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Raoul Marc Jennar donne des outils pour comprendre

"Quand l’Union Européenne tue l’Europe"

12 questions sur le "traité établissant une Constitution pour l’Europe" qui "met fin au modèle européen".

jeudi 28 octobre 2004

Les chefs d’états européens vont signer ce vendredi 29 octobre 2004 à Rome le texte de la future "Constitution européenne" que l’appareil de Bruxelles et ceux qui le contrôlent nous ont concocté.
Sous 2 ans, d’ici le 1er novembre 2006, tous les pays membres devront avoir ratifié sous une forme ou sous une autre ce "traité". En France, un référendum est annoncé pour l’automne 2005.

En France, à un an de se prononcer, où en sommes nous ?
Ceux qui connaissent de façon précise de quoi il s’agit, et qui y comprennent quelque chose, ont bien de la chance.
La plupart des gens s’apprêtent à se prononcer, où à ne pas se prononcer, en raison d’autres motifs. Il est vrai que chacun a déjà sa propre expérience concernant l’Europe, et sa réflexion personnelle. Et que c’est une boussole qui compte. Il n’en est pas moins vrai que le risque est grand que ce "vote" soit instrumentalisé. Que l’on vote ou pas sur l’Europe pour dire autre chose. Pour le "oui" comme pour le "non".
Pour le "Non", par exemple, est-ce que ce sera un Non ramasse-tout, qui ne porte aucune alternative lisible, et qui pourra être utilisé par certains hommes ou appareils pour se positionner pour des échéances futures, ou bien un Non qui porte en lui la construction déjà entamée par des citoyens d’une autre Europe ?

Un travail dans deux directions est donc nécessaire. D’abord, savoir exactement ce qu’il en est de ce projet de "Constitution". Et, pour celles et ceux qui ne se résignent pas à l’Europe actuelle et à ce que les forces capitalistes veulent nous imposer, élaborer des propositions pour cette autre Europe que nous souhaiterions. "Au delà du Non", que voudrions-nous construire avec les autres peuples d’Europe ?

C’est là que le travail qu’a fait Raoul Jennar, et qu’il met à disposition avec la brochure qu’il vient de publier, est d’une grande aide.
Chercheur militant, animateur de l’Unité de Recherche, de Formation et d’Information sur la Globalisation (URFIG), il a pendant plusieurs années suivi et décortiqué le travail de l’Union Européenne pour l’ONG anglaise et belge OXFAM.
Il a décortiqué aussi les 765 pages de ce traité (bizarre, 765 pages pour une Constitution, non ?). 453 articles, plus 36 protocoles, 2 annexes et 39 déclarations : on voudrait que personne ne le lise, s’y prendrait-on autrement ?
Une chance que quelqu’un ait décortiqué tout ça, et en fasse l’analyse et le résumé dans un document de travail de 38 pages seulement, format A4. Un document simple, compréhensible. Avec tout au long du texte des renvois, pour ceux qui le souhaitent, aux articles et documents concernés du texte du traité.

On peut se procurer cette brochure, qui coûte 5 euros, en écrivant à URFIG, 7 place du Château 66500 Mosset (France), en y joignant le règlement correspondant, chèque à l’ordre de l’URFIG.
Voir aussi le site de l’URFIG.
contact par e-mail : urfig@wanadoo.fr

Les 12 questions que pose RM Jennar à ce projet de Constitution européenne...

- 1 - Quel est le statut et la portée de ce texte baptisé "Constitution" ?
- 2 - La Constitution est-elle neutre philosophiquement ?
- 3 - La Constitution est-elle neutre idéologiquement ?
- 4 - Le principe de la souveraineté du peuple est-il respecté par la constitution proposée ?
- 5 - La Constitution offre-t-elle des garanties pour l’indépendance et la neutralité de la Commission européenne ?
- 6 - La Constitution représente-t-elle un "pas en avant" social ?
- 7 - La Constitution permet-elle l’existence de services publics ?
- 8 - La Constitution offre-t-elle la garantie de pouvoir mettre en oeuvre une politique étrangère et de défense européennes ?
- 9 - La Constitution protège-t-elle les européens contre la mondialisation néolibérale ?
- 10 - Comment pourra-t-on modifier la Constitution dans l’avenir ?
- 11 - Par rapport aux traités actuels, en quoi la Constitution apporte-t-elle des éléments positifs ?
- 12 - Quelles seraient les conséquences du rejet de la Constitution proposée ?

Dans l’introduction de la brochure, RM Jennar explique la méthode qu’il a choisi : "Afin de faciliter la réflexion sur un document confus et pléthorique, particulièrement ardu à lire et à comprendre, j’ai donc choisi de répondre aux questions que j’ai entendues le plus souvent".
C’est ainsi qu’il en a repéré 12.

Quelques extraits de l’introduction :

L’idée d’Europe. "Je suis particulièrement attaché à l’idée d’Europe. Parce que cette idée recèle un modèle original, unique, de structuration des rapports humains. C’est dans l’espace européen que sont nés à la fois l’expérience des droits individuels créateurs de liberté, mais également la revendication des droits collectifs qui organisent la solidarité..."

La construction européenne actuelle ? "... Tout pour le commercial, l’économique, le financier ; rien ou très peu pour le social, le fiscal, l’environnemental. Des pouvoirs de plus en plus considérables concentrés dans des mains de moins en moins contrôlées. Des traités et des directives qui expriment les attentes des intérêts privés sans que le service de l’intérêt général soit privilégié, ni même protégé".

RM Jennar rappelle que pour élire 732 députés aux récentes élections du Parlement européen, 201.401.343 électeurs, sur 350.873.420 inscrits, ont choisi de s’abstenir. Soit 57,4%. "Les citoyens européens sont lucides. Ils savent qu’il leur est impossible d’influencer les décisions européennes"...
Ils élisent "des représentants dépourvus de réels pouvoirs de contrôle sur l’exécutif le plus puissant d’Europe" : la Commission européenne, les commissaires.

RM Jennar rappelle quel est le profil de celui qui a été choisi par les gouvernements pour présider la Commission européenne : le portugais Barroso, droite conservatrice et néo-libérale, désigné comme "Global leader for tomorrow" par le Forum de Davos, atlantiste et proche de Blair et de Bush. "Un profil politique radicalement éloigné des idéaux européens".

"Ratifier la Constitution adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement aura pour effets de renforcer, de légaliser et de pérenniser une Europe qui est de moins en moins européenne et qui s’identifie de plus en plus au modèle de société développé aux Etats-Unis".