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Une bonne chose de faite

Pas de culture de maïs OGM pesticide Monsanto 810 en 2008 en France !

Maintenant, la loi doit garantir la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM.

lundi 14 janvier 2008

La France enclenche la “clause de sauvegarde” contre le maïs pesticide Monsanto 810. C’est une grande victoire.


C’est par une information émanant du gouvernement et publiée par l’AFP vendredi 11 janvier à 22h (!) qu’on l’a appris. Ni Sarkozy ni ministre pour annoncer ça au journal de 20h. Mais ce week-end, à la réunion de l’UMP sur les municipales, le président de la République a expliqué pourquoi cette décision : maintenir la culture des OGM aurait "mis par terre toute la crédibilité du Grenelle de l’environnement".
N. Sarkozy et le gouvernement n’ont donc pas pu faire autrement. C’est très instructif pour la manière de s’y prendre pour changer la société : quand la société civile prend la parole, quand les citoyens prennent les choses en main... (sur les engagements du Grenelle, voir : Grenelle de l’environnement : plus loin que prévu ? OGM, pesticides : maintenant il faut des actes !

Depuis le début de la grève de la faim engagée par José Bové et 15 autres faucheurs volontaires le 3 janvier à Paris (une grève de la faim et des actions qui faisaient tâche d’huile en France), la question des OGM avait été remise au centre de l’actualité. Alors qu’elle était en voie d’être enterrée (suspension des semences seulement jusqu’au 9 février (!) et vote prévu avant cette date d’une loi légalisant la contamination puisqu’elle prétend organiser la coexistence - impossible - entre cultures OGM et non OGM).
Toutes les initiatives de rencontres et de soutien aux grévistes de la faim montraient le rejet massif par la société de la dissémination des OGM et la colère devant la trahison en cours des engagements.
Et puis est tombé mercredi le rapport de la “haute autorité provisoire” sur les OGM, relevant pour le maïs Monsanto 810 “des faits scientifiques négatifs nouveaux impactant la faune et la flore”. (voir le texte de l’avis de la “haute autorité provisoire”). Il devenait difficile de ne pas déclencher la “clause de sauvegarde”, compte tenu des risques officiellement reconnus pour la santé et l’environnement. Mais on a eu affaire alors à un forcing jusqu’au bout du lobby pro-OGM pour empêcher le moratoire, qui a quand même été mis en échec.

Ce qui est obtenu donc, c’est l’interdiction de semer et de commercialiser en 2008 le maïs OGM Monsanto 810. Alors que ce maïs transgénique était le seul OGM autorisé à la culture en France et en Europe. Et c’est le type même des OGM pesticides. OGM pesticides qu’on peut classer en plusieurs catégories : ceux qui produisent un insecticide (et en sont imprégnés) comme le Monsanto 810 ; ceux qui sont tolérants à un herbicide total (comme le soja “roundup ready” de Monsanto) et sont imprégnés du poison qu’est le glyphosate ; ceux qui sont tolérants aux (et imprégnés de) fongicides. Il faut rappeler que 99% des OGM brevetés sont des OGM pesticides.
En Europe le Monsanto 810 est cultivé en Espagne (75 000 hectares) et en France. 22 000 hectares en 2007 en France. Dont 270 en Rhône-Alpes. Au fait, que vont devenir les 160 000 tonnes (environ) ramassées sans aucune sécurité cette année ? Il faut maintenant que cette récolte contaminée soit neutralisée.

Cette décision est l’aboutissement du travail réalisé depuis 10 ans par la Confédération paysanne, puis par les faucheurs volontaires, par les militants des associations de défense de la santé et de l’environnement. On pense à José Bové, à Jean-Baptiste Libouban, et à tous les autres. Dans la région Rhône-Alpes, on pense bien sûr à Guy Germain, paysan de l’Isère traîné devant les tribunaux pour avoir fait en 1997 le premier fauchage : du colza transgénique, colza interdit depuis. A Monique Burnichon et aux 15 de Nonette, condamnés pour avoir fauché du maïs produisant de la lipase gastrique de chien, essai OGM déclaré ensuite illégal par la Justice, mais ce sont Monique et ses ami-e-s qui ont été condamnés... On pense aux centaines de faucheurs poursuivis et condamnés ces dernières années en France, à ceux dont les procès auront lieu prochainement. Leur action de désobéissance civique n’était pas légale, mais elle était légitime. Elle a permis de réveiller la société avant qu’il ne soit beaucoup trop tard. On peut leur dire merci.

