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Comment aider à la réussite de tous les enfants ?

Conférence-débat avec Jean Foucambert sur la lecture et l’écriture

Vendredi 10 mars à l’Amicale Laïque de Beaubrun à St-Etienne

vendredi 17 février 2006

Dans la suite des réunions de travail de mi-janvier avec André Duny (CEN), l’équipe "Ecole" des Réseaux citoyens prépare en partenariat avec la CEN et l’Amicale laïque de Beaubrun un nouveau rendez vous pour le 10 mars.

Accompagnement à la scolarité : besoin d’échanger et de se qualifier...

Les réunions de travail des 13 et 14 janvier ( voir ) ont permis aux 23 participant(e)s d’échanger expériences et questions sur ce sujet et à travers ça sur la situation de l’école : accompagnateurs scolaires (salariés et bénévoles), enseignants, chercheurs, parents... Les façons de voir des uns et des autres ne sont pas identiques. Pour une part parce que tout le monde ne voit pas les choses sous le même angle... Ce qu’il y a de commun, c’est la volonté d’agir contre l’échec scolaire et donc d’aider les enfants des milieux populaires - les premiers exclus - à réussir.
Du côté des familles, la demande et l’attente sont extrêmement fortes. Ainsi qu’en témoigne par exemple le fait qu’il y ait plus de 130 enfants inscrits à l’AL de Beaubrun, et une forte demande des parents pour l’aide aux devoirs... Pourtant, à St-Etienne, pour des raisons qui peuvent être différentes, la mairie et certains enseignants s’opposent à l’aide aux devoirs pendant le temps périscolaire. On a donc parlé de cette inquiétude des parents pour leurs enfants, et du bien fondé ou pas de la demande "d’aide aux devoirs". Que penser de l’aide aux devoirs ? Faut-il en faire ou faire autre chose après l’école ? Et si on n’en fait pas, est-ce que ça ne conduit pas à ce que les officines privées de cours de soutien se généralisent... pour ceux qui peuvent payer uniquement, avec le système des déductions d’impôts ? Quel est le rôle de l’école et quel est celui de l’éducation populaire ? Comment redonner du sens à l’apprentissage des savoirs ? Vaut-il mieux faire autre chose que de l’aide aux devoirs ? Si on ne fait pas d’aide aux devoirs, que faire d’autre pour aider les enfants ? Que proposer comme activités dans le temps périscolaire ? On a fait allusion aussi à différentes méthodes pédagogiques...
Au fil de la discussion est apparue la demande, de la part des accompagnateurs et des militants engagés dans la vie associative, d’avoir des échanges, une réflexion sur leur rôle, sur les outils et les méthodes. Car beaucoup de celles et de ceux qui font de l’accompagnement à la scolarité dans les associations, le font avec de la bonne volonté, mais parfois "intuitivement", et il y a donc une demande d’outils.
En réponse à ces questions, il a été question d’aide en groupe, de tutorat des enfants entre eux et par des adultes, des démarches de projets dans les quartiers... de démarches qui peuvent redonner du sens et du goût aux apprentissages.
Une autre discussion a été davantage consacrée à la situation de l’école aujourd’hui : chacun a dit ce qui à son avis n’allait pas dans l’école, et dans l’éducation populaire, et ce qu’il souhaitait et comment il voyait les choses pour l’école et pour l’éducation populaire. Tout cela a été écrit, reste à l’exploiter...

La question de la lecture et de l’écriture, avec Jean Foucambert, de l’Association Française pour la Lecture....

Pour poursuivre, il a été décidé de réfléchir ensemble à ces problèmes en invitant Jean Foucambert, chercheur INRP (institut national de recherche pédagogique) honoraire, président de l’Association Française pour la Lecture.
Voir le site web de l’Association française pour la lecture

Ces questions sont d’actualité, car le ministre De Robien et le gouvernement Villepin/Sarkozy veulent imposer un retour aux vieilles méthodes du B A BA, en s’appuyant sur la gravité de l’échec scolaire et l’angoisse des familles. Il est donc nécessaire de faire vivre un débat sur l’école, ses objectifs, les méthodes pédagogiques, les moyens...(Voir plus bas la récente prise de position commune des mouvements pédagogiques sur la lecture).

La conférence-débat avec Jean Foucambert aura lieu vendredi 10 mars à 20h, dans la grande salle de l’Amicale laïque de Beaubrun, rue Claude Deverchère (en face de la Bibliothèque municipale de Tarentaize).
Elle sera animée par André Duny et Khadoudja Oulmi.

 Cette conférence s’ouvrira par les questions et problèmes posés à Jean Foucambert par des accompagnateurs scolaires et militants de l’éducation populaire à partir de leur expérience et de leurs difficultés.

De 17h à 19h, Jean Foucambert participera d’ailleurs à l’accompagnement scolaire (enfants de primaire et collégiens) à l’Amicale laïque de Beaubrun.  

Cette soirée est ouverte à tous : parents, militants et professionnels de l’éducation populaire, enseignants...

Dans la suite de cette soirée avec Jean Foucambert, des rendez vous mensuels d’échanges et de formation ouverts à toutes celles et tous ceux qui participent à l’accompagnement à la scolarité auront lieu en collaboration avec la CEN en avril, mai, juin, septembre, octobre (ouverts aussi aussi aux parents, aux enfants, aux enseignants, et aux chercheurs qui le souhaitent).

