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Café citoyen autour de la pensée d’André Gorz

"Misères du présent, richesse du possible"

Mercredi 2 septembre à 19h au Remue-méninges

lundi 24 août 2009, par Josiane Reymond

Dans ce livre, GORZ prétend que la sortie du capitalisme n’a jamais été aussi actuelle, et il s’explique.
Dans une première partie, il évoque différents éléments de l’histoire de ces deux derniers siècles qui expliquent comment le libéralisme économique a pu se développer à l’échelle de la planète et les effets dévastateurs de la dictature des marchés financiers sur les Etats, sur les hommes, sur nos représentations (la culture qui s’est ainsi développée).
GORZ nous propose de savoir repérer les prémices de nouvelles aspirations humaines, de "s’emparer de ce qui change" pour envisager une autre société, avec d’autres valeurs, pour refonder les solidarités.

Pour lui, le coeur du problème c’est d’arriver à déconnecter le travail du droit d’avoir des droits, sortir de l’imaginaire salarial et marchand.
Enfin, il nous partage sa réflexion sur ce qu’il envisage comme propositions possibles, concrètes pour construire "une société multiactive du temps choisi".

Josiane Reymond


Il faut apprendre à discerner les chances non réalisées qui sommeillent dans les replis du présent. Il faut vouloir s’emparer de ces chances, s’emparer de ce qui change. Il faut oser rompre avec cette société qui meurt et qui ne renaîtra plus. Il faut oser l’Exode. Il faut ne rien attendre des traitements symptomatiques de la " crise ", car il n’y a plus de crise : un nouveau système s’est mis en place qui abolit massivement le " travail ". Il restaure les pires formes de domination, d’asservissement, d’exploitation en contraignant tous à se battre contre tous pour obtenir ce " travail " qu’il abolit.
Ce n’est pas cette abolition qu’il faut lui reprocher : c’est de prétendre perpétuer comme obligation, comme norme, comme fondement irremplaçable des droits et de la dignité de tous ce même " travail " dont il abolit les normes, la dignité et l’accessibilité.
Il faut oser vouloir l’Exode de la " société de travail " : elle n’existe plus et ne reviendra pas. Il faut vouloir la mort de cette société qui agonise afin qu’une autre puisse naître sur ses décombres. Il faut apprendre à distinguer lés contours de cette société autre derrière les résistances, les dysfonctionnements, les impasses dont est fait le présent. Il faut que le " travail " perde sa centralité dans la conscience, la pensée, l’imagination de tous : il faut apprendre à porter sur lui un regard différent ; ne plus le penser comme ce qu’on a ou n’a pas, mais comme ce que nous faisons. Il faut oser vouloir nous réapproprier le travail.

Editeur : Galilée (septembre 1997)
ISBN-10 : 2718604514
ISBN-13 : 978-2718604510

Un autre texte récent (2007) d’André Gorz : La sortie du capitalisme a déjà commencé

Les cafés citoyens sont une initiative des Réseaux citoyens de Saint-Etienne et du café-lecture Le Remue-Méninges. Les rencontres ont lieu chaque mois au Remue-Méninges, 59 rue Désiré Claude (près de la fac de Tréfilerie)
http://leremuemeninges.wordpress.com