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La Convergence Citoyenne pour une Transition Energétique

vendredi 2 septembre 2011, par Bruno Viennois

Du 26 au 28 août, Lézan (Gard) a été le théâtre de la Convergence citoyenne pour une transition énergétique à l’initiative des collectifs anti-gaz de schiste. Près de 15 000 participants (selon les organisateurs), s’étaient donné rendez-vous au pied des Cévennes, issus de tous horizons militants et non-militants.

Des luttes qui convergent

Le programme dense des conférences et tables rondes avait pour objectif de faire émerger le dénominateur commun entre luttes contre le gaz de schiste, le nucléaire, les OGM, l’extractivisme, les agro-carburants, les projets d’aéroports et l’ensemble des luttes socio-environnementales.

Des ateliers pratiques à travers les nombreux stands permettaient d’embrasser la palette des alternatives possibles en matière d’énergie, de transport, de bâtiment... sans oublier des festivités pour comprendre qu’un monde sans hydrocarbures fossiles ni nucléaire est non seulement nécessaire mais désirable.

Au fil des évènements, des éléments convergents se sont effectivement dégagés. Le citoyen est globalement dépossédé de tout contrôle démocratique sur les questions énergétiques. Le productivisme est le « monstre froid », pour reprendre l’expression de Xavier Renou (1), multiforme, qui place toujours les intérêts marchands et particuliers avant les intérêts humains et collectifs. Le projet de nos gouvernements d’adapter la planète au capitalisme (capitalisme vert (2) fait et va faire un nombre croissant de laissés-pour-compte en particulier parmi les populations les plus modestes en France et dans le monde.


Vers la reconquête du pouvoir décisionnel citoyen

A l’aune de la forte participation et de la richesse des échanges entre intervenants et participants, il a été rédigé un texte collectif (Déclaration de Lézan) (3) qui fait la synthèse des trois jours de travail de cette convergence, qui ratifie au passage l’accord des peuples de Cochabamba (4) et qui pose le premier jalon de la reconquête citoyenne du pouvoir décisionnel sur les questions énergétiques. Ce texte va être porté à la Commission Européenne par le mouvement des Indignés, en route pour Bruxelles, qui avaient fait étape pour l’occasion.
Car c’est bien cela l’idée maîtresse de ces rencontres : se réapproprier le débât sur l’énergie et construire un rapport de force citoyen avec la classe politique et les multinationales.

Lézan n’est donc qu’un début et d’autres convergences citoyennes auront lieu dorénavant régulièrement pour préparer ensemble un avenir convivial où l’Humain et la Terre seront au centre des préoccupations sociétales en lieu et place de l’argent et du profit.
Les atteintes à l’intégrité de la planète et de ses habitants s’accélèrent : catastrophe nucléaire au Japon, permis d’exploration de gaz de schiste en France, culture d’OGM cachés (5) en France, projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, etc. Mais le calendrier de l’année à venir est aussi riche en occasions de se faire entendre et de peser dans les débats : élections présidentielles en France, Forum Mondial de l’Eau, Rio + 20, G 20, Sommet sur le Climat de l’ONU...

C’est donc fort de ce constat que la Déclaration de Lézan adresse ce message aux citoyens du monde entier : Globalisons la lutte, Globalisons l’espérance !

Bruno Viennois
01/09/2011

[1] Membre du collectif « Les Désobéissants ». Voir : http://www.desobeir.net

[2] Voir http://www.dailymotion.com/video/xa9mub_le-capitalisme-vert
et http://www.duvalmc.com

[3] http://www.convergenceenergetique.org

[4] Voir http://climatjustice.files.wordpress.com

[5] Voir http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/article.php3?id_article=1833