Mon site SPIP

Accueil > Collectif Liberté Justice Palestine > Nous laissons faire ! Un crime s’accomplit sous nos yeux.

Un message de Nahla Chahal coordinatrice des missions civiles en Palestine

Nous laissons faire ! Un crime s’accomplit sous nos yeux.

mercredi 19 mai 2004, par Nahla Chahal

Ce matin, 19 mai, très tôt.

S’immoler au feu pour protester ? grève de la faim ? sit-in ouvert... que
peut faire celui ou celle (à
défaut de “ceux” ) que les informations venues de Gaza continuent de
choquer, comme d’ailleurs les
informations venues d’Irak ou d’ailleurs.
Que peut faire celui ou celle
qui ne s’habitue pas à
l’horreur, qui finit par se foutre pas mal de la politique, des
objectifs, considérations, équilibres,
raisons et tout le tralala quand se meurent, des jours durant, des
humains, des enfants, des frères
et soeurs, atteints dans leur propre chambre, sur le matelas qui leur sert
de lit, par des balles, des
éclats d’obus.
En grandissant ils seraient devenus “terroristes” ? leur
mort devient de la prévoyance !
La guerre préemptive se décline à l’individuel.

C’est avec - ou malgré - un grand sentiment d’impuissance et
d’insignifiance, de honte, que j’ai fini
par appeler Jabr à Gaza. Je lui ai dit que je ne l’appelais plus parce que
nous n’y pouvions rien.
Les visites au Quai d’Orsay étaient formelles, les manifs et autres actions
nous procuraient le sentiment de faire mais ne leur servaient pas, n’arrêtaient pas le massacre qu’ils subissaient. Que ce n’est pas
l’information qui manque, même pas l’indignation...

Il avait à ses côtés Abdel Halim de Khan Younis.
Ils attendaient Donatella de Amnesty International qui a réussi, elle, à
passer Eretz, qu’ils allaient
ensemble à Rafah. Rafah...
140 000 personnes, 90 000 rien que dans le camp de réfugiés.
Israël cherche
avec des F16 les combattants palestiniens qui ont attaqué les chars de son
armée, tués des soldats
israéliens. Que faisaient-ils là-bas ? Question perpétuelle.
Que faisaient
les 4 agents de sécurité
américains à Fallouja avant de les tuer, brûler, et dépecer.
Quelle est la
solution ? laisser
l’occupation, les occupations, s’installer, s’y soumettre et se la fermer ?
Choix existentiels, choix
basiques.

Et petit à petit, au fil de la discussion téléphonique, j’ai constaté que
Jabr et Abdel Halim me
remontaient le moral. Le désespoir était un luxe qu’ils ne pouvaient pas
se permettre.
Voilà ce qu’ils
disent, je vous le transmets et vous en faites tous, et chacun et chacune,
ce que vous voulez : ils
disaient que n’importe quel signe de solidarité, de préoccupation, venu de
l’extérieur, était précieux
parce qu’il s’agit encore une fois de briser l’isolement, d’ouvrir une
brèche.
Ils se demandaient
aussi si, comme Donatella, des députés européens, des hauts responsable de
la Commission, des Consuls,
des personnalités internationalement connues, ne pouvaient pas se donner
la peine d’une petite
incursion dans leur monde, pour venir à Gaza dire NON.
Sinon...

Nahla Chahal
coordinatrice de la CCIPPP
mais surtout être humain inadapté = qui ne s’habitue pas.


N.B. Pour ceux et celles qui possèdent encore de l’imagination et la force
de proposer des initiatives, ne se privent pas en nous écrivant :
contact@protection-palestine.org

Et Pas de Bush en France le 05 Juin Prochain !
Pas de Bush en France le 05 Juin prochain.

publié par la liste Assawra.
Merci de relayer après de vos ami-e-s