Il y aurait bien des choses à dire sur la “Haute Autorité provisoire” qui a rendu son rapport relevant “des faits scientifiques négatifs nouveaux impactant la faune et la flore”. Sa composition était tronquée, puisqu’elle comprenait des personnes ayant des intérêts directs dans la filière OGM et agro-chimique, comme M. Topan, manitou des OGM chez Limagrain. Cette “autorité”, à laquelle des représentants d’associations sérieusement engagées dans la défense de la santé et de l’environnement ont d’ailleurs suspendu leur participation pour protester contre l’abandon en cours des engagements du Grenelle, a tout de même rendu un rapport relevant les dangers du Mon810.
Son président, le sénateur UMP Le Grand, qui n’était pourtant pas un opposant aux OGM, au contraire, a présenté les conclusions dont il affirme - et d’autres avec lui - qu’elles ont été approuvées ligne par ligne par les membres de la commission. Et cependant on a eu tout de suite après un déchaînement du lobby OGM, et des membres “”scientifiques”” de ce lobby dans la “haute autorité”. Au point que le sénateur Le Grand a du mettre les choses au point : “Je pense que l’on est actuellement dans une situation comparable à celle de l’amiante lorsque les premiers avertissements avaient été lancés. Il y a eu depuis des morts, et on désamiante partout. Faut-il attendre que des risques soient avérés et que l’on commence à en constater les dégâts ?” Avant de demander, au vu du forcing pro-OGM, que la Haute autorité, dans sa version définitive, inclut "des membres sans aucun lien direct ou indirect avec des intérêts OGM".

Tout ça est instructif pour comprendre à qui et à quoi on a affaire avec les OGM. Les tenants de l’agriculture industrielle et les multinationales de l’agro-chimie sont prêts à tout pour assujettir les paysans (surtout ceux du sud) et contrôler l’alimentation mondiale avec les brevets sur les semences, affamer la planète et l’inonder de pesticides tout en faisant des profits faramineux. Car les multinationales des semences et des pesticides sont en gros les mêmes. Et leur chef de file mondial est Monsanto.

L’interdiction du Monsanto 810 est donc une grande victoire. C’est peut-être un tournant dans la lutte contre les OGM en France et en Europe. Et l’attitude de l’Europe sera décisive pour l’avenir des OGM dans le monde.
Bien sûr, pas d’illusions, la menace OGM n’a pas disparu : 100 millions d’hectares dans le monde à ce jour. Et pas question d’accepter qu’on soit indemne ici pendant que les peuples du Sud en subiront les ravages. D’ailleurs ce n’est pas possible, parce qu’on n’a qu’une seule planète, et si on laisse faire, on n’arrêtera pas la contamination.
Et puis il y a les importations : des millions de tonnes de soja OGM (85% du soja importé est OGM) arrivent aujourd’hui dans les ports pour nourrir le bétail. Et il n’y a aucun étiquetage sur les produits (viandes, lait, fromages...) qui en sont issus.
Le président de la FNSEA Lemétayer a dit quelque chose qu’on ne va pas oublier : "Il est temps de sortir du mensonge. Soit les OGM sont néfastes, et alors il faut arrêter les importations, soit on met les producteurs français en situation de concurrence avec leurs homologues étrangers”. Oui, il est temps de s’occuper des importations.
Parce qu’on ne veut pas des OGM dans nos champs, mais dans nos assiettes non plus.
Soit dit en passant, seuls 2000 paysans ont cultivé du maïs OGM. Et l’essentiel des 22 000 hectares a été semé par des agro-industriels comme Ménara dans le sud ouest (20 000 des 22 000 hectares sont concentrés dans 2 départements). De qui au juste la direction de la FNSEA défend-elle les intérêts ? Une majorité de paysans sont contre les OGM, et ce qui vient de se passer pourrait donner à réfléchir à beaucoup.

La Loi doit garantir la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM.

