état de siège à Sidi Bouzid et dans les villes proches.
Puis le 22 décembre, un autre jeune, Houcine Neji, 24 ans, a escaladé un poteau électrique en criant qu’il ne voulait "plus de misère, plus de chômage", avant de s’électrocuter au contact de câbles de haute tension 30.000 volts.
Ces actes de désespoir ont donné le signal de la révolte contre le chômage, la misère, l’injustice, la corruption et la dictature en Tunisie.
Le 24 décembre, le jeune Mohamed Béchir El Amari (24 ans), atteint par une balle en pleine poitrine, est mort alors qu’il manifestait avec ses camarades dans la ville de Menzel Bouzaïne.

Début janvier, les manifestations de protestation se sont multipliées. Et Ben Ali, dictateur, depuis 23 ans au pouvoir, a donné l’ordre à l’armée de massacrer les manifestants, accusés d’être des “terroristes” au service de l’étranger !
Dans la seule nuit du samedi 8 au dimanche 9 janvier, au moins 10 personnes ont été massacrées dans la région de Kasserine.
Des vidéos et des témoignages circulent, mais le pouvoir tunisien, et les grands médias, font ce qu’ils peuvent pour cacher l’ampleur des crimes. Les témoignages indiquent qu’il y a maintenant plus de 50 morts parmi les jeunes et le peuple dans les villes de Regab, Kasserine et Thala, dans la région du Sid. Les forces de répression ont même tiré sur des cortèges funèbres. Et le régime de Ben Ali multiplie les emprisonnements.

Nous avons en France une responsabilité directe dans ce qui se passe. Ben Ali a bénéficié toutes ces années d’un soutien total des milieux dirigeants français, et il bénéficie aujourd’hui de l’appui de Sarkozy. Nous devons exiger du gouvernement français qu’il cesse son soutien systématique à ce régime.

La jeunesse et le peuple tunisiens se lèvent contre la dictature, pour obtenir le droit au travail et le droit de gagner sa vie dignement ; pour une juste répartition des richesses ; contre la corruption, les "Trabelsi", pilleurs des deniers publics, contre le népotisme.
Soyons solidaires de leur combat courageux !

Un meeting de solidarité et de soutien aura lieu ce jeudi 13 à Paris, à 18h30 à la Bourse du Travail, rue du Château d’eau, avec des syndicalistes de France, d’Algérie, des avocats tunisiens et des responsable et de partis politiques.
La FTCR-Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, et le CRLDHT-Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, appellent à faire du samedi 15 janvier une journée internationale contre les massacres en Tunisie, une journée de solidarité et de soutien aux luttes des peuples Algérien et Tunisien.

Des révoltes de jeunes en Algérie

Une nouveau mouvement de révolte d’une partie de la jeunesse, la plus pauvre, qui touche un grand nombre de villes algériennes, a commencé le 5 janvier.
c’est aussi un soulèvement contre la misère et la corruption, pour avoir un emploi et une vie digne.
Le mouvement a démarré après l’annonce d’augmentations des prix de produits alimentaires (sucre, huile...)
L’armée n’a pas tiré à balles, mais il y a au moins 3 morts, à M’sila, Tipasa et Boumerdès, et un très très grand nombre (plus de 1100 ?) d’arrestations.

Solidarité avec la jeunesse et la résistance civile en Tunisie et en Algérie : la manifestation de soutien ce dimanche 9 janvier à Paris

Une chanson de Mohamed Bhar, chanteur de la résistance en soutien aux révoltés de Sidi Bouzid