Mon site SPIP

Accueil > Réseau RESF > Mirush, Fatos, Rahman, Djimy et Pedro doivent pouvoir continuer leurs études (...)

Urgence pour les 5 de Clairvivre - 5 jeunes lycéens stéphanois menacés d’expulsion

Mirush, Fatos, Rahman, Djimy et Pedro doivent pouvoir continuer leurs études et leur vie en France !

Plus de 200 personnes au rassemblement de soutien jeudi 16 janvier. Un car est organisé pour accompagner les jeunes au Tribunal à Lyon jeudi 23

mardi 14 janvier 2014

Dernière minute 16 janvier
Foule et détermination, ce jeudi 16 janvier, au rassemblement de soutien organisé à Clairvivre. Plus de 200 personnes étaient présentes, dont un grand nombre de jeunes des lycées concernés. Et 3000 signatures s’empilent maintenant sur les pétitions du collectif de soutien (voir plus bas - et on peut aussi signer en ligne, ici)

Monique Garnier, présidente du conseil d’administration de Clairvivre Habitat Jeunes à retracé l’historique des ennuis faits à Mirush, Fatos et Rahman, jeunes réfugiés albanais, et à Djimy et Pedro, jeunes réfugiés congolais, arrivés en France mineurs, aujourd’hui majeurs, et que le ministère de l’intérieur veut maintenant chasser de leur formation et expulser. Depuis leurs OQTF du 17 décembre 2013, “Ils vivent la peur au ventre tous les jours”.

Alors, des recours hiérarchiques et administratifs ont été déposés, auprès de Hollande, de Valls, de la Préfète de la Loire. Et ces 5 jeunes ont déposé un recours administratif, avec leur avocat Me Cuche, devant le TA de Lyon.
Les recours hiérarchiques ont été rejetés. Hollande a répondu qu’il avait transmis le dossier à Valls pour “une étude attentive”. Le 26 novembre, la réponse est tombée : les recours sont rejetés. “On nous a enfumés” dit Monique Garnier. Et pour justifier ces décisions, la Préfète a osé écrire pour chacun des jeunes qu’”ils n’ont pas démontré que la qualité de leur parcours de formation" assurait "une intégration durable dans la société française” ! Quelle honte ! Hier soir, leurs enseignants des différents lycées, au nom desquels M. Martin a pris la parole, le proviseur honoraire du lycée Jean Monnet, la responsable de l’association “Réussir aujourd’hui” ont expliqué l’exact contraire.
Parlant au nom des enseignants des différents lycées, M. Martin a dit qu’en accueillant ces jeunes, il avait l’impression qu’on accueillait “non pas toute la misère du monde, mais une part de la richesse du monde”. Leur seul tort est “qu’ils ne sont pas nés du bon côté de la frontière”. Ces jeunes veulent voir se réaliser leur désir de mieux vivre. “Nous voulons qu’ils restent parmi nous” pour “travailler demain au bien commun”. Disant cela, les enseignants ont la conviction “d’être réalistes et rationnels”, plus que ceux pour qui ne comptent “que les chiffres, des expulsions ou des sondages”.
Me Cuche, avocat des 5 jeunes, a dit, lui, qu’avec ces 5 jeunes, “on n’a pas mieux en matière de réussite et de motivation. Alors si on leur refuse à eux...”
Georges BERGER, proviseur honoraire du lycée Jean Monnet, connaît deux de ces jeunes depuis leur arrivée en France et dans son lycée. Dès le moment où il les a rencontrés, il a décidé de les accueillir, estimant qu’on est là “au coeur des missions de l’Education Nationale” et que “c’est l’honneur de l’Education Nationale d’accueillir ces jeunes” ; il invoque d’ailleurs une circulaire de 2001, qui indiquait explicitement que “le droit à l’éducation prime tout”. C’est pourquoi il “manifeste aujourd’hui (sa) totale incompréhension” devant la menace d’expulsion de ces jeunes.
C’est le sentiment général, et la mobilisation va donc se poursuivre.
Deux audiences auront lieu au Tribunal Administratif de Lyon les mardi 21 et jeudi 23 janvier prochains. Yves Scanu, pour RESF, a annoncé qu’un car partira de St-Etienne pour accompagner ces jeunes au TA, jeudi 23 janvier. Départ à 7h de Clairvivre et à 7h20 devant le lycée Jean Monnet.

Les paroles et les actes - Difficile de ne pas relever un paradoxe : un adjoint au maire de St-Etienne a pris la parole au nom des élus stéphanois de la mairie pour apporter leur soutien et demander que ces 5 jeunes ne soient pas expulsés, parce que ce serait “une injustice”. ça ne manque pas d’air, parce que ces temps-ci les expulseurs sont à la Préfecture, au ministère de l’intérieur, et ... à la mairie de St-Etienne, en pointe pour justifier et faire pratiquer les expulsions - à commencer par celle de leurs logements - des familles Rroms et des demandeurs d’asile.

(14 janvier)
5 jeunes de Clairvivre : Mirush, Fatos, Rahman, Djimy et Pédro vivent sous la menace d’une OQTF : obligation de quitter le territoire français.
Pourquoi ? Parce qu’arrivés en France mineurs “isolés” (1), ils étaient inexpulsables et ont été “pris en charge” par les services de l’ASE-Aide sociale à l’enfance, et hébergés à Clairvivre et inscrits dans des établissements scolaires. Mais ils viennent d’avoir 18 ans, et le ministre de l’intérieur Valls, la préfète de la Loire et leurs services ont mis en route la machine à expulser.

Mirush Mehmeti arrivé en France en septembre 2011. Il a appris la langue française et il prépare un CAP Froid et Climatisation au lycée professionnel Pierre Desgranges à Andrézieux.

Fatos Torba et son frère jumeau Rahman Torba sont arrivés en France en juin 2012. Ils ont très vite appris le français en autodidactes et sont rentrés en seconde générale au lycée Jean Monnet de St-Etienne. Leurs excellents résultats leur ont valu des félicitations di conseil de classe et ils sont tous les deux passés en classe de 1ère S.

Djimy Kinavuidy est arrivé à Habitats Jeunes Clairvivre en juin 2013. Il est en 2ème année de CAP maçon au CFA BTP de St-Etienne, en contrat d’apprentissage. Ses professeurs le soutiennent et son patron s’est engagé à l’embaucher dès la fin de sa formation.

Pedro Ndombele est arrivé à Habitats jeunes Clairvivre en janvier 2012. Il est en deuxième année de maçonnerie au LPP des Collines à Rive de Gier.

Il est inadmissible et insupportable que ces jeunes soient expulsés. D’autant que leur scolarité et leur comportement démontrent qu’ils veulent vivre en France.
Ils doivent pouvoir poursuivre leur scolarité et leur vie parmi nous ! Leurs “OQTF” doivent être annulés, ils doivent obtenir des papiers, un titre de séjour.

C’est pour l’exiger qu’on se mobilise dans leurs lycées et à Clairvivre où ils habitent.
Une pétition est en cours de signature.
Rendez-vous ce jeudi 16 janvier à la Mobilisation de solidarité de 18h30 à 19h30 sur le parking de Habitats Jeunes CLAIRVIVRE, 69 rue jean Parot (à côté de l’ENISE) dans le quartier de la Métare.

Télécharger la pétition pour les 5 de Clairvivre

(on peut la rapporter au rassemblement de jeudi)

(1) Sur la politique menée à l’égard des mineurs étrangers isolés, voir Les mineurs étrangers isolés