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Palestine : soirée ciné-débat des Amis de Naplouse le 17 février au France, avec "Les enfants d’Arna" de Juliano Mer Khamis.
jeudi 16 février 2006
L’association "Les Amis de Naplouse" invite à une soirée ciné débat le vendredi 17 Février à 20H au cinéma Le France, 8 rue de la Valse (près de la place St François).
La projection du film « Les enfants d’Arna » de Juliano Mer Khamis, réalisateur Israélien, sera suivie d’un débat témoignage avec Denise Peillon, qui voyageait en Palestine et participait avec un groupe d’une mission de protection du peuple palestinien organisée par les C.C.I.P.P.P. de Paris au mois d’Octobre 2005.
Prix d’entrée : 3,20 euros
« Les enfants d’Arna »
Le film débute par un plan sur Arna, la mère de Juliano Mer. Elle est chauve à cause d’un
cancer. Couverte d’un keffieh, elle crie aux Palestiniens circulant en voiture qu’ils peuvent
franchir un barrage militaire israélien tout proche d’ici.
Arna Mer est originaire d’une famille sioniste. En 1948, elle a servi dans la Palmach. Elle est
devenue membre du Parti Communiste et s’est mariée à Saliba Khamis, un Palestinien de
Nazareth. Durant la première intifada, Arna s’est rendue à Jénine et a établi un système
d’éducation alternative après que les forces d’occupation aient fermé les écoles.
A travers son dévouement pour les enfants, Arna Mer Khamis joua un rôle important dans la
communauté de Jénine. La troupe théâtrale qu’elle démarra, fit appel à des enfants du camp de
Jénine, les aidant à exprimer leurs frustrations quotidiennes, leur colère, leur amertume et leur
peur.
Juliano, le fils d’Arna, réalisateur de ce film, était aussi l’un des animateurs du théâtre de
Jénine. Toutes ces années, de 1989 à 1996, Juliano utilisait sa caméra pour filmer les
répétitions et les représentations des pièces. Arna Mer Khamis fut récompensée pour son
travail par le Right Livelihood Award, un Prix Nobel alternatif attribué par le parlement
suédois. Grâce aux 50 000 $ de récompense, elle monta un petit théâtre dans le camp de
réfugiés.
Le film montre Nidal, le plus jeune, son frère Youssef et leur meilleur ami Ashraf, "le petit
avec un grand sourire". Ils s’amusent, interprètent leur rôle et rient.
Il y a aussi leur ami et voisin Ala. Il a 9 ans, assis sur une pile de gravats, il a été témoin de la
destruction de sa maison. Les soldats israéliens ont écrasé l’immeuble provoquant
l’effondrement de la maison voisine. Ashraf et Ala ont assisté à la destruction de leur maison
respective.
En faisant du théâtre, ils essayent d’affronter leurs souvenirs du camp et la réalité quotidienne.
Plus tard, Juliano est revenu à Jénine. La première fois avec sa mère qui souffrait d’un cancer
et qui voulait s’offrir une dernière visite au camp. Après qu’elle se soit éteinte et des années
après que le théâtre ait fermé ses portes, Juliano remonte "les enfants d’Arna".
Cette fois ci, cela se passa quelques jours après que l’armée israélienne ait envahi Jénine le 3
avril 2002.
Juliano apprit la mort de Youssef et Nidal. Ils avaient rejoint le groupe de résistance. Le film
nous les montre dans un message vidéo. Youssef avait 22 ans, Nidal 23 ans. Ils se tiennent
devant la photo d’une fillette palestinienne de 10 ans, Reham Wared, assassinée la semaine
précédente.
Youssef témoigne du meurtre de Reham. Elle se cachait avec ses camarades dans une salle de
classe quand un char israélien tira un obus sur l’école primaire Ibrahimiya. Elle fut touchée.
Youssef fut le seul qui rentra dans la classe et l’emporta à l’extérieur. Sur le chemin de
l’hôpital, Reham, la fillette de 10 ans mourut dans ses bras.
Juliano apprit aussi la mort d’Ashraf durant la bataille de Jenin en avril 2002. Il commandait
un groupe de résistance dans le camp. Ala, devenu un chef des Brigades d’Al Aqsa, se trouvait
avec Ashraf avant qu’il soit tué. Zakaria, qui jouait aussi dans la troupe de théâtre, a rejoint le
groupe de résistance qu’Ala dirigeait.
Avec du recul, Juliano, le fils d’Arna, actuellement un des acteurs importants de la région, se
retourne sur ces années passées à Jénine. Il essaye de comprendre les choix faits par les
enfants qu’il aima et avec qui il travailla. Huit ans déjà depuis la fermeture du théâtre et la vie
semble figée. Jonglant entre les diverses périodes du soulèvement et les âges différents des
enfants d’Arna, le film nous montre les gamins en train de jouer, dont l’image se confond avec
celle sur une affiche murale d’un même garçon tenant un M16 annonçant son martyre.
Le film montre un enfant, un des enfants d’Arna, Ala assis sur les décombres de sa maison
démolie par les forces d’occupation israéliennes, devenant à l’âge adulte un combattant,
commandant les Brigades d’Al Aqsa à Jénine.
Le 26 novembre 2002, deux semaines après la naissance de son fils, Ala était tué dans une
explosion. Bien qu’ils aient nié formellement toute implication, des sources de sécurité
israéliennes confirmèrent que ce meurtre était "un assassinat ciblé".
Alternant entre le passé et le présent grâce à un excellent montage, le film révèle la tragédie et
l’horreur de vies happées par les circonstances de l’occupation israélienne.