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La "lettre ouverte" d’un groupe d’habitants de Montaud

Centre de semi-liberté : une autre approche

vendredi 8 avril 2005

Dans l’affaire du Centre de semi-liberté prévu dans le quartier de Montaud à St-Etienne, qui a donné lieu à un emballement du délire sécuritaire et raciste, un groupe d’habitants de Montaud, proche de la paroisse, a écrit une lettre ouverte, très largement diffusée dans le quartier et aussi lors du conseil municipal du 4 avril. Voici le texte de cette lettre...

"Centre de semi-liberté : une autre approche

Nous sommes des habitants de Montaud et nous avons appris le projet de
création d’un centre de semi-liberté dans notre quartier.

Désireux de nous informer nous sommes allés à la réunion publique du 23
mars.

Nous avons été déçus de constater que l’information qui n’avait pas été
donnée en temps voulu n’a pas pu l’être non plus au cours de cette réunion du 23 mars.

Il est déplorable de voir que nous en sommes à un point où même des
magistrats sont empêchés de s’exprimer alors qu’ils étaient venus donner des informations
sur la réalité des personnes en semi-liberté.

Nous avons donc dû consulter sur ce sujet magistrat, avocat et visiteur de prison au cours
d’une réunion qui s’est tenue le 25 mars.

Maintenant nous pouvons dire, en toute connaissance de cause, que les inquiétudes des
habitants du quartier semblent exagérées.

Il ne nous appartient pas de décider si le site de l’Ensoleillée est le plus
à même, sur Saint-Etienne, de répondre aux critères techniques de l’administration
pénitentiaire. En revanche, nous pouvons affirmer qu’un centre de semi-Iiberté n’abrite que des
personnes condamnées à de courtes peines ou en fin de peines légères et pas de dangereux pédophiles
ou d’autres criminels comme il a été dit. Ces personnes seront au centre en dehors de
leurs heures de travail et même le week-end et avec le contrôle strict du personnel
pénitentiaire.

Nous préférons, pour notre part, affirmer que dans la vie on a droit à une
deuxième chance et que l’on peut se montrer tolérant envers des personnes qui ont dérapé face à
la loi et qui s’acquittent de leur dette envers la société. Comme de toute façon les
condamnés pour délit sortent un jour de prison, il est important de prévoir la semi-liberté pour
réinsérer au mieux ces personnes et ce, pour l’intérêt de tous.

Par ailleurs, statistiquement, on sait que ce sont des dispositifs tels que
la semi-liberté qui font chuter le taux de récidive.

Un groupe d’habitants de Montaud.