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Coup de force contre le travail

Hollande et Valls prétendent imposer leur loi MEDEF par le 49.3. Nombreuses manifestations immédiates en France. Prochain rendez-vous ce jeudi 12 mai, 16h Bourse du Travail de St-Etienne. Journées nationales de grèves et de manifs mardi 17 et jeudi 19...

lundi 9 mai 2016, par Roger Dubien

 Dernière minute   Valls et Hollande ont utilisé mardi en début d’après-midi le 49.3 pour imposer, sans vote du Parlement, leur loi qui casse le code du travail. Des manifestations ont immédiatement eu lieu dans plusieurs villes. A St-Etienne, 300 personnes se sont rassemblées devant la Préfecture puis ont défilé jusqu’à la place du Peuple.


Nouvelle journée d’action ce jeudi 12, en direction des parlementaires. Pour St-Etienne, rassemblement à 16h à la Bourse du Travail.
7 organisations syndicales et de jeunesse appellent à des journées nationales de grève et de manifestation mardi 17 et jeudi 19. Rassemblement à 10h30 à la Bourse du Travail de St-Etienne...

L’examen de la loi dite "travail" (qu’il faut appeler loi El Khomri - Macron - Valls - Hollande, sous la dictée du MEDEF) est en cours à l’Assemblée Nationale, en 1ère lecture, avant le vote des députés prévu vendredi.

Tout en dénigrant les mobilisations dans le monde du travail et la jeunesse et en essayant de faire diversion ("moins de monde...", "de la violence..." - là, le ministre de l’intérieur Cazeneuve est bien placé pour savoir comment ça se passe...), le gouvernement fait des modifications à la marge pour essayer de trouver suffisamment de députés socialistes pour voter ce texte de régression générale du droit du travail. Si ça ne suffit pas, il menace d’utiliser le 49-3.
Contente de le voir en difficulté, la droite en redemande et attend son heure. Et le MEDEF aussi fait du bruit, pour conforter sa victoire sur l’essentiel : la fin du code du travail national, sur lequel pouvaient s’appuyer tous les salariés pour faire respecter leurs droits, "l’inversion de la hiérarchie des normes", c’est à dire la possibilité pour le patronat de se faire un code du travail à la carte.
Gattaz a annoncé la couleur : "je suis totalement pour l’inversion de la hiérarchie des normes, nous avons besoin d’’un dialogue social pragmatique de terrain." .

L’inversion de la hiérarchie des normes permettrait de déroger partout à la loi par accord d’entreprise. Avant ce n’était possible que dans un sens plus favorable pour les salariés. Maintenant, l’inverse serait possible - c’est à dire que le "moins-disant" se généraliserait. Autant de codes du travail que d’entreprises. C’est à dire plus de code du travail...
Si la loi passe, avec ou sans 49-3, le MEDEF sait que l’inversion de la hiérarchie des normes c’est gagné. Alors il crie fort sur deux autres exigences : pas de taxation des CDD, et pas question d’avoir des représentants syndicaux dans les pattes dans toutes les entreprises où il n’y a pas de syndicat (pas de "mandatement").

Le 28 avril, les jeunes présents à la manifestation ont mis ça en images sur les marches de l’Hôtel de ville : en décapitant le code du travail avec une guillotine. C’est tout à fait ça...

Et le 3 mai, ils ont mis en images ce que cela signifierait, avec un patronat sablant le champagne aux cris de "ouais, ouais, CAC40 ! CAC40 !" dominant des salariés enchaînés comme des esclaves.

Plus de "flexibilité" des salariés, moins de salaire, durée du travail au bon vouloir du patronat, licenciements plus faciles, moins de droits, affaiblissement des syndicats : voilà le coeur de cette loi mal nommée "Travail".

- Voir la présentation qu’en faisait Europe1 en avril :
http://www.europe1.fr

- Voir son décryptage par la CGT :
http://www.cgt.fr/-Reforme-du-code-du-travail-.html
et http://www.decryptageloitravail.cgt.fr/

- Voir le document d’analyse et de propositions que vient de réaliser le Syndicat des Avocats de France, qui appelle les députés à "rejeter un droit du travail au service des seuls intérêts des grands groupes" ( http://www.lesaf.org/) :

Télécharger le document du SAF sur la Loi Travail

Une fois de plus un gouvernement socialiste met en place, avant de céder le manche, des "réformes" (comprendre des retours en arrière, des décisions demandées par les financiers et l’oligarchie) que la droite ne pourrait pas imposer car cela déclencherait des mobilisations beaucoup plus unanimes...

Dans ces conditions, la mobilisation sociale doit et va se poursuivre.

Jeudi 12 mai a lieu une nouvelle journée nationale d’action et de manifestations. Pour St-Etienne, le rendez-vous est à 16h à la bourse du Travail. Pour aller interpeller les parlementaires dans leurs permanences.

Et puis, la question posée à tous est de trouver les chemins pour sortir de ces politiques capitalistes. C’est le sens des propositions faites par Réseau Salariat autour du salaire à vie...

Voir : Renforcer l’asservissement au marché du travail avec le CPA ou s’en émanciper avec le salaire à vie

Et le tract "Défendre le code du travail c’est bien, en finir avec le marché de l’emploi c’est mieux !"

Télécharger le tract de Réseau Salariat : Défendre le code du travail c’est bien, en finir avec le marché de l’emploi c’est mieux !

Et voir : les propositions de la CGT pour un code du travail du 21ème siècle

Roger Dubien

Depuis début mars, les mobilisations s’enchaînent contre la "Loi travail"...
Le 28 avril, plusieurs milliers de personnes ont manifesté de la CCI à Fauriel à la Place de l’Hôtel de ville.

En fin de manifestation, les jeunes ont mis en images ce que le gouvernement Hollande-Valls est en train de faire : décapiter le code du travail.





Le 1er mai, près de 1500 personnes ont manifesté à nouveau.

Le 3 mai, un défilé a eu lieu de Jean Jaurès à la gare de Chateaucreux. Là encore, des images pour dire ce que cette loi travail instaurerait : des patrons du Medef à l’effigie de Gattaz, sablant le champagne aux cris de "ouais, ouais, CAC40 ! CAC40 !" sur leur camion tirant plusieurs dizaines de salariés attachés comme des esclaves... et un code du travail traînant par terre, sur le goudron et les rails du tram.





Télécharger le tract de la CGT pour ce jeudi 12 mai