Mon site SPIP

Accueil > Collectif Zérogm42 > OGM cachés : le débat est lancé

OGM cachés : le débat est lancé

Où sont les plantations de tournesol muté ExpresSun de Pioneer ? Où en est le ClearField de BASF ?

lundi 14 septembre 2009

Samedi 12 septembre, avec les Faucheurs Volontaires du Rhône et de la Loire, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées à Condrieu (69) pour arracher le masque des OGM cachés. (voir : Non aux OGM, même cachés !. Et Les Faucheurs Volontaires Rhône-Loire invitent à une mobilisation citoyenne)

Elles n’ont pas perdu de temps, les multinationales de la chimie et des semences : puisque les OGM pesticides obtenus par transgénèse sont massivement rejetés et le maïs pesticide Monsanto 810 interdit à la culture en France et dans toute une partie de l’Europe, elles ont décidé de contourner la loi en utilisant une nouvelle technologie mutagène : la mutagénèse. Pour elles, le résultat est le même : des semences brevetées vendues avec le pesticide qui va avec. Mêmes dangers aussi pour les paysans et pour les consommateurs. Mais gros avantage pour les firmes : la directive européenne 2001-18 définit bien ces plantes comme des OGM - et tout le monde sait que c’en est - mais cette directive exclut les OGM obtenus par mutagénèse de son champ d’application, et les dispense de tests et de procédures d’autorisation. Preuve que les semenciers ont préparé leur coup de loin, et imaginé dès 2001, au moment de l’écriture de la directive européenne 2001-18 censée encadrer les OGM, une faille qui leur permettrait à terme de contourner la loi.

C’est donc sur le tournesol OGM - obtenu par mutagénèse - que la bataille se joue maintenant. En face, le groupe Pioneer avec son tournesol tolérant à un herbicide “ExpresSun” et le groupe BASF et son tournesol tolérant à un herbicide “ClearField”.
Le ClearField va arriver incessamment (il est en cours d’homologation comme une semence ordinaire pour une utilisation en 2010). L’ExpresSun est déjà là : Pioneer annonce en avoir semé 1 000 hectares en France en 2009, pour passer à 10 000 hectares dès 2010.
Par contre, personne ne sait pour le moment où sont ces 1000 hectares.
L’information circule d’autre part qu’un colza ogm muté est aussi dans les cartons.

Samedi 12 septembre, après avoir participé aux actions de Bollène en mai et de Montech en août, les Faucheurs Volontaires du Rhône et de la Loire ont mis le problème sur la table régionale au cours d’une action de mobilisation et d’inspection citoyenne à Condrieu (69).
Au menu : rassemblement et discussions sur la place du marché aux fruits de Condrieu. Une adjointe au maire a pris la parole pour soutenir ; la mairie de Condrieu a d’ailleurs pris position contre les OGM, et le cahier des charges de la rigote de Condrieu interdit les cultures d’OGM. Des amapiens de l’AMAP de Condrieu étaient là également. Pique-nique à l’Ile au beurre. Visites dans les communes de Saint-Prim et des Côtes-d’Arey, et aussi d’Auberives en Isère...
Cette journée a permis beaucoup de discussions, et un relais dans plusieurs médias, dont FR3. Un des objectifs est d’ailleurs d’alerter les paysans sur la réalité de ces semences, car Pioneer et BASF démarchent déjà pour 2010, sans leur dire qu’il s’agit d’OGM.

Le débat et la mobilisation contre les OGM cachés sont lancés.

Télécharger le tract des FV sur les OGM cachés


La séparation des filières pour le Monsanto 810 : c’était pour rire.

On se souvient qu’en 2007, 22000 hectares de maïs pesticide Monsanto 810 avaient été semés en France, dont 270 en Rhône-Alpes, avant l’interdiction de cultiver cet OGM en France en 2008. Mais à l’époque, on en avait entendu des assurances sur la séparation des filières, la traçabilité des récoltes et bla-bla-bla.
C’était même le SRPV - service régional de la protection des végétaux, un service du ministère de l’agriculture - qui devait faire tous les contrôles nécessaires.
Evidemment, aucun bilan n’a été rendu public. Le SRPV n’a rien fait. Et pour cause...
Samedi, les Faucheurs Volontaires ont eu une discussion très intéressante avec un entrepreneur de travaux agricoles. En 2007, il a du moissonner du Monsanto 810 et du maïs non OGM. Quelles précautions ont-elles été prises ? Réponse : aucune. Tout a été mélangé. Les engins agricoles sont passés d’un champ OGM à un champ non OGM en mélangeant tout. Pour une raison simple : la séparation est techniquement impossible. Ou alors elle coûterait les yeux de la tête (nettoyage etc...). Donc elle n’a pas été faite, et il n’a jamais été question de la faire.
Les OGM dans les champs, c’est la contamination obligatoire. Et c’était bien le but d’ailleurs : disséminer partout le maïs OGM pour créer un fait accompli et rendre caduque toute résistance.
Donc, c’était moins une.
Même manipulation en cours aujourd’hui avec le tournesol muté ? Qui plus est avec une plante directement produite pour l’alimentation humaine (l’huile de tournesol)...

Une vidéo sur l’action sur le site de La télévision paysanne

Un communiqué des Faucheurs Volontaires après cette action


Le 12 septembre 2009 à Condrieu, les Faucheurs Volontaires Rhône-Loire ont appelé à une inspection citoyenne afin de lever le voile sur les variétés de tournesol Expressun obtenus par mutagénèse dirigée, et dénoncer cette technologie OGM qui ne dit pas son nom.
La directive européenne 2001/18 reconnaît bien ces plantes comme OGM, mais les exclut de son champ d’application.
Ces OGM cachés échappent donc à toute évaluation et réglementation, et le semencier Pionneer annonce que 1000 hectares de tournesol Expressun ont été semés cette année, et prévoit un développement important l’année prochaine.

Les Faucheurs Volontaires :
- s’opposent vigoureusement à la culture de cette variété de tournesol et de l’herbicide qui l’accompagne et demande à Pioneer d’en abandonner la commercialisation des semences
- dénoncent ce contournement de la réglementation par les firmes semencières pour imposer leurs nouveaux OGM-pesticides
- demandent au gouvernement de mettre un place un moratoire sur la culture de ces variétés et d’intervenir pour que la directive européenne 2001-18 soit modifiée afin d’élargir son champ d’application
- affirment qu’ils vont mettre tout en place pour stopper cette nouvelle stratégie de confiscation du vivant et des droits des paysans et consommateurs
- attendent des actes de la part du Ministère de l’environnement, suite à le rencontre du 4 septembre où ils semblent avoir été entendus
Rappelons que lors de leur dernière assemblée générale à Fontenay le Comte en Vendée, les Faucheurs Volontaires ont pris la décision de neutraliser ces cultures comme ils l’ont fait pour le maïs Mon810.
Par ailleurs, les Faucheurs :
- dénoncent l’emprisonnement de Michael Grolm, apiculteur allemand, qui a voulu défendre son droit à produire sans OGM
- soutiennent Pierre Azelvandre, mis en examen pour avoir fauché 70 ceps de vigne OGM en Alsace

Le 12 septembre 2009

Contacts pour le Rhône : 06 30 14 67 24
Pour la Loire : 06 31 13 50 08 / 04 77 34 28 51