Out le Monsanto 810. Mais attention, c’est une autre bataille qui commence tout de suite.
D’abord, le gouvernement a annoncé en même temps 45 millions d’euros (soit 8 fois plus qu’actuellement) de crédits pour la recherche consacrée aux OGM. Est-ce que cela veut dire qu’on va creuser les pistes recensées par la haute autorité ? Ou bien va-t-on avoir multiplication des essais en plein champ ? Il faut s’attendre à tout. L’intervention brutale du président de l’Assemblée Nationale Accoyer, proche de Barnier, pour essayer d’empêcher la clause de sauvegarde, puis qui annoncé que les députés - comprendre l’UMP - vont maintenant reprendre la main, est à prendre au sérieux.
C’est donc la bataille de la Loi sur les OGM qui vient de commencer. Annoncée pour être votée en urgence entre le 15 janvier (Sénat) et le 7 février (Assemblée), son examen a été reporté au 5 février au Sénat, et à après les municipales à l’Assemblée. Cette loi ne doit pas être votée à la va vite, le sujet est trop grave. Et tel qu’il est, le projet de loi est inacceptable : il prétend organiser la co-existence entre cultures OGM et non OGM, alors que les conclusions du Grenelle affirmaient la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM. 
D’ailleurs, le rapport de la Haute autorité provisoire rend caduque le contenu de ce projet de loi. Par exemple en reconnaissant que la contamination est avérée à plus de 100 kms ! Ce rapport demande de nouvelles études, des expertises complémentaires sur les effets sanitaires et environnementaux à long terme du maïs de Monsanto. Et ce qui valable pour le Monsanto 810 l’est aussi pour les autres OGM pesticides.

Téléchargez les amendements nécessaires au projet de loi / OGM
Téléchargez le projet de loi OGM

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Dans la Loire...

Un jeûne de soutien aux grévistes de la faim de Paris et Clermont a commencé place Jean Jaurès vendredi midi avec le collectif Zerogm42. De son côté, Jean-Luc Juthier continuait chez lui à Maclas sa grève de la faim commencée le 3 janvier à Paris.
Vendredi après midi, plus de 250 personnes sont passées vers le camping-car pour signer la pétition.
Vendredi soir vers 22h30 est tombée la nouvelle : la France enclenche la clause de sauvegarde contre le maïs pesticide Monsanto 810.
Samedi matin, nombreuses rencontres et discussions encore place Jean Jaurès, et distribution de tracts au marché de Jacquard. Parmi les visites, samedi après midi, Philippe et Edith Marquet sont passés témoigner du soutien de la Confédération paysanne.
Dans le dernier week-end, une trentaine de personnes ont rejoint le collectif Zerogm 42. En deux week-ends, près de 700 signatures ont été recueillies sur la pétition.

Les 4 jeûneurs : Lucie Epinat, Jean-Luc Robert, Caroline Beltran et Philippe Pupier ont mis fin samedi à midi à leur jeûne. De même que Jean-Luc Juthier, qui du jeudi 3 au samedi 12 avait perdu plus de 10 kilos...
Maintenant, la caravane Zerogm continue (voir en bas de page).



La caravane zerogm 42 continue sur les marchés de la Loire

On a gagné, et le combat contre les OGM continue ! Dans la Loire, le collectif zerogm mis en place fin septembre, va continuer ses initiatives.
Il a rencontré une première fois personnellement tous les députés et sénateurs, sauf deux : Yves Nicolin sur Roanne pas encore contacté, et M. Thiollière, sur St-Etienne, qui n’a pas donné de rendez-vous et a promis une prise de position.

Dans les prochaines semaines, le collectif zerogm 42 va continuer ses initiatives sur les marchés du département : information, signature de la pétition (actualisée après l’obtention de la clause de sauvegarde) pour la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM.
Et il donne rendez-vous pour sa prochaine réunion générale : lundi 28 janvier à 20h aux Pères Peinards, 5 rue du Jeu de l’Arc à St-Etienne.

Les prochains marchés :
- Boën sur Lignon, jeudi 17 janvier
- Roanne : vendredi 18 janvier
- Feurs : samedi 19 janvier
- St-Etienne A. Thomas : samedi 19 janvier
- Rive de Gier : vendredi 25 janvier
- Montbrion : samedi 26 janvier
...

Pour contacter Zerogm42 : contact@zerogm42.fr
Le collectif zerogm a créé une liste d’informations et de discussion sur internet. Pour s’y abonner, faire signe à contact@zerogm42.fr


Deux sites à consulter !

http://grevedelafaim-moratoire-ogm.org

http://www.stop-ogm.org

Article du Progrès sur l’action Zerogm42 - samedi 12/1/2008


Messages

  • OGM : Clause de Sauvegarde, une étape importante, une victoire de la Confédération Paysanne

    http://www.confederationpaysanne.fr

    L’annonce de la Clause de Sauvegarde est une étape importante vers une alimentation sans OGM pour les citoyens.

    C’est la reconnaissance d’un combat mené depuis dix ans presque jour pour jour par la Confédération Paysanne.

    La Clause de Sauvegarde devra être rédigée de manière rigoureuse. Elle devra s’appuyer sur les études internationales officiellement publiées, notamment les plus récentes, telles qu’elles ont été répertoriées par la Haute Autorité Provisoire sur les OGM.

