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NON ! Tout Montaud n’est pas hostile au centre de semi liberté

mercredi 30 mars 2005, par Françoise Pasteur-Brouiller

J’habite Montaud et j’ai appris la création d’un centre de semi liberté dans notre quartier.
Désireuse de m’ informer sur ce service pénitentiaire que notre quartier doit accueillir, je suis allée à la réunion d’information du 23 mars.

J’ai été scandalisée par la caricature de démocratie locale à laquelle j’ai assisté.
S’il semble indéniable que la municipalité de Saint-Etienne a singulièrement oublié l’information et la consultation des riverains et des habitants, montrant un manque de clairvoyance et de pédagogie politique sur un dossier sensible comme tout ce qui touche au sentiment d’insécurité, il n’en reste pas moins que l’ambiance hystérique de la réunion était choquante.

Il est pour le moins paradoxal que des citoyens soucieux de démocratie ne respectent pas les représentants de l’Etat que sont des magistrats, un procureur de le République ou un directeur d’établissement pénitentiaire et ne laissent pas s’exprimer ces personnes qui étaient venus pour nous informer sans considération pour leur fonction et sans la moindre courtoisie et politesse pour les personnes qu’ils sont.

Beaucoup dans la salle, n’étaient pas hostiles à ce projet contrairement à ce que hurlaient les opposants et sont repartis sans avoir pu ni s’exprimer, la parole leur étant confisquée, ni s’informer correctement.

Avec d’autres habitants de Montaud , nous avons donc du consulter sur ce sujet magistrat, avocat, visiteur de prison.
Maintenant nous pouvons dire en toute connaissance de cause que les inquiétudes des habitants du quartier semblent exagérées.

Il ne nous appartient pas de décider si le site de l’Ensoleillée est le plus à même sur Saint-Etienne, de répondre aux critères techniques de l’administration pénitentiaire.
En revanche, nous pouvons affirmer que le Centre n’abritera que des personnes condamnées à de courtes peines et pas de dangereux pédophiles comme il a été dit par les opposants au projet. Ces personnes seront au centre en dehors de leurs heures de travail sous surveillance du personnel pénitentiaire.
Et puisque le bien-être de nos enfants a été mis en avant par ce comité de défense, nous préférons pour notre part leur apprendre que dans la vie on a droit à une 2ème chance et que notre quartier peut se montrer accueillant envers des personnes qui ont dérapé face à la loi et qui s’acquittent de leur dette envers la société.

Il conviendrait également que la municipalité s’engage à tout faire pour que les résidents actuels de l’ensoleillée soient relogés en tenant compte de leur ressources financières et de leur souhait de rester ensemble. C’est là une expression du respect que nous devons aux personnes âgées.

Françoise Pasteur-Brouiller


Je suis "la dame de la rue Révollier" qui a pris la parole à la réunion du
23/03/05.
A la suite de cette soirée, j’ai été partagée entre peur de cette haine qui
s’est exprimée et colère devant cette démocratie bafouée. Après avoir
discuté avec de nombreuses personnes, j’ai compris que tous les
participants à cette réunion n’étaient pas hostiles à priori à ce projet
mais venaient chercher une information que dans cette ambiance de foire
d’empoigne, ils n’ont pas pu obtenir.
Le climat de psychose qui règne depuis dans le quartier est exécrable et
certains se voient vivement critiqués car ils ne souhaitent pas céder à une
panique irréfléchie et se voir manipuler par des personnes peu soucieuses
de démocratie
A l’issue de cette réunion, j’ai mis par écrit les réflexions que cela m’a
inspiré....

Messages

  • C’est à travers des événements comme ceux -là, que l’on mesure dans quel état se trouve notre société.
    une perte de confiance des valeurs, des réactions que l’on a du mal à comprendre. je ne suis pas surpris des réactions des habitants, du moins une certaine partie, heureusment que toute notre société n’est pas gangrenée par une certaine psychose de la peur de l’autre, de l’autre différent. Lorsque vous subissez la violence au quotidient et dans tout les domaines, de l’économique, de l’emploi, du relationnelle, la peur du devenir pour vous et pour les personnes les plus chéres,du mal vivre dans certains quartiers. Votre vision de la société est complétement faussée, c’est le repli sur soit, l’égoïsme qui triomphe, le chacun pour soit. Et en plus si vous ne prenez pas le temps d’expliquer le pourquoi et le comment, de ce que vous voulez mettre en place, c’est encore une forme d’agression que vous subissez, le sentiment d’être mis devant le fait accompli, permet ce genre de réaction.Lorsque que l’on parle de démocratie participative, il faut se donner les moyens de l’appliquer, et non de faire croire que l’on pratique une démocratie qui n’a de nom que démocratie, mais qui en réalité l’on veut pas partager la prise de décision. Et surtout lorsque vous venez avec un projet ficellé d’avance et que la seule démarche constitue à le faire valider, sans concertation, sans explication, surtout sur un sujet aussi sensible. Il faut prendre le temps d’expliquer,il faut une démarche pédagogique, pour que les habitants adhérent à un tel projet, surtout sur un quartier comme celui-ci, ou pendant des années les gens vivent une certaine tranquilité, l’impression que cette tranquilité va être menacé, prend le dessus sur la raison.