Jean Foucambert est l’auteur d’une dizaine de livres et de nombreux textes, parmi lesquels :

- "L’enfant le maître et la lecture" (Nathan, 1998)
- "Question de lecture" (Retz, 1991)
- "L’école de Jules Ferry, un mythe qui a la vie dure" (Retz, 1986)
- "Peu de lecture, beaucoup de dyslexie" (article dans la revue Communication et langages - 1980)
- "La manière d’être lecteur (apprentissage et enseignement de la lecture de la maternelle au CM2)" (Ocdl - sermap 1978).

Le site web de la CEN-Coordination de la nouvelle éducation populaire : www.la-cen.org/

 Rappel : une liste interactive de diffusion ecole@reseauxcitoyens-st-etienne.org a été créée. 
Pour s’inscrire, il faut envoyer un message vide à ecole-subscribe@reseauxcitoyens-st-etienne.org (adresse spécifique inscription) et suivre la démarche indiquée jusqu’à réception de la confirmation de l’inscription.
ou bien faire la demande par message à contact@reseauxcitoyens-st-etienne.org.


Lecture : une prise de position commune des mouvements pédagogiques

Nous, éducateurs, formateurs, enseignants, parents, militants de mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, nous ne tiendrons pas compte de la circulaire du Ministre de l’Éducation nationale préconisant une méthode de lecture contraire à la visée émancipatrice de l’Éducation et aux résultats des recherches que nous conduisons.

Depuis plusieurs mois, le terrain avait été minutieusement préparé : jeter le doute dans l’opinion publique, apeurer les parents, valoriser certaines pratiques pédagogiques, en condamner d’autres...
Les événements de novembre, renforçant ces peurs et ces doutes, ont permis de stigmatiser une partie de la jeunesse et de ses enseignants.
La circulation organisée à l’échelle nationale de cette désinformation a constitué une véritable propagande gouvernementale afin de conditionner l’opinion publique.

Imposer une méthode d’apprentissage est déjà en soi un déni d’éducation, réduisant l’acte d’enseigner à une simple exécution et la classe à une somme de techniques et de recettes. Mais lorsque cette méthode vise l’assujettissement de la jeunesse, nous sommes bien dans la propagation d’une idéologie politique écrasant tout espoir d’émancipation possible par l’éducation.

Des méthodes d’apprentissage où l’enfant est chercheur à celle où l’enfant est dressé, le choix idéologique est limpide : lui refuser dès le plus jeune âge de penser, lui ôter le désir de questionner, de comprendre, de connaître, lui imposer une obéissance passive en l’enfermant d’abord dans des exercices répétitifs et mimétiques... Au-delà de l’apprentissage de la lecture, c’est bien la volonté d’agir sur les capacités réflexives et complexes de la compréhension du monde de toute une jeunesse !

Une jeunesse qui déchiffre et une jeunesse qui lit... Les jeunes des milieux populaires en sauront toujours bien assez pour déchiffrer les programmes de télévision, la publicité et les messages utiles à la consommation. Des textes simplifiés pour les uns, des textes complexes pour les autres, les "héritiers", qui les auront d’abord rencontrés dans la famille et les activités culturelles privées...

La méthode syllabique constitue en outre un sérieux atout économique ! Pas la peine de réduire les effectifs ou de dédoubler des classes s’il s’agit de faire répéter en choeur aux enfants des sons et des syllabes. Les récalcitrants seront traités au cas par cas dans les programmes de réussite éducative en contractualisant les familles qui devront accepter l’échec, la rééducation et l’orientation comme allant de soi. Les solutions préconisées ne coûteront rien à l’Éducation nationale puisque déléguées au privé : orthophonistes, soutiens scolaires, formations à distance, éditions
scolaires et parascolaires...

On est bien loin de l’école publique, laïque et gratuite pour tous !

Le gouvernement a commencé par la méthode de lecture, emblématique de sa volonté politique et sociale. Mais qu’en sera-t-il demain de l’enseignement des mathématiques, de l’histoire, des arts... ? Ils ne resteront pas davantage des espaces de mise en oeuvre de la pensée.

M. de Robien est bien conscient que sa circulaire va à l’encontre des programmes de 2002. Qu’importe ! Trop ambitieux, ils seront changés pour rompre avec les progrès reconnus par tous dont ils témoignaient.

Non.
Nous appelons tous les enseignants et tous les éducateurs qui travaillent à l’augmentation (difficile car l’école n’est pas seule en cause) de la réussite de tous les enfants et de tous les jeunes à poursuivre ce qu’ils ont engagé et dont les résultats, encore insuffisants, se situent déjà largement au-dessus de ceux des méthodes d’alphabétisation. Celles- ci, du temps où elles étaient utilisées, n’ont jamais permis à 50 % des enfants d’obtenir le Certificat d’études.
Aujourd’hui, plus de 60 % d’une classe d’âge obtient le baccalauréat. Ce n’est pas un hasard.

Poursuivons ensemble !

AFL (Association française pour la lecture)
GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle)
ICEM - Pédagogie Freinet (Institut coopératif de l’école moderne)
CEMEA (Centres d’entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives)

Cet appel est publié sur le site de l’Association française pour la lecture

Voir aussi :

ICEM - Pédagogie Freinet

GFEN-Groupe Français d’Éducation Nouvelle

CEMEA