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A ceux qui veulent (re)coloniser le monde, les peuples répondent : Résistance !
4000 personnes ont manifesté en Rhône-Alpes - 400 à St-Etienne - le 23 septembre.
vendredi 29 septembre 2006, par
En Rhône-Alpes, c’était dans la suite des contacts et rencontres entre les villes lors des protestations de cet été contre la guerre israélienne au Liban et la guerre permanente contre le peuple Palestinien. Et la date du 23 septembre avait été retenue aussi parce qu’il y avait cet appel de l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum Social Européen de mai 2006 à organiser partout une semaine d’action contre la guerre fin septembre. C’était une première cette idée de se rencontrer pour manifester au même moment dans 5 villes de la Région...
(Voir les appels aux manifestations en Rhône-Alpes)
St-Etienne a connu la première manifestation contre la guerre un tant soi peu importante depuis les grandes manifestations populaires de 2002-2003 contre les crimes en Palestine (jusqu’à 7 000 personnes au moment des attaques en Cisjordanie et de Jénine), la dernière étant celle du 15 février 2003, journée internationale contre la guerre en Irak (environ 10 000 participants). Depuis, plus de défilé, sauf la manifestation d’une centaine de jeunes fin août 2004 en solidarité avec la grève de la fin des prisonniers palestiniens.
Ce samedi 23 septembre, environ 400 personnes ont marché dans un centre ville où il y avait beaucoup de monde. Partie à 200-250 de la place Carnot la manifestation s’est étoffée au fur et à mesure, des gens l’attendant sur les trottoirs ou décidant d’entrer dans la manif en la voyant passer au fil du parcours. Une vraie manifestation populaire, avec tous les âges et avec des jeunes...
Dans la soirée, le concert organisé à Montbrison par l’Association Solidarité Forez-Palestine, a connu un vrai succès, avec près de 180 personnes, surtout des jeunes, et des artistes venus bénévolement en solidarité avec le peuple Palestinien.
Le travail de fond contre la guerre a repris un peu de souffle...
Parmi les slogans entendus : "Solidarité ! avec la résistance des peuples opprimés !", "NON à l’occupation !", "De la Palestine au Liban, De l’Irak, à l’Afghanistan, Non aux guerres coloniales, Respect du droit international !", "A Gaza, en Cisjordanie, Démantèlement de toutes les colonies !", "Olmert, Bush, vos crimes seront jugés", "A ceux qui veulent coloniser le monde, les peuples répondent : Résistance !"...
A St-Etienne, appellaient à manifester les associations suivantes : Ah’lan Bethleem, Al Qalam, AFPS, Association Solidarité Forez-Palestine, Les Alternatifs, Les Amis de Naplouse, les Femmes en noir de Montbrison, Femmes en noir de St-Etienne, la GUPS, Novac42, LCR Loire-Sud, L’Ouverture, Les Réseaux citoyens de St-Etienne, Participation et Spiritualité Musulmane, Sud-Education, Sud-Etudiants...
Une puissante manifestation à Lyon
Mais l’évènement dans la région, et sans doute au plan national, c’est la manifestation qui a eu lieu à Lyon et a rassemblé au moins 3 000 personnes, avec des jeunes des quartiers présents en grand nombre. C’est la plus importante initiative contre la guerre tenue en France pour cette journée internationale du 23 septembre.
La manifestation nationale qui a eu lieu à Paris au Châtelet a réuni, elle, environ 2000 personnes.
A Grenoble, la manifestation a réuni environ 200 personnes, ce qui a provoqué une certaine déception, car Grenoble était en pointe des protestations contre la guerre cet été quand 1 500 personnes avaient manifesté mi-août. Beaucoup de drapeaux pcf ou lcr par contre, plus que de banderoles antiguerre, semble-t-il. Certaines organisations se seraient-elles trompées de manif dans la préparation, et ceci expliquerait-il cela ?
