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Ecole, éducation populaire, trois rendez-vous en janvier...

Que peut-on faire pour aider les enfants, via une meilleure scolarité, à réussir leur vie ?

mercredi 4 janvier 2006

 2006 : bonne année !
Au programme de l’équipe de travail "école : les enfants d’abord !" des Réseaux citoyens de St-Etienne :
 
 

- Réunion de travail sur l’aide à la scolarité et le renouvellement de l’éducation populaire le 13 janvier.
- Rencontre parents/enseignants/militants de l’éducation populaire le 14 janvier autour de l’accompagnement scolaire des enfants.

Participation à ces deux rencontres d’André DUNY, qui a été militant de l’éducation nouvelle, professeur en Ecoles normales, à l’Université de Franche Comté, et à l’IUFM de Lyon et qui anime aujourd’hui la CEN, "Coopérative de la nouvelle éducation populaire" (voir site web www.la-cen.org),

- Atelier "Ecole" au forum social local de St-Etienne le 27 janvier.

La révolte des jeunes dans les quartiers en novembre 2005 n’a fait que nous envoyer dans la figure un peu plus fort la réalité, cette réalité que connaissent bien ceux qui essaient de ne pas se boucher les yeux et les oreilles. Quand des jeunes et des enfants incendient des écoles, il faut réfléchir à ce qu’on en a fait,...dans les écoles !

Oui, l’école est mise en cause. Toutes les études montrent - et le rapport officiel sur la pauvreté des enfants (déjà presque deux ans, et quoi de fait ?) mettait en évidence - la réalité des discriminations et les mécanismes de fabrication de l’échec scolaire, qui reproduisent les inégalités sociales voire les aggravent (aujourd’hui il y a moins, en %, d’enfants d’ouvriers en terminale "S" qu’il y a 30 ans !!). L’ascenseur social ne monte plus les pauvres à l’étage moyen...
Bien sûr, on nous montrera régulièrement à la télévision LE jeune qui s’en est sorti. Le jeune pauvre. Aujourd’hui, pire que pendant les 30 glorieuses, le jeune pauvre est en général fils de pauvre, "blanc" ou descendant d’immigrés (80% des "issus de" sont ouvriers ou chômeurs, "issus de" = ouvriers, ouvriers peu qualifiés et en plus discriminés)...
"Si on veut, on peut" c’est bien connu. C’est vrai que ça existe. Avec cette règle qui confirme l’exception : 1 qui "réussit", 9 qui sans doute ne veulent pas assez fort, aujourd’hui comme hier... C’est rassurant de voir les choses comme ça, non ? C’est dans l’arsenal de l’idéologie des dominants (cela leur permet de culpabiliser ceux qui échouent, d’accabler les victimes en leur faisant lire leur échec comme la preuve de leur incapacité personnelle. Ainsi en faisant disparaître les conditions difficiles qui sont à la base de leur échec, les dominants interdisent aux dominés de s’en prendre à elles. Et à eux.
En fait, la ségrégation sociale dans l’éducation est une réalité terrible que l’école actuelle - publique comme privée - ne remet pas en cause malgré des efforts et des tentatives de quelques uns.

Bien des parents, en particulier dans les milieux populaires, se font du souci pour leurs enfants. Ils savent bien comment ça fonctionne et comment les enfants des milieux populaires sont exclus de la scolarité.
Cette inquiétude se traduit aussi en angoisse chez les enfants, qui sont sous pression. Aujourd’hui, en plus, des parents se font insulter : accusés de démissionner, de mal s’occuper de leurs enfants !
Alors, ils cherchent comment ils pourraient aider leurs enfants à réussir à l’école.
Mais du coup trop souvent tous les pauvres entrent en concurrence