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Chronique pour la Palestine
Palestine : la case prison
mercredi 27 avril 2016, par
Faire taire les journalistes palestiniens par tous les moyens...
Le journalisme en Palestine, c’est risqué. Même si l’on sait qu’une inscription PRESS sur le blouson n’a jamais empêché des exécutions sommaires par les forces armées israéliennes, on connaît un peu moins la réalité des journalistes Palestiniens en prison.
On se rappelle de l’assassinat de James Miller alors qu’il tournait un film documentaire à Gaza :
http://rsf.org/fr/actualites/trois-ans-apres-la-mort-du-realisateur-james-miller-lenquete-britannique-conclut-un-assassinat
Faire taire les journalistes en les privant de liberté, voilà de quoi nous révolter !
Un article de Maan News nous apprend que les six derniers mois, 43 journalistes Palestiniens (dont deux reporters étrangers) ont été emprisonnés par Israël. A l’instar de tous ceux qui ont connus les prisons israéliennes- et ils sont nombreux - ils rapportent la torture, la négligence médicale et l’illégalité de nombreuses décisions.
Le comité de soutien aux journalistes Palestiniens fait état de trois journalistes souffrant de graves problèmes de santé, et rappelle que Mohamed Al Qiq n’est toujours pas remis après sa grève de la faim qui a duré 94 jours.
Addameer est une association de défense des prisonniers Palestiniens. Elle nous alerte sur la répression grandissante à l’encontre des journalistes et des organes de presse palestiniens qualifiés par Israël d’organisations terroristes.
http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2016/04/26/43-journalistes-emprisonnes-par-israel-depuis-octobre/
Ce lundi 25 avril, nous apprenions encore l’arrestation d’un journaliste Palestinien alors qu’il se rendait à un congrès de la Fédération Européenne des Journalistes :
http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/israel-arrete-un-journaliste-accuse-d-appartenir-a-un-groupe-terroriste_1422225.html
Case Prison
Nous avons tous été touchés par les images de la petite Dima Al Wawi, 12 ans, libérée après avoir passé plus de deux mois en prison. Bien que la loi israélienne ne permette pas d’emprisonner un enfant avant 14 ans, c’est la loi militaire qui s’applique pour les Palestiniens sous occupation.
http://www.info-palestine.eu/spip.php?article16010
Pour comprendre comment le gouvernement israélien utilise la prison pour empêcher toute organisation de la société Palestinienne et tout espoir chez les jeunes, je vous conseille le film Case Prison en libre accès pendant quelques jours, ici :
http://www.plateforme-palestine.org/Palestine-la-case-prison-en-libre-acces
Une soirée de projection sera organisée en juin à Saint-Etienne.
« Boycott from within » ou l’appel d’israéliens pour BDS
Chaque jour de nouvelles personnalités s’engagent en faveur de la campagne BDS.
En 2009, pendant que la branche française de la campagne BDS voyait le jour, Naomi Klein assumait un discours très engagé en Palestine et en Israël, appelant à un boycott total de l’état israélien.
Naomi Klein est une juive canadienne qui n’a pas tout de suite adhéré à ce mouvement.
« Je viens vers vous humblement, car je n’ai pas tenu compte de l’appel plus tôt. C’était par pure lâcheté. » Elle rappelait que la campagne BDS est légitime et représentative de la société civile Palestinienne et qu’elle est un outil de résistance non violente qui dénonce l’apartheid.
Son intervention avait permis à de nombreux israéliens de rejoindre le mouvement « Boycott from within » que l’on peut traduire par « Boycott de l’intérieur »
http://www.france-palestine.org/Naomi-Klein-et-le-mouvement-de
De plus en plus d’israéliens soutiennent la campagne BDS. On peut citer parmi les plus connus : Nurit Peled, Michel Warshawski, Eyal Sivan, Shlomo Sand, Gidéon Levy...
En France l’Union Juive Française pour la Paix a lancé un « appel juif pour le BDS » http://www.ujfp.org/spip.php?article4768
Voici une traduction de l’"Appel de l’intérieur à soutenir le BDS palestinien" :
« Nous, les Palestiniens, les Juifs, citoyens d’Israël, joignons l’appel palestinien pour une campagne BDS contre Israël, inspiré par la lutte des Sud - Africains contre l’apartheid. Nous appelons également les autres à faire la même chose.
En tant que personnes dévouées à la promotion d’une paix juste et d’une véritable démocratie dans cette région, nous sommes particulièrement opposés à la décision de la communauté internationale de boycotter les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, particulièrement dans Gaza assiégée. Il est particulièrement scandaleux de voir la communauté internationale apporter son soutien à l’apartheid d’Israël et à d’autres violations quotidiennes du droit international.
Nous sommes profondément préoccupés par les dommages potentiellement irréversibles infligés aux Palestiniens à la fois par la brutale occupation israélienne et les politiques internationales et nous en sommes venus à la conclusion que l’occupation prendra fin que lorsque son coût pour les israéliens, ses élites en particulier, l’emportera sur ses avantages.
À la lumière des attaques contre les partisans du boycott, nous insistons sur le fait qu’une position critique contre l’occupation, y compris des actions explicites BDS prises par les individus et les organisations ne sont pas antisémites. Au contraire, seule la résistance de ce genre dans le cadre de la lutte pour la paix fondée sur la justice et l’égalité permettra un avenir commun pour les Arabes, les Juifs et les autres habitants de la région.
Nous appuyons l’appel palestinien tel qu’il existe.
Nous sommes contre toutes les formes de racisme et d’oppression et nous soutenons et encourageons les actions BDS comme activité politique légitime et comme moyen nécessaire de résistance non-violente.
Nous allons agir à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël pour promouvoir la sensibilisation et le soutien à la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions ».
http://boycottisrael.info/points-of-unity
Monira Mouhoun