On a aussi manifesté à Chambéry ou 200 personnes se sont mobilisées. Evènement aussi à Valence, ou plus de 250 personnes ont manifesté dans le centre ville piéton bourré de monde le samedi après-midi. Avec encore tous ces gens qui entrent dans la manifestation en la voyant passer, signe de l’écho que rencontre l’action contre la guerre pour peu qu’elle ne soit pas aseptisée pour la garder compatible avec des préoccupations électorales. Et avec ce que les puissants et la classe politique sont prêts à tolérer comme protestation.
L’engagement populaire, citoyen, contre la guerre
Il faut bien quand même qu’on le dise. Le mouvement antiguerre en France n’est pas à la hauteur de la situation. Et la préparation de cette journée a donné lieu à des tractations diverses, de la part de forces qui visiblement n’en n’ont ensuite pas beaucoup mises en oeuvre - de forces - pour amener du monde aux manifestations. Qu’est-ce donc qui leur posait problème dans l’appel lancé en Rhône-Alpes par exemple ? La dénonciation trop nette du terrorisme d’Etat d’Israël et des Etats Unis, la dénonciation du sionisme et du colonialisme, de la complicité de la France et de l’Europe aussi. Et surtout la solidarité avec la résistance des peuples. Car il semble bien que, comme à l’époque des guerres coloniales, il y ait ici des prétentions à expliquer à ceux qui se font tuer qu’ils doivent le faire - et éventuellement protester - avec politesse et dans des formes fixées par des gens d’ici pour qui ça va - merci - question revenu, tranquillité et sécurité d’emploi et de vie.
Ajoutons à ça la concurrence entre organisations et partis qui pensent d’abord au calendrier électoral en France - sur lequel il n’y a apparemment pas de rubrique ’Palestine et actions contre la guerre et l’armement’, à part les quelques mots rituels dans les programmes - et pour qui toute action est fondamentalement transitive : c’est à dire qu’ils parlent de la guerre en pensant à autre chose, à leur positionnement dans la lutte pour le pouvoir... et on comprend pourquoi l’incroyable faiblesse du mouvement antiguerre en France.
Sinon, comment se fait-il qu’il soit si difficile de parvenir a un texte d’appel à manifester, pour une journée décidée au FSE en mai il y a 5 mois (!), qu’il n’y ait pas plus de manifestations, et qu’autant d’organisations nationales signataires n’arrivent à rassembler qu’aussi peu de personnes, au point qu’on en cherche vainement trace dans les médias ? La faute aux médias ? oui bien sûr, mais uniquement ?
Il va bien falloir discuter de tout cela. Pour travailler contre la guerre en se plaçant (enfin, en essayant) du point de vue de ceux qui reçoivent les bombes. Il est urgent que le peuple et la société civile prennent en mains l’action contre la guerre et l’armement, et puissent exprimer leur solidarité vraie avec les peuples qui résistent.
Et maintenant ?
Puisqu’en Palestine et dans bien d’autres endroits ça continue en ce moment même, qu’est-ce qu’on fait dans les prochaines semaines et les prochains mois ?
Ne pourrait-on pas décider d’unir nos forces pour construire à l’occasion de la journée de la Terre 2007 en Palestine - le vendredi 30 mars et le lendemain samedi 31 mars - un grand moment de solidarité, avec des manifestations populaires partout en France ? En 2007, cela fera 40 ans d’occupation en Cisjordanie et à Gaza. 40 ans que les Palestiniens vivent avec les chars dans les rues, les avions de combat et les drones dans le ciel, les missiles qui tombent, les soldas qui tuent, les checks points à tous les coins de villes, les assassinats ciblés des résistants. Allons-nous accepter que ça dure longtemps encore ?
Nous avons besoin de faire du travail contre la guerre une dimension permanente de notre engagement militant. Bien des personnes et des associations y travaillent. Nous avons besoin de discuter plus, de nous rencontrer, de nous aider les uns les autres.
Pour St-Etienne, un travail s’est mis en place autour du projet de création d’une Maison de la Palestine / Centre antiguerre. Une réunion autour de ce projet aura lieu le jeudi 26 octobre à 18h30 au Centre Al Qalam, 58 rue Balay. Toutes celles et tous ceux qui souhaitent s’impliquer dans ce projet seront bienvenu-e-s.