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7 mars - Journée de manifestations pour exiger le retrait du CPE

Barrer la route à la précarité totale et à l’obligation d’obéissance absolue

Plus de 5000 à St-Etienne...

lundi 6 mars 2006, par Roger Dubien

La foule place de l’Hôtel de Ville... Lu sur une pancarte : "La jeunesse n’est pas de la chair à patrons". Oui, le CPE est une véritable déclaration de guerre à la jeunesse. Ceux qui pensent que le vote accéléré du CPE à l’Assemblée Nationale fermera la parenthèse se trompent lourdement. Cette affaire commence à ressembler au TCE et au référendum du 29 mai. Photographies Marie-Pierre Vincent. Voir plus bas d’autres photos de la manif.

Après les journées du 7 février (voir) et du 14 février (voir) notamment, et alors qu’un mouvement de grèves et d’occupations touche de nombreuses universités, la journée nationale de manifestations de ce mardi 7 mars est une étape importante.
Après l’Assemblée nationale, le Sénat vient de voter le CPE. Mais tout indique que la très grande majorité de la jeunesse le rejette.

Rappelons ce qu’est le CPE...

Mensongèrement appelé "contrat de première embauche" (puisque jusqu’à 26 ans les jeunes pourront "enfiler" des CPE, des stages, des CDD...), le CPE est un peu une extension à tous les jeunes et à toutes les entreprises (surtout celles de plus de 20 salariés) du CNE - "Contrat Nouvelle Embauche" institué en août 2005.
Le CNE est un contrat à durée indéterminée réservé aux entreprises de moins de 20 salariés, qui a institué une « période d’essai » de 2 ans pendant laquelle l’employé peut être licencié sans motif et sans indemnité.

Avec le CPE, cette formule est en gros étendue :
- à tous les jeunes de moins de 26 ans (qui pourraient donc subir ce régime jusqu’à 28 ans ?)
- à toutes les entreprises de plus de 20 salariés !
Cela signifie que pendant une "période d’essai" (!) de 2 ans (baptisée "période de consolidation" !!), l’employeur peut licencier le jeune à tout moment (15 jours de préavis) sans avoir à donner aucun motif.

Autres aspects :
- En cas de rupture du CPE après 4 mois de travail, chaque jeune n’aurait droit, en plus de l’indemnité de rupture (correspondant à 8% de l’ensemble des sommes perçues depuis le début du contrat, versée par l’employeur), qu’à une allocation forfaitaire d’un montant mensuel de 460 euros, financée par l’Etat, et versée pendant 2 mois.
- D’autre part, les entreprises pourront bénéficier d’une exonération totale de "charges patronales" pendant trois ans en cas d’embauche de jeunes de moins de 26 ans au chômage depuis plus de six mois.

Bien évidemment, comme on en a l’expérience avec la vingtaine de contrats et stages précaires que les différents gouvernements successifs de la droite et du PS ont mis en place depuis 25 ans, ce qui est imposé aux jeunes est ensuite si possible diffusé dans toute la société.

Avec le CPE, la précarité devient donc la norme légale pour toute la jeunesse (moins de 26 ans) dans un premier temps, pour l’ensemble du salariat ensuite.
"Mais, et les jeunes l’ont spontanément compris, ce CPE va au-delà d’un problème de pure précarité. Il instaure un rapport entre salarié et patron qui dépasse la classique subordination, telle que mentionnée dans le code du travail. Pendant deux ans, le jeune pourra être renvoyé sans motif et la signification de cette procédure, totalement nouvelle, est claire : le jeune ne pourra rien dire et rien faire qui puisse "déplaire" à la direction de son entreprise. Nous atteignons à une sorte d’expression pure de l’esclavage salarié : l’obéissance absolu", ainsi que l’écrit Philippe Zarifian (Voir)

C’est à cette redoutable aggravation qu’il faut s’efforcer aujourd’hui de barrer la route.

En même temps, pour que nous ne soyons pas condamnés à seulement parer les coups dans les prochaines années, il est nécessaire de mener un travail de réflexions et d’actions concernant la place du travail et de l’emploi dans la société.













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A St-Etienne, la manifestation partira de la Place Bizillon (Centre2) à 10h.
A Roanne, Rdv à 10h30 lycée Jules Ferry.

Texte publié le 6 mars, photos et légende ajoutées le 8...