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10 000 prisonniers politiques palestiniens sont enfermés dans les prisons israéliennes
Rencontre autour du film « Le temps des prisonniers » du réalisateur israélien Shimon Dotan
Mardi 22 février à 20h au cinéma Le France.
jeudi 17 février 2011
Alors que les peuples des pays arabes se soulèvent, font tomber les dictatures et ouvrent les portes des prisons (ainsi 1800 prisonniers politiques viennent d’être libérés en Tunisie), l’heure est venue d’agir plus fort pour obtenir la libération des 10 000 prisonniers politiques palestiniens - hommes, femmes, enfants - résistants contre l’occupation, enfermés dans les prisons israéliennes.
Depuis 1967, 750 000 palestiniens sont passés dans les prisons israéliennes. C’est 20% des habitants de la Cisjordanie et de Gaza !
10 000 prisonniers palestiniens de Cisjordanie et de Gaza aujourd’hui c’est, en proportion, comme si le département de la Loire (près de 750 000 habitants) comptait 2 000 prisonniers politiques !
Toutes les familles palestiniennes ont été ou sont touchées.
Une occupation militaire féroce
Pour l’armée d’occupation, tous les moyens sont bons. Les Palestiniens sont soumis à la législation militaire israélienne (des centaines de décrets militaires), par exemple à l’Ordonnance n°101 relative à l’interdiction des activités d’incitation et de propagande hostile, prise en 1967, et qui prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.
Cette ordonnance est par exemple utilisée en ce moment pour condamner celles et ceux qui s’opposent au mur de l’apartheid, de 700 kms de long, construit en Cisjordanie et dont la Cour Internationale de Justice a ordonné en en 2004 la démolition (Voir)
Ainsi, Abdallah Abu Rahma du Comité populaire contre le mur dans le village de Bilin en Cisjordanie est condamné à 16 mois de prison.
La “détention administrative” permet d’emprisonner les palestiniens pendant 6 mois, renouvelables, sans jugement.
Plus de 30 prisons pour les Palestiniens...
En Palestine/Israël, il y a plus de 30 prisons, centres de détention et d’interrogatoire pour les Palestiniens.
Voici une carte des prisons - qui n’est pas à jour - réalisée par ADDAMEER, Association de défense des prisonniers et des droits humains
En novembre 2010, 798 palestiniens sont condamnés à la prison à vie, dont une partie à plusieurs fois la prison à vie (l’un d’eux est condamné à 67 fois la prison à vie !...).
Parmi les prisonniers à vie, il y a 5 femmes : Ahlam Tamimi, de Ramallah en prison depuis 9 ans et condamnée à 16 fois la perpétuité ; Sana’ Shehadé d’al-Qods-Jérusalem, en prison depuis 9 ans, est condamnée à 3 fois la perpétuité + 31 ans, Qahira Saadi, de Jénine, en prison depuis 8 ans, condamnée à trois fois la perpétuité, Du’â’ Jayyousi, de Tulkarem, en prison depuis 9 ans, condamnée à trois fois la perpétuité et Amina Jawad Muna, de Ramallah, en prison depuis 10 ans et condamnée à la perpétuité et qui est la plus ancienne prisonnière.
81 prisonniers le sont sans discontinuité depuis plus de 20 ans, dont 2 depuis plus de 30 ans, et il y a 290 prisonniers qui ont été en prison pendant plus de 15 ans.
L’usage de la torture est généralisé.
D’après B’Tselem (organisation israélienne qui lutte contre l’occupation), 85% des détenus palestiniens ont été soumis à la torture : « depuis 1987, le SSGI (service de sécurité général israélien) a interrogé pas moins de 850 Palestiniens par an en utilisant la torture... toutes les autorités gouvernementales - depuis l’armée israélienne jusqu’à la Cour suprême - y ayant participé par leur approbation de la torture, en élaborant de nouvelles méthodes et en les supervisant. » En 1999, la Haute Cour israélienne a, superficiellement, proscrit l’usage de la torture arbitraire en tant que méthode d’interrogatoire, mais en réalité, elle ne l’a pas interdite et aujourd’hui, la torture est toujours utilisée par Israël. Les mauvais traitements physiques combinés aux humiliations commencent dès l’arrestation, soit au domicile, soit dans la rue. Les détenus palestiniens peuvent être interrogés pendant 180 jours (6 mois !) et peuvent se voir refuser tout avocat pendant une période de 60 jours. Lors de l’interrogatoire, la torture est utilisée et a conduit dans certains cas à la mort des détenus, et des aveux arrachés sous la torture sont valables devant les tribunaux israéliens.
