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Rassemblement contre les expulsions : le compte-rendu de la rencontre avec les représentants du Préfet...

lundi 5 avril 2010

Lors du rassemblement de protestation contre les expulsions devant la Préfecture ce vendredi 2 avril (Voir), une délégation a été reçue. Voici un bref compte rendu de la discussion...

Suite au rassemblement de vendredi dernier devant la préfecture, nous avons été reçu par le directeur de cabinet du préfet, Mr Lime et par le chef de cabinet Melle Bonhomme.
Nous étions six dont un représentant des familles roms expulsées du squat de la rue Antoine Durafour : Paul Boiron, Nicole Ozouf, Georges Gunther, Paul Roux, Virgil Constantin, Claude Merle.

Nous avons rappelé nos demandes :
- Un moratoire sur les expulsions locatives pour dettes de loyers et charges.
- Le maintien du dispositif du plan hivernal dans l’attente de l’augmentation des capacités en hébergements et logements.
- L’augmentation des capacités en mobilisant les diverses possibilités dans les immeubles et logements vides.
- L’aménagement d’un CHRS et/ou d’une structure d’hébergement dans un/des pavillons vides de l’hôpital de Bellevue.
- Nous avons parlé de la mise à l’abri par le réseau roms des familles expulsées de la rue Antoine Durafour en redemandant que des solutions alternatives aux squats soient étudiées et mises en œuvre.

Réponses du directeur de cabinet suivant mes notes :

- Expulsions des logements - Il y a une orientation politique prise par le gouvernement qu’il ne s’agit pas de rediscuter ici. Le gouvernement a fait un choix rappelé par Mr Apparu : il n’y aura pas de moratoire des expulsions locatives. Nous n’aurons pas d’exception locale à cette orientation. Puis il enchaîne : dans la Loire le taux d’expulsions suivi d’effet se situe aux alentours de 20 %. Dans 80 % des cas une autre solution est trouvée.

- A propos de la fin du plan hivernal :
Ce plan est par définition une période dérogatoire dans des circonstances exceptionnelles.
Nous avons offert dans la Loire l’équivalent de 2000 places. C’est un dispositif que nous ne pouvons pas assurer de façon pérenne. Ce dispositif relève souvent d’une mise à l’abri, un concept qui se justifie quand il fait - 10° mais pas de façon pérenne. Cependant le démontage du dispositif ne se fera pas de façon sèche et durable. Les services se mobilisent. Il y a engorgement du droit commun (en matière d’hébergement), il faut faire sortir du dispositif par le haut des personnes qui ne devraient pas y être.
Il annonce la création de 40 places supplémentaires en CADA dans le département sur Roanne et St-Etienne (nos actions n’ont donc pas été vaines). Ces places supplémentaires vont permettre de sortir du dispositif de l’hébergement des demandeurs d’asile et de libérer des places.
La préfecture va vérifier que toutes les personnes qui sont hébergées ont vocation à l’être, il donne l’exemple de personnes en situations irrégulières.
Mais, insite-t-il, il y aura fermeture du dispositif hivernal.

- A propos de l’augmentation des places :
Nous n’avons pas de places. Est-ce qu’on peut élargir ? On essaye. Mais les moyens ne sont pas infinis.
Réquisitionner ? On l’a fait, on pourra peut-être le refaire. Mais il y a un problème financier. Le préfet doit dédommager le propriétaire. Il faut aussi financer l’accompagnement.

- Les pavillons du CHU de Bellevue :
La proposition d’y installer un lieu d’hébergement est à l’étude. Mais des points restent à régler. Il y a un problème notamment sur l’état réel de ces locaux.

- Les squats :
Je ne trouve pas scandaleux que l’Etat procède à l’évacuation. On expulse des locataires, je ne vois pas pourquoi l’on n’expulserait pas des squatteurs. Cité Nouvelle doit aménager des logements sociaux dans l’immeuble rue Antoine Durafour auxquels l’Etat apporte sont concours financier. Il y a aussi une question sécuritaire et de salubrité. Donc oui les squats ont vocation à faire l’objet d’évacuations. Ils sont occupés par des gens dont la situation au regard du séjour n’est pas nette. Nous aurons une démarche avec l’OFII pour un retour humanitaire. Et ceux qui refuseront s’exposent à des reconduites à la frontière.

-  Pour l’accueil de jour :
Là aussi difficultés financières. Nous sommes criblés de dettes vis-à-vis des associations partenaires. La réquisition du gymnase de la Rivière n’a pas encore été réglée. Un de nos objectifs c’est de reconstruire de la fluidité dans le système d’hébergement.

En fin d’entretien Nicole a demandé où en était l’engagement du préfet, de novembre 2009, de prendre l’initiative d’une réunion entre l’Etat, la ville de St-Etienne, le département, la région et les associations sur la question de l’accueil et de l’hébergement des rroms roumains.
Réponse : Je vais en reparler au préfet. Je ne peux pas désavouer mon patron, mais nous ne voulons pas entrer dans la cogestion avec les associations.