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Acharnement contre les jeunes qui refusent la destruction du code du travail

Avec toi Martin, avec vous Nina, Jules et Yvan !

Nina, Jules et Yvan, relaxés par le Tribunal le 13 juillet vont être rejugés à Lyon parce que le Procureur a fait appel. Ce 6 septembre, Martin a été condamné en 1ère instance à 8 mois de prison avec sursis et 3850 euros d’indemnités aux policiers, suite à la manifestation d’interpellation du député Gagnaire.

mercredi 7 septembre 2016, par Roger Dubien

On dénonçait un procès politique, fait à celles et ceux qui refusent une loi écrite par le MEDEF pour détruire le code du travail. La suite des choses montre que c’est bien de cela qu’il s’agit.
Martin, Nina, Jules et Yvan ont été poursuivis suite à la manifestation du 13 juillet au cours de laquelle plus de 1000 personnes sont allées interpeller le député Gagnaire (absent) à sa permanence.
Le procès a eu lieu le 13 juillet. Les 4 jeunes, militants de la CGT et de la JC, ont été accompagnés au Tribunal par un millier de personnes, une veille de 14 juillet, alors qu’à cette date 5700 personnes avaient rejoint leur comité de soutien (elles sont aujourd’hui plus de 6600 !).
Voir non au procès politique ! Nous soutenons les jeunes poursuivis
pour les actions contre la "Loi Travail" à St-Etienne


de gauche à droite : Nina, Jules, Yvan et Martin, sur les marches du Palais de Justice le 13 juillet - photo Maurice Muller

Mercredi 13 juillet, 600 personnes réunies vers 11 heures à la Bourse du Travail ont accompagné les 4 jusqu’au Palais de Justice. Là, le rassemblement de soutien s’est poursuivi jusqu’après 18h, alternant prises de paroles et musique et chansons.Un bon millier de personnes sont venues au fil de l’après-midi.
Vers 18h, le verdict est tombé pour Nina, Jules et Yvan, poursuivis pour avoir mis une banderole au balcon de J-L Gagnaire : relaxe. Et rejet de toutes les demandes des parties civiles, aussi bien du député que des policiers, alors que les réquisitions étaient de 12 mois de prison pour Jules avec 5 ans d’interdiction de fonction publique, 4 mois avec sursis pour Yvan avec 3 ans d’interdiction de fonction publique, et 4 mois avec sursis pour Nina. Et aussi 1500 euros pour 3 policiers, et 2000 pour 2 autres, soit un total de 8500 euros.
A l’audience, l’accusation s’était effondrée. Cerise sur le gâteau, on apprenait que la permanence Gagnaire était couverte par une caméra vidéo, et que l’intervention des jeunes dans la permanence (accusés d’avoir frappé et blessé les policiers) avait été filmée, mais cette vidéo n’était pas produite au procès par l’accusation, parce que jugée inintéressante...
Le verdict pour Martin (accusé d’avoir blessé à lui tout seul en moins d’une minute - 15 secondes en réalité - 7 policiers avec boucliers, matraques et tout leur équipement, au pied de la permanence, quand ces policiers ont chargé la foule des manifestants) était ce jour-là mis en délibéré au 6 septembre.
Dans les jours suivants, le Procureur (magistrat qui dépend, lui, du ministre de la Justice, donc du gouvernement) annonçait qu’il faisait appel du jugement de relaxe pour Nina, Jules et Yvan, ce qui signifie qu’ils vont être rejugés dans les prochains mois par la Cour d’appel de Lyon.

Et puis ce 6 septembre est tombé le verdict pour Martin. Qui est donc déclaré coupable et condamné lourdement à 8 mois de prison avec sursis et 8350 euros d’indemnités aux policiers, avec 5 ans d’inscription de la condamnation au casier judiciaire.
C’est clair que c’est un jugement politique. Martin, responsable des jeunes communistes de la Loire, paie pour tout le mouvement d’opposition à la loi travail. On imagine les pressions hiérarchiques, policières, et politiques, pour aboutir à un tel verdict.

Ces jours-ci, les mesures de revanche et d’intimidation se multiplient contre les syndicalistes et militants. La ministre du travail El Khomri a validé en août le licenciement d’un délégué CGT d’Air France malgré l’opposition de l’Inspecteur du Travail. Au Havre, 2 dockers ont été arrêtés le jour même de l’assemblée de rentrée de la CGT avec Philippe Martinez. Et dans la Loire on vient d’apprendre que 4 autres syndicalistes vont être auditionnés en lien avec le mouvement des éboueurs de St-Etienne Métropole lors des actions contre la loi travail.


Ce mardi 6 septembre, plus de 100 personnes sont venues soutenir Martin devant le Palais de Justice. Le verdict a été ressenti comme une grande injustice, et on n’en restera pas là.
Jean-Michel Gourgaud, secrétaire de l’UD CGT, a rappelé que  la "loi travail" n’était pas bonne avant sa promulgation, et elle n’est pas meilleure après" . C’est donc la question de sa non-application et de son abrogation qui est maintenant à l’ordre du jour, dès la prochaine journée intersyndicale du 15 septembre. Et le retrait des condamnations des militants va faire partie des exigences syndicales.
Ceux qui veulent faire taire le mouvement social et l’engagement pour la justice et la liberté ne doivent pas avoir le dernier mot !
On reviendra longuement sur tout ça dans les prochaines semaines.
D’ores et déjà, rendez-vous à la Bourse du Travail, avec l’intersyndicale, le 15 septembre à 10h30.

Roger Dubien.

Pour rejoindre le comité de soutien

Lire le communiqué de la Confédération CGT et de l’UD de la Loire suite au jugement de Martin

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photos du 13 juillet devant le Palais de Justice...