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Des assises de la politique sociale à Saint-Etienne, pour une démarche de budget participatif.

lundi 20 septembre 2004, par Georges Günther

La préparation d’« Assises de la politique sociale » a démarré à Saint Etienne. Elles se dérouleront le samedi 20 novembre à l’Espace Pibarot, 11 rue de l’apprentissage.

Cette idée d’assises est née lors de la réunion de travail du 21 février 2004 à l’initiative du « Forum des droits sociaux ». Une des décisions prises avait été d’organiser des assises de la politique sociale à l’échelle de toute l’agglomération stéphanoise en fin d’année.

Quelle est l’objectif de ces assises ? Associer tous les acteurs de l’action pour la justice sociale et la solidarité à l’élaboration des politiques publiques et aux décisions budgétaires dans ces domaines. Il s’agit de construire une démarche de budget participatif des politiques sociales des collectivités territoriales. Sont concernées la ville de Saint Etienne, Saint Etienne Métropole, le Conseil Général, le Conseil Régional,...
L’enjeux est de rendre ces politiques sociales plus efficaces, plus pertinentes dans la réponse aux besoins et aux aspirations, et d’obtenir un déplacement significatif des moyens en faveur de l’action sociale (le budget de l’action sociale à Saint Etienne est scandaleusement bas). Nous ne voulons pas préparer un colloque, mais ouvrir un processus qui débouche sur des propositions opérationnelles, sur des amendements budgétaires dont nous pourrons demander la prise en compte dans les discussions et les décisions des budgets de 2005.
Notre ambition est que ces assises deviennent annuelles. Ce processus participatif dans l’élaboration des politiques sociales a vocation à s’institutionnaliser pour devenir une nouvelle façon de construire les décisions publiques, de définir les choix et les priorités. Les collectivités locales, les élus devraient donc y participer, y mettre à disposition des moyens, fournir des informations. Nous voulons faire la ville sociale contre la ville sécuritaire.

Ces assises s’adressent donc à tous, à toutes les sphères de la société. Aux associations de la solidarités, aux travailleurs sociaux, aux syndicalistes, aux élus,... et en premier lieu à celles et ceux qui en ont le plus besoin : les familles populaires qui ont du mal à « joindre les deux bouts », les travailleurs pauvres, les chômeurs, les jeunes, ...Il est fondamental de permettre à ceux que les médias qualifient « d’exclus » de devenir des acteurs des politiques sociales qui, pour le moment, leurs sont octroyées souvent avec défiance, parfois avec mépris. La question de la citoyenneté-dignité dans la lutte contre la pauvreté est capitale. Il faut sortir des politiques d’assistanat-charité qui ont montré leurs limites. Tous les individus doivent devenir les acteurs de leur propre développement.

Quelle préparation ?
Pour qu’elles débouchent le 20 novembre sur des propositions concrètes, il est nécessaire dès maintenant de permettre à beaucoup de monde de réfléchir ensemble, d’échanger des idées, des expériences. Internet devrait beaucoup nous aider à ce travail transversal. Nous allons constituer une liste de travail qui permettra l’échange et l’élaboration de propositions.
Les premières réunions de travail ont débouché sur l’idée de constituer des ateliers thématiques. Il ne s’agit pas de se mouler dans l’excessive segmentation des politiques sociales actuelles, mais de cerner des problématiques, de mettre ensemble des compétences pour un travail d’élaboration de propositions motivées. Bien sûr la liste de ces ateliers n’est pas figée, d’autres peuvent voir le jour, certains peuvent fusionner suivant l’évolution des réflexions.

La première liste des ateliers thématiques :

1- Travailler sur le recensement de tout ce qui existe dans le domaine de l’action sociale.
C’est un véritable maquis, dans lequel pas grand monde s’y retrouve y compris parmi les salariés qui y travaillent, qui engloutit beaucoup de temps et d’énergie pour accéder à ses droits, à taper à la bonne porte...
Est-ce qu’on n’obtiendrait pas une meilleure efficacité en coordonnant toutes les aides de façon cohérente. Ceci pourrait rejoindre la réflexion en cours sur un « revenu minimum d’existence » qu’une société humaine devrait mettre en place pour assurer à tous ses membres une sécurité de vie. Une député européenne grecque (Mme Diamantapoulos, qui fut en 2003 commissaire européenne chargée des affaires sociales) soutient l’idée d’établir un « standard minimum de vie dans la dignité en Europe » qui combine des considérations culturelles, citoyennes et les aspects matériels. Il s’agit d’une approche multidimensionnelle de l’être humain. Ne peut-on pas proposer que le département de la Loire bâtisse un standard minimum de vie dans la dignité ? Certaines communes ont élaboré des projets sociaux de territoires qui permettent de faire travailler ensemble services communaux, CAF, collège, ...

2- La lutte contre la pauvreté des enfants.
Le rapport du CERC de février 2004 a révélé l’ampleur du phénomène et formulé plusieurs propositions dans le domaine de la politique sociale et familiale, le soutien scolaire et le périscolaire, l’école...
Il y a aussi la question du développement de l’obésité chez les enfants pauvres, avec la question de l’alimentation qui pourrait être reliée à la politique des repas dans les cantines scolaires.

3- Le CCAS, 1er outil de la politique sociale de la ville de Saint Etienne.
Une mise à plat de ses missions, de son fonctionnement, de ses moyens est nécessaire. Il y a la question de l’accueil avec le respect de la dignité des personnes, les types d’aides, les barèmes,... et le problème fondamental de sa démocratisation en faisant entrer au conseil d’administration et à la commission permanente, qui décide des aides, les principales associations de solidarité.

4- La situation des étrangers réfugiés et la politique à leur égard.

5- La politique du logement : accès de toutes les familles à un logement, lutte contre la ségrégation sociale et spatiale. Quel coût financier dans une ville comme Saint Etienne pour que tout le monde bénéficie d’un logement digne, alors qu’il y a des milliers de logements vacants, des centaines d’appartements vides chauffés. Quelle politique de relogement avec l’importance des démolitions dans les prochaines années ? Quelles réhabilitations pour qu ‘elles ne débouchent pas sur une flambée des loyers ?

6- La formation et l’emploi : état des lieux, quelle conception pour la Cité de l’emploi et de la formation en projet à Couriot.

7- La citoyenneté-dignité et la démocratie. La citoyenneté comme un des moyens pour lutter contre la misère par la participation des personnes qui ont besoin d’une vraie politique de l’emploi.

Le contenu et l’intitulé de ces ateliers peuvent évoluer en fonction de l’avancé des réflexions.

Si vous souhaitez apporter votre pierre à la préparation de ces assises, vous pouvez prendre contact avec Georges Günther : georges.gunther@wanadoo.fr ; 06 83 28 82 17.

La prochaine réunion pour faire le point de la préparation aura lieu jeudi 30 septembre à 18h 30 à l’amicale laïque de Beaubrun 14 rue Claude Deverchère ( à côté de la bibliothèque municipale de Tarentaize).

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