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Solidarité avec Ramon Moya
Rendez-vous ce jeudi 27 vers 13h au Palais de Justice de St-Etienne
mardi 25 septembre 2007
Ramon Moya est convoqué au tribunal ce jeudi 27 Septembre 2007 à 13h30 pour injures à contrôleur et résistance avec violences à trois agents de police. Une 1ère audience avait eu lieu en avril, mais le procès a été reporté. Une trentaine de personnes avaient alors accompagné Ramon au Tribunal.
Qu’est-ce qui lui est reproché ?
C’était le 12 avril 2007. Un peu après 23h, Ramon Moya rentre chez lui, à pied, après avoir mangé chez des amis au centre ville. Rue du 11 novembre (grande rue), à la hauteur de la Fac de Lettres de Tréfilerie, à l’arrêt du tramway de la fac, il y a un attroupement.
Les policiers interpellent un couple. Un homme, assez âgé, est maintenu face contre terre, le pantalon descendu, les fesses à l’air. La précarité de la situation sociale de l’homme se lit sur ses vêtements et son allure. Il n’a visiblement rien de dangereux, il ne dit rien, sinon qu’il grimace parce qu’il a mal.
Pas brillant brillant le spectacle.
Parmi les gens présents, il y a des remarques. Il est ensuite emmené vers le véhicule de police.
Qu’est-ce qui s’est passé ? D’après ce qu’on sait, M. et Mme Eyraud ont été contrôlés dans le tram. Elle n’avait pas validé son ticket. Elle a eu droit à une amende et il lui a été ordonné de descendre. Ce qu’elle a refusé, puisqu’elle allait déjà devoir payer une amende, et en invoquant son état de santé (invalidité). Les contrôleurs ont appelé la police. Et voilà pourquoi le déploiement de forces pour mettre hors d’état de nuire ces dangereux délinquants...
Ramon commence à poursuivre son chemin, sauf qu’il est indigné, et qu’il lance “fasciste”.
C’est alors qu’un contrôleur de la STAS le rejoint et le branche. Ramon ne bouge pas, d’ailleurs il n’a ni formation, ni disposition particulière, ni goût spécial pour les arts martiaux.
Un policier arrive et s’interpose. Il demande à Ramon de partir. Mais Ramon ne bouge toujours pas. Pourquoi ? Parce qu’il est indigné et comme pétrifié par ce qu’il vient de voir. C’est comme ça qu’il explique maintenant son attitude. C’était sa façon de dire qu’il n’était pas d’accord. Il ne bouge pas. Est-ce qu’on peut appeler ça de la rébellion ? Il reçoit des coups (tonfa), est balayé et mis par terre, menotté dans le dos, puis emmené en garde à vue au commissariat central cours Fauriel.
Il lui est reproché : résistance avec violence à trois agents de police, et paroles de nature à porter atteinte à la dignité d’un contrôleur de la STAS (qui a déposé plainte).
Il va être accusé de rébellion : il a refusé de circuler. On peut aussi considérer que regarder ce qui passe et marquer sa désapprobation quand des brutalités sont commises, c’est un acte citoyen, non ?
De sa part en tous cas, il n’y a eu aucune violence, à moins qu’on appelle violence les mouvements pour parer les coups. D’ailleurs Ramon n’a rien d’un violent. Il est tout a fait pacifique, et bien connu comme tel dans ses engagements libertaires et de nombreuses initiatives de solidarité. Employé municipal à St-Etienne, proche de la quarantaine, en contact avec le public dans les équipements sportifs, il a même au contraire l’habitude de calmer le jeu quand il y a un problème. Il était tout à fait maître de lui ce soir-là aussi, et d’ailleurs il avait 0,22 g d’alcool dans le sang...
Ramon a une avocate : Me Annie Fournel
En même temps que Ramon, sera jugé le couple de pauvres gens qui n’avait pas validé un ticket. Ils ont eu droit eux aussi à la garde à vue. Pour les pauvres, c’est tolérance zéro.
Au passage, ce n’est pas la première fois que le comportement des contrôleurs de la STAS est mis en cause dans la ville. Tout ça fait partie d’une dérive sécuritaire rampante.
Ce jeudi, rendez-vous est donné à partir de 13h devant le Palais de Justice, pour accompagner Ramon Moya à l’audience. Soyons-y nombreux. L’association Témoins a lancé un appel à soutien financier.
Pour plus d’informations voir sur le site du Numéro Zéro :
http://lenumerozero.lautre.net/spip.php?article1153