« Amnesty International avait jadis établi que la torture est la seule forme de violence qu’un État niera toujours sans jamais oser la justifier. Israël a fait mentir Amnesty, c’est le seul pays au monde qui ait légitimé la torture tant du point de vue juridique que rhétorique » disait en 2008 Eitan Felner, directeur de B’Tselem.
Voir aussi :
La torture dans les prisons israéliennes est autorisée par l’Etat
Parmi les méthodes de torture : celle du SHABAK qui consiste à être attaché mains derrière le dos sur un tabouret très bas, chevilles attachées également aux mains, ce qui provoque de vives douleurs dans le dos.
213 enfants (de 12 à 18 ans) sont en ce moment emprisonnés, dont 30 ont entre 12 et 15 ans seulement.
En ce moment, de nombreuses arrestations d’enfants ont lieu à Jérusalem Est au cours des opérations de démolition des maisons palestiniennes.
Ce 17 février 2011, DCI Palestine (Défence for Children International vient de lancer un appel urgent pour des enfants palestiniens arrêtés entre octobre 2010 et février 2011 dans le quartier Silwan d’Al-Qods/Jérusalem.
En prison, la résistance continue
D’abord par les études, et aussi par d’autres moyens. En septembre 2010, une nouvelle grève de la faim des prisonniers a secoué les prisons israéliennes, après celle qui avait duré 10 jours en avril 2010 contre les mauvais traitements et la privation de visite depuis quatre ans pour les prisonniers originaires de Gaza, suite à la capture du soldat israélien Gilad Shalit.
Voir Les prisonniers Palestiniens commencent une deuxième grève de la faim
Dans la soirée du samedi 12 février dernier, les forces israéliennes ont donné l’assaut à la section 14 de la prison Nafha et fouillé les cellules à la recherche de téléphones portables, vient de faire savoir l’Association du prisonnier palestinien. Puis l’administration pénitentiaire a décidé l’interdiction de visites pendant deux mois, l’isolement et des amendes.
En avril 2010 est mort à Beer al-Saba le prisonnier Raed Mohammad Hammad, d’al-Qods/Jerusalem, en prison depuis 5 ans dont deux en isolement total. Il avait 31 ans et il est le 198ème prisonnier palestinien à mourir en prison.
Environ 1500 prisonniers sont malades. Le ministère des Affaires des Prisonniers auprès de l’Autorité Palestinienne accuse Israël de continuer à se servir des prisonniers pour tester les effets de différents médicaments...
Le film “Hot House - Le temps des prisonniers”, du réalisateur israélien Shimon Dotan.
En 2006, le réalisateur israélien Shimon Dotan est allé filmer des prisonniers palestiniens et parler avec eux. Bien sûr, on se doute bien que l’armée israélienne a choisi de laisser voir certaines choses et en a caché beaucoup d’autres, qu’on sait par ailleurs. Mais ce film de 90 minutes , produit par Alma Films, Arte France cinéma, et Momento ! a le mérite de mettre sous le nez des israéliens la réalité et il porte bien son nom : “le temps de prisonniers”. Il montre aussi l’extraordinaire esprit de résistance du peuple Palestinien, qui n’abdique pas et continue à exiger justice.
A quand la libération des 10 000 hommes, femmes et enfants palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes ?
Faisons l’effort de savoir ce qui se passe dans les prisons israéliennes, d’exprimer notre solidarité, et discutons de ce que nous pouvons faire.
Il est temps de faire connaître la vérité sur les prisonniers politiques Palestiniens, et d’agir plus fort pour la justice en Palestine !
Entrée 5 euros.
D’autres informations :
Defence for children International
Association de défense des prisonniers et des droits humains
Centre palestinien pour les droits de l’homme
B’Tselem
Les rendez-vous suivants du cycle de soirées ciné-débats “Palestine-Israël” du collectif Liberté Justice Palestine au France