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Garder le cap des marchés financiers ou reconstruire une gauche nouvelle ?

mardi 1er avril 2014, par Roger Dubien

Aux élections municipales, la politique du gouvernement Hollande a fait prendre à la gauche une raclée sans précédent. Il aura suffi de moins de deux ans pour que les engagements soient à l’évidence jugés abandonnés et que les espoirs de plus de justice se transforment en déception et en colère. Bien entendu ont pu s’y ajouter des comportements locaux de mépris, comme celui du maire et de la municipalité de St-Etienne vis à vis des mouvements associatifs et citoyens.
Le résultat est là : la droite a pris le contrôle d’un grand nombre de villes, et aujourd’hui droite et extrême droite pavoisent et rêvent à de nouvelles conquêtes.

Le résultat limpide des élections ne conduit hélas pas ceux du pouvoir en place à sortir de la surdité et du mépris qui ont conduit au désastre. Depuis dimanche soir, combien de fois ne les a-t-on pas entendu répéter : “on n’a pas assez expliqué”, et “ils n’ont pas compris” ?
Mais si, tout le monde a bien compris. Et d’ailleurs Hollande le sait bien. Et c’est donc en connaissance de cause qu’il décide de continuer dans la même direction. En pire, puisqu’il nomme 1er ministre un homme politique qui étale son libéralisme et son ambition présidentielle pour 2017. Valls, si ressemblant à Sarkozy, dont la nomination en réjouit plus d’un à droite - certains parlent même d’un 1er ministre de cohabitation !
Ce qui se prépare, c’est donc de nouveaux cadeaux au MEDEF, aux financiers, avec le “pacte de responsabilité”, c’est le dézinguage d’institutions salariales inventées au 20ème siècle comme la Sécurité sociale (avec la mise en cause des cotisations sociales), c’est le grand marché transatlantique exigé par les multinationales...
Tout ceci ne peut que préparer un suicide politique pour la gauche. De nouvelles catastrophes s’annoncent, si une réaction ne prend pas forme. Parce qu’il n’y a aucune illusion à se faire : Hollande sait parfaitement ce qu’il fait, et il assume et va tenter d’imposer cette politique droitière.

Dans diverses villes, des forces et configurations nouvelles ont fait leur apparition à gauche. Et parfois l’ont emporté. En Rhône-alpes, quelque chose a pris forme par exemple à Grenoble, mais pas seulement...
C’est peut-être dans cette direction-là qu’il faut s’efforcer de réfléchir et de travailler - en continuant bien sûr à agir sur tous les terrains - , pour construire une nouvelle gauche, diversifiée et en débats et initiatives permanents...

Roger Dubien.

 A lire...  

Une analyse d’Ivan du Roy dans Bastamag :
« Garder le cap » des marchés financiers ou reconstruire une gauche en perpétuel chantier ?
“Une débâcle électorale, des éditorialistes qui appellent à « garder le cap » de l’austérité, la nomination de Manuel Valls à Matignon, une gauche perplexe et trop dispersée pour peser... Et les droites extrêmes qui montent, qui montent. Entre « garder le cap » des marchés financiers, voter pour la xénophobie ou reconstruire une gauche en perpétuel chantier, que choisir ? Jusqu’où nous emmènera cet attentisme infernal ?”
La suite à http://www.bastamag.net


Et aussi
"Renouveau à gauche ? Municipales : écologistes et Front de gauche, une alliance prometteuse ?"
"C’est une alliance inédite à gauche : écologistes et Parti de gauche sont en passe de ravir la ville de Grenoble au Parti socialiste. Dans plusieurs autres municipalités, des listes communes au Front de gauche et à Europe écologie - Les Verts réalisent des performances très correctes, malgré l’envolée de l’abstention. Une stratégie que souhaitent renforcer les deux formations lors des élections régionales de 2015. De quoi offrir une alternative crédible à la politique menée par le PS et peut-être remobiliser un électorat de gauche désenchanté. A moins que les logiques d’appareils ne l’emportent."
La suite à http://www.bastamag.net

Lire aussi sur Reporterre, un point de vue d’Hervé Kempf : L’histoire des jours où EELV a divorcé du PS
"C’est un tournant stratégique historique qui a été pris le 1 avril par le mouvement politique écologiste. Voici le film des jours où la décision s’est jouée..."
La suite à http://www.reporterre.net