Ils ont décidé une nouvelle guerre, contre l’Iran ?

Depuis 15 jours, la possibilité d’une guerre contre l’Iran est venue à la une. Aux USA, cela fait longtemps que des gens mettent en garde. Et ont voit bien qu’à chaque fois qu’il se passe quelque chose de pas très clair dans le monde, Bush met en cause l’Iran et la Syrie. On avait tendance à se rassurer en se disant qu’il a déjà bien du mal en Irak. Mais justement...
Et puis fin août, après ses 3 semaines de vacances aux USA et sa rencontre avec Bush, Sarkozy a mis à l’ordre du jour “le bombardement de l’Iran”, dans son discours aux ambassadeurs sur la diplomatie française en parlant de l’alternative (??) : “la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran”.
Voir la vidéo du discours de Sarkozy aux ambassadeurs : Sarkozy sur l’Iran
Attention, c’est d’une guerre exactement dans les termes où Bush l’envisage qu’il en a parlé : écraser l’Iran sous les bombes. Conquérir et occuper l’Iran paraît hors de portée des USA. Mais l’écraser sous les bombes, oui, ça c’est possible. Y compris avec des bombes nucléaires comme il en est maintenant ouvertement question aux USA.

Et puis dimanche, Kouchner a continué l’escalade : “il faut se préparer au pire (...) le pire, c’est la guerre, monsieur”.
Voir la vidéo kouchner
Depuis, il y a abondance de commentaires et de rétractations qui n’en sont pas... Ils continuent à nous habituer à l’idée du déclenchement de cette guerre.

Il semble bien qu’ils ont décidé la guerre, pour bientôt. Et qu’ils veulent nous faire monter les marches de l’escalier vers la tuerie.

Du côté de ceux qui ne veulent pas de cette guerre, on hésite un peu à parler beaucoup de tout ça, en craignant de contribuer malgré nous à l’accoutumance à ce massacre, parce que ça fait aussi partie de leurs méthodes. On hésite à crier au loup pour ne pas lui faciliter le boulot, au loup. Mais s’ils veulent cette guerre, est-ce en faisant l’autruche qu’on a la moindre chance de les arrêter ou de les gêner ? C’est en agissant.

Il faut prendre très au sérieux l’avertissement de Zbigniew Brzezinski, dont la carrière ne fait pourtant pas spécialement de lui un ami de la paix. Le 1er février 2007, devant le “Committee on Foreign Relations” du Sénat US, l’ancien “conseiller à la Sécurité Nationale” du président Carter évoquait la perspective de la provocation d’une guerre avec l’Iran à partir du bourbier irakien. Il décrivait même le scénario probable de provocation de cette guerre avec l’Iran, à laquelle il s’oppose. Il disait aussi qu’il pensait l’administration Bush capable de tout.

On peut voir cette vidéo sur le site KST : l’avertissement de Zbigniew Brzezinski

Le prétexte de fond pour cette nouvelle guerre sera la fabrication d’une bombe nucléaire par l’Iran, qui poursuit sa mise au point de l’enrichissement de l’uranium. Ils y ajouteront d’autres justifications, en faisant feu de tout bois : les droits de l’homme, la situation des femmes etc... Et tout événement dramatique qui se produira ou même sera fabriqué, comme Zbigniew Brzezinski lui-même le craint.

Pour “libérer” les enfants, les femmes, les hommes d’Iran, on les tuera par centaines de milliers.

Détruire l’Iran parce qu’il mène un programme d’enrichissement d’uranium et veut construire des centrales nucléaires ? Ça se discute, mais c’est son droit. Détruire l’Iran parce qu’il risque de se doter de l’arme atomique ? Mais alors on fait quoi avec Israël, qui a au moins 200 bombes nucléaires, construites en cachette en dehors de tous les accords internationaux ? Ce qui est urgent, c’est de dénucléariser toute cette région poudrière.
Mohamed Elbaradei, directeur de l’AIEA - agence internationale de l’énergie atomique, qui discute avec l’Iran, a mis en garde : "Il y a des règles sur la façon d’utiliser la force et j’espère que chacun aura retenu la leçon de la situation en Irak où 700.000 civils innocents ont perdu la vie pour un soupçon d’armes nucléaires possédées par le pays".
Kouchner militait pour la guerre en Irak. Sarkozy pour que la France suive les USA... Aujourd’hui, ils tiennent le manche.

Mais nous, qu’est-ce qu’on fait ?

Roger Dubien.