    Dans les semaines et les mois à venir cette étape devra être confirmée par une loi sur les OGM qui reconnaîtra le droit pour tous à produire et consommer sans OGM.
    Cependant, cette annonce est équivoque. En même temps que le premier ministre annonce que des doutes sanitaires et environnementaux justifient la mise en œuvre du principe de précaution, il ajoute que cette technologie aurait un intérêt pour " relever les défis alimentaires et environnementaux " et envisage de multiplier par 8 les crédits dédiés aux biotechnologies (45 Millions d’Euros).
    Si cette recherche est publique et a pour but d’évaluer les risques évoqués par la Haute Autorité, cette dépense envisagée peut être cohérente.
    Pour la Confédération Paysanne, les enjeux alimentaires et environnementaux, les problèmes actuels de l’agriculture et de l’alimentation ne sauront trouver leurs solutions dans ces technologies qui ne respectent ni les territoires, ni les savoir-faire paysans, ni la diversité biologique et alimentaire.
    La Confédération Paysanne refuse que ces 45 Millions d’Euros soient destinés au développement de ces technologies ; l’inquiétude et la vigilance sont de rigueur.

    le 11 janvier 2008.

    Contact :
    Olivier Keller : 06 26 45 19 48
    Jacques Pasquier : 06 72 44 14 83
    Régis Hochart : 06 08 75 00 73

    • Alliance pour la planète

      11 janvier 2008
      Nicolas Sarkozy vient d’annoncer l’activation par la France de la clause de sauvegarde sur le MON 810. La culture de ce maïs OGM est donc provisoirement suspendue en France. L’Alliance pour la planète se réjouit de cette décision qui fait suite à l’annonce du report du projet de loi sur les OGM et de l’avis de la Haute Autorité sur les OGM Il s’agit enfin de la traduction concrète d’une décision prise lors du Grenelle de l’environnement, qui avait associé l’ensemble des parties prenantes, y compris les représentants de la profession agricole.
      « Après de multiples tergiversations, le gouvernement a tenu sa parole et pris la décision responsable qui s’imposait : les doutes sur les risques du MON 810 sont en effet nombreux. C’est un signal fort : la logique et la dynamique du Grenelle s’appliquent en France » déclare Arnaud Apoteker de Greenpeace.
      Pour Guy Kastler, des Amis de la Terre : « Importante, cette décision l’est à plusieurs titres : elle est d’abord la première vraie conséquence du Grenelle. Elle va permettre ensuite aux parlementaires de travailler en toute sérénité à une loi qui garantisse le droit et la liberté à produire et consommer sans OGM, toujours conformément au Grenelle. Enfin, laissant la possibilité au premier pays agricole européen d’œuvrer en faveur de nouvelles procédures d’évaluation et d’autorisation des OGM, elle ouvre de nouvelles perspectives sur la scène européenne. »
      En France, l’activation de la clause de sauvegarde, couplée à un report du débat du projet, va dans un premier temps laisser aux parlementaires le temps et la sérénité nécessaires au vote d’une loi fondamentale, puisqu’elle engage l’avenir de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement en France. Préparé dans l’urgence sans concertation, le projet de loi actuel doit en effet être amendé au printemps afin de garantir le droit et la liberté de produire et consommer sans OGM.
      Enfin, sur le plan européen, la notification de la clause formalise auprès de la Commission la logique réticence de la France sur les OGM, première puissance agricole de l’Union, et ouvre des perspectives prometteuses quant à la protection effective de l’environnement. La décision française va d’ailleurs dans le sens des doutes émis par le Commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas, sur les risques de deux autres maïs Bt.
      La clause de sauvegarde sur les OGM est actuellement utilisée par six pays de l’Union européenne et a été invoquée en dix occasions : trois fois par l’Autriche, deux fois par la France (en novembre 1998 pour deux types de colza génétiquement modifiés) et une fois par l’Allemagne, le Luxembourg, la Grèce, le Royaume-Uni et la Hongrie. Concernant le seul maïs MON 810, cela porte à quatre le nombre de pays qui l’ont déjà activée : France, Autriche, Hongrie et Grèce.
      « La France doit profiter de la prochaine présidence de l’Union pour impulser en Europe une vraie réforme de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et imposer le principe de précaution comme un élément essentiel de la décision publique ! Toute la transparence doit maintenant être faite sur les conséquences des cultures et des importation d’OGM » ajoute Arnaud Apoteker.

      Source : www.greenpeace.org

      voir aussi : http://www.reporterre.net