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Réseau Education sans frontières
"Nous les prenons sous notre protection !"
Non à l’ouverture de la chasse à l’enfant
mardi 20 juin 2006
"Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.
Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. _ S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.
A l’arrivée, ce sera pour la plupart l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !
Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.
Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été "démocratiquement" prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.
Signons la pétition nationale : "nous les prenons sous notre protection !"
Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.
Pour signer cette pétition en ligne, aller sur le site web du Réseau Education sans frontières :
www.educationsansfrontieres.org ou directement à Pétition : nous les prenons sous notre protection !
Adresse postale : RESF S/c EDMP 8 impasse Crozatier, 75012 Paris
Adresse mail nationale : educsansfrontieres@free.fr
A St-Etienne et dans la Loire, un réseau RESF s’est mis en place.
Pour prendre contact et pour toute urgence, écrivez à resf42@yahoo.fr, ou téléphonez au 04 77 41 33 21 ou au 06 75 81 77 07.
Informez également les Réseaux citoyens : contact@reseauxcitoyens-st-etienne.org
La réaction du Réseau Education sans frontières à la dernière circulaire de Sarkozy : Non à l’ouverture de la chasse à l’enfant
Par une nouvelle circulaire aux préfets, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales a décidé de réglementer quelque peu la chasse à l’enfant dont il prévoit toujours l’ouverture à la fin de l’année scolaire.
En effet, une circulaire ministérielle datée du 13 juin 2006 prévoit la régularisation, sous certaines conditions, des parents d’enfants scolarisés depuis septembre 2005, nés en France ou entrés en France avant l’âge de 13 ans. C’est incontestablement l’effet des innombrables mobilisations dans les établissements scolaires et autour d’eux. Et du même coup un encouragement à poursuivre et étendre les actions.
En procédant de la sorte, le ministre de l’Intérieur réussit l’exploit d’accorder à des futurs français (enfants nés en France) ou à des jeunes qui étaient assurés d’obtenir un titre de séjour à leur majorité (enfants entrés en France avant 13 ans) le privilège de n’être pas expulsés avec leurs parents. Quel courage politique !
Dans le même temps, le parlement s’apprête à adopter une nouvelle loi sur l’immigration, présentée par ce même ministre, qui supprime le droit au séjour des jeunes résidant en France depuis au moins l’âge de 13 ans sans leurs parents, créant ainsi des nouvelles situations de jeunes scolarisés sans papiers. Bel exemple de double langage !
Par ailleurs, cette circulaire réaffirme la volonté du ministre d’expulser tous les autres : les jeunes scolarisés entrés après l’âge de 13 ans, les anciens mineurs isolés, les parents d’enfants encore trop jeunes pour être scolarisés, etc.
Les demi-mesures et les faux-semblants de Monsieur Sarkozy n’y changent rien : réglementée ou pas, c’est toujours la chasse à l’enfant qui est programmée pour cet été.
A cette date, les préfets, les fonctionnaires de police, de gendarmerie et de l’administration préfectorale seront invités à traquer en tous lieux sur le territoire national les jeunes majeurs sans papiers, les bébés et tout jeunes enfants dont les parents sont sans papiers et les parents eux-mêmes,
à les interpeller
à leur domicile, dans la rue
en préfecture ou même à l’hôpital,
à les placer aussitôt en garde à vue,
à les enfermer dans des centres de rétention,
à les faire monter, sans billet de retour, de force s’il le faut,
dans des avions pour des pays de misère, qui sont parfois en guerre,
à menotter les parents devant les enfants, à les scotcher à leurs sièges d’avion.
Force doit rester à la loi, quand bien même elle serait de circonstance et inhumaine.
Bonnes vacances.
Le Réseau éducation sans frontières entend saluer une telle persévérance dans l’inhumanité."...
Parmi les initiatives prises dans les prochains jours par le Réseau RESF, un grand Concert de solidarité est organisé Jeudi 22 juin à 19h30 Au Cabaret Sauvage Porte de la Villette à Paris avec Les Ogres de Barback & K2R Riddim
Samedi 1er juillet : Journée nationale d’actions
D’autre part, RESF et le Collectif Uni-e-s contre une immigration jetable appellent à manifester le samedi 1er juillet, en solidarité avec les étrangers, élèves, parents et célibataires, menacés d’expulsions.
Contre les expulsions d’étrangers parents et enfants, célibataires
Pour le retrait de la loi CESEDA
à Paris manifestation départ 15 h Bastille
prises de parole, musique et pique nique à l’arrivée à Bercy
Les initiatives se multiplient ces dernières semaines, parrainages autour d’élèves dans les mairies, mobilisations dans les écoles, grèves de la faim de sans papiers, appel d’intellectuels et artistes, référendums sur le droit de vote des résidents étrangers, et bien sûr manifestations contre la loi sur l’immigration.
Par une nouvelle circulaire, Sarkozy semble reculer partiellement sur l’expulsion des parents sans papiers et de leurs enfants mineurs et les élèves majeurs sans papiers. Pour que ce ne soit pas une simple opération de communication, pour que le Gouvernement aille plus loin en stoppant toute expulsion, il est nécessaire de réussir les manifestations du 1er Juillet.
Cela dépend de nous tous !
Vigilance et mobilisation !
Demandes de régularisation
Des informations transmises par la Cimade de Lyon... (contact : lyon@cimade.org)
Selon la circulaire Sarkozy du 13 juin 2006 (suite à la mobilisation contre les expulsions), un certain nombre de familles d’étrangers en situation irrégulière, comportant au moins un enfant scolarisé, peuvent demander un réexamen de leur situation.
Ces familles doivent faire les demandes dans les Préfectures avant le 14 août 2006.
Voici comment les choses se passent :
Il faut préciser que n’entrent pas dans le champ de la circulaire les personnes qui relèvent du "règlement Dublin II" (personnes dont la demande d’asile relève d’un autre Etat que la France).
Pour les autres personnes, il leur sera proposé une offre personnalisée d’aide au retour volontaire (dossier à constituer avec l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations). Si la famille n’accepte pas, elle peut demander un réexamen de sa situation.
Voici alors les pièces à produire dans le cadre d’une demande de titre de séjour en qualité de parent d’enfant scolarisé en France (circulaire du 13 juin 2006) - NB : Pour chaque pièces, produire original et photocopies :
- Passeport de chacun des parents
- Titre de séjour déjà obtenu, le cas échéant
- Justificatifs de la résidence habituelle en France depuis au moins deux ans (quittance loyer, EDF, attestation de foyer...)
- Livret de famille ou acte de naissance de chacun des enfants
- Certificats de scolarité de chacun des enfants depuis leur entrée en France ou au moins depuis septembre 2005
- Justificatifs de la participation à l’entretien et à l’éducation des enfants (attestation émanant des instituteurs et des professeurs ou d’assistante sociale....)
- Pour les élèves en primaire et en secondaire, justifier du sérieux des études (attestations d’assiduité de l’établissement scolaire ou le carnet de correspondance et les bulletins de notes...)
D’autre part, la famille devra remplir un questionnaire.
Télécharger ci dessous le texte de la circulaire du 13 juin du Ministre de l’intérieur.
télécharger ci-dessous le modèle de questionnaire que la famille aura à remplir.