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FSL de St-Etienne

Les AMAP et circuits courts, ça peut marcher !

mercredi 4 avril 2007

Ce texte a paru dans “Solidarité paysanne”, le journal de la Confédération Paysanne de la Loire...

“Une alimentation de qualité pour tous, un revenu pour les paysans” : c’était le thème de l’atelier “agri-cultures” au Forum social local 2007 de St-Etienne (1).

Existe-t-il en ville des partenaires pour mettre en place des circuits courts, par exemple des AMAP ? Les paysans qui sont intéressés doivent savoir qu’une prise de conscience est en cours.
Depuis l’atelier du FSL de janvier 2005, qui avait débouché sur la création de l’AMAP du Crêt de Roch, d’autres amap ont été créées en Loire-Sud, et celles du Crêt de Roch, de Beaubrun (St-Etienne), de Rive de Gier et de St-Chamond réunissent maintenant chacune entre 50 à 80 familles et un nombre important de paysans producteurs.
Côté « citoyens consommateurs », cette prise de conscience porte sur les problèmes de santé liés à la qualité de l’alimentation, avec les conséquences de l’utilisation massive des pesticides et désherbants et le danger des OGM...
Elle porte sur le rôle des paysans : si l’on veut conserver une agriculture paysanne - et non continuer à dériver vers une agro-industrie productiviste, pollueuse et destructrice d’emplois - ils doivent pouvoir tirer un revenu correct de leur travail.
Elle porte aussi sur le fonctionnement de la grande distribution qui étrangle les producteurs et supprime des emplois, mais vend cher aux consommateurs.

Bref, tout le monde en convient : en théorie les circuits courts, c’est mieux, pour les consommateurs comme pour les paysans. Mais alors pourquoi plus de 80% des achats sont faits auprès de la grande distribution ? Il existe des habitudes culturelles, et celle de pousser son chariot en est une...
Un obstacle à lever est la croyance que la nourriture de qualité (bio ou issue de l’agriculture paysanne) coûterait beaucoup plus cher et serait un luxe réservé aux bobos, les familles populaires étant contraintes aux grandes surfaces et au hard discount. Eh bien c’est faux, expérience à l’appui. Suffit d’ailleurs de faire le tri en sortant du supermarché, entre le nécessaire et ce qu’on n’avait pas prévu d’acheter, puis de recalculer le coût du nécessaire, et l’on se rend compte qu’on a payé bien plus cher qu’à l’AMAP... Sans parler de la qualité.
Il faudrait parler aussi des relations directes que l’on noue avec les paysans et entre les participants à l’amap. Se parler toutes les semaines, cela crée des liens dans le quartier...


Jour de distribution à l’amap du Crêt de Roch à St-Etienne.

Le changement de comportement a donc commencé. Bien sûr, il faudra du temps... Coté paysans, ce n’est pas évident non plus de passer à la vente directe...
D’autres questions ont été abordées : comment faire avec la restauration collective ? Une réponse est en cours avec la création d’une plateforme de producteurs capables de fournir en quantité...

(1) L’atelier qui a réuni une quarantaine de personnes était animé par les Réseaux citoyens de St-Etienne, l’ADDEAR, la Confédération Paysanne, Alliance PEC Rhône-Alpes, avec la participation d’animateurs des AMAP de St-Etienne et du Gier. Etaient présents Paul Chataignon, Laurent Pinatel, Marc Bardin, Raymond Vasselon, et plusieurs animatrices et animateurs des AMAP...

Sur les AMAP dans la région stéphanoise, voir la rubrique agri-cultures