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A Trèbes dans l’Aude le 23 janvier

Monsanto a été pris la main dans le sac de semences OGM et de pesticides interdits

Mais le gouvernement prépare une clause de sauvegarde bidon et éphémère...

mercredi 8 février 2012, par Roger Dubien

Lundi 23 janvier à Trèbes, dans l’Aude, 120 Faucheurs Volontaires ont pénétré de très bonne heure dans l’une des plus importantes installations de Monsanto en France, qu’ils ont occupée jusque dans l’après-midi. Entre temps, ils ont découvert pas mal de choses...
D’abord, des sacs de semences de Monsanto 810, en très grande quantité, provenant d’Espagne, de Roumanie... et prêts à être livrés alors même que le gouvernement a annoncé qu’un nouveau moratoire serait mis en place, avant les semis, et alors que le jugement de septembre 2011 de la Cour Européenne de Justice a déclaré que tout miel contaminé au pollen de Monsanto 810 est impropre à la consommation humaine et doit donc être détruit.

Ils ont même découvert que des livraisons de semences OGM avaient déjà été effectuées chez des maïsiculteurs du sud-ouest qui participent au forcing pour imposer les OGM, avec l’AGPM (association générale des producteurs de maïs, une organisation membre de la FNSEA) qui a annoncé son intention d’”accompagner ceux qui sèmeront des OGM...

Ils ont découvert des sacs de Mon810 destinés à être distribués gratuitement, des sacs estampillés “ne peut être vendu”. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que pour imposer les OGM et rendre la contamination irréversible, Monsanto est en train de dealer, de distribuer gratuitement des semences OGM !

Ils ont découvert aussi que les semences de ces sacs écrits en français étaient traitées avec un pesticide systémique : le PONCHO, un insecticide systémique qui est interdit en France. Il contient de la clothianidine, comme le Gaucho, interdit lui aussi.

Ça fait beaucoup ! Et tout cela devrait ne pas rester sans suite, si les autorités politiques et administratives ont la moindre indépendance vis à vis de Monsanto, cette firme qui ne cesse de se plaindre que la France soit "une zone de non-droit pour les auteurs d’actes de violence et de vandalisme menés par les opposants aux biotechnologies". Quand Monsanto parle du droit, il y a injure. Jusqu’à quand Monsanto va-t-il pouvoir faire ce qu’il veut ici ?

Voici 2 vidéos et des photos sur l’action de Trèbes 

Vidéo lci.tf1.fr

Vidéo AFP : Des militants anti-OGM investissent un site de Monsanto

Voir aussi le compte-rendu du journal Sud-Ouest : Des militants anti-OGM investissent un site de Monsanto dans l’Aude







Des sacs de maïs OGM Monsanto 810, pour la France, traités au Poncho, pesticide interdit, et destinés à être distribués gratuitement ! ça fait beaucoup !!









Cette action a été menée pour révéler au grand jour ce que fait Monsanto et pour exiger du gouvernement qu’il décide immédiatement un nouveau moratoire. Parce qu’une annonce a été faite par Sarkozy en novembre, mais depuis, rien de sérieux. Et même pire...
A quoi joue le gouvernement ?
En plus de leurs découvertes à Trèbes, les Faucheurs Volontaires - qui demandaient un "arrêté d’interdiction de cession, de circulation, et de mise en culture" du maïs OGM - sont repartis avec une annonce de la ministre de l’Ecologie alors en tournée avec Sarkozy en Guyanne qu’elle décréterait un moratoire - en faisant jouer la clause de sauvegarde - avant la fin février, pour prendre Bruxelles de court. “Avant la période des semailles mais pas trop tôt avant pour que la Commission européenne n’ait pas le temps de la remettre en cause".

La Ministre de l’Ecologie prépare donc une clause de sauvegarde dont elle pense qu’elle ne tiendra pas le choc. Cette tactique bien curieuse appelle quelques explications...

Non seulement l’activation de la clause de sauvegarde se fait toujours attendre, mais il existe de plus en plus de raisons de s’inquiéter de son contenu.
La ministre de l’Ecologie a en effet annoncé que la nouvelle clause de sauvegarde "sera construite sur la base d’études sorties en 2009 et 2010", car l’annulation de la précédente se basait sur des études datant de 2008. Elle sera appuyée donc sur des études qui montrent les conséquences du Mon810 pesticide “sur les organismes qui ne sont pas ciblés par la toxine du Mon 810 et qui en sont quand même victimes"
Bizarrement (?!) la ministre n’invoque pas par exemple la question des abeilles et des apiculteurs, alors qu’il y a là un risque grave qui fonderait une clause de sauvegarde béton.

Si c’est ça cela signifie que cette clause est en train d’être rédigée de façon à être ... cassée assez vite, en quelques semaines. Parce qu’elle ne mettra pas le doigt là où ça fait mal, là où ce serait imparable.
Elle va gêner certes les cultures de Monsanto 810 en 2012, d’autant que le gel de début février empêche de semer tôt (avant sa promulgation), mais elle ne rendra pas impossible les prochaines cultures d’OGM.

Pourtant, il est possible de déposer une clause de sauvegarde imparable. C’est ce que Guy Kastler explique de façon précise : Quels fondements juridiques pour une interdiction de culture du Mon 810 en 2012 ?

Mais le gouvernement est dans la manoeuvre, dans un petit jeu et une répartition des rôles entre la ministre de l’écologie Kosciusko-Morizet et le ministre de l’agriculture Le Maire.
Un moratoire éphémère lui permettrait de faire des déclarations à l’intention des 80% de la société qui refusent les cultures d’OGM. Rapidement retoqué, il ouvrirait la porte à des cultures OGM massives en 2013, à la grande satisfaction de la FNSEA et des firmes de l’agro-chimie et des semences. Car il n’y a pas que Monsanto sur la ligne de départ. D’autres firmes, françaises comme Limagrain-Vilmorin, et européennes, préparent en ce moment même leurs sacs de semences OGM. 

Les actions pour obtenir une interdiction solide des OGM doivent donc se poursuivre.

Roger Dubien.

Dernière minute : Mobilisation pour un arrêté d’interdiction du Mon810. Rassemblement à la Préfecture de région, lundi 20 février. Rendez-vous à 10h Place Guichard, à Lyon 3ème. (Voir)

En bref 

218 variétés de maïs OGM Monsanto810 !


Tout le monde connaît le Mon810. Mais ce qu’on sait moins c’est qu’il y a en réalité 218 variétés de maïs insecticide Mon810 inscrites au catalogue européen des semences !!!

Inf’OGM vient d’en publier la liste, avec quelques précisions : "On lit souvent que l’Union européenne autorise telle ou telle plante génétiquement modifiée, mais c’est un abus de langage. Elle autorise en fait (à la culture, et/ou à l’importation) un « événement » transgénique dans une espèce de plante donnée, par exemple, l’introduction de l’événement Mon810 dans le maïs. Une fois que cet événement est autorisé pour une plante, les semenciers peuvent l’introduire dans différentes variétés (à un événement donné peuvent donc correspondre plusieurs variétés, on a par exemple, en janvier 2012, 218 variétés de MON810)..."

Voici la liste des 218 Mon810 : http://www.infogm.org

A noter que la firme LIMAGRAIN (63) "maintient" 14 de ces 218 variétés. On en reparlera...

Mobilisation anti-OGM en Allemagne


Plus de 20 000 personnes ont manifesté contre les OGM à Berlin le 21 janvier.
Le slogan principal de la journée était : « Nous en avons assez : nous voulons des fermes, pas des usines agricoles »
Voir : http://www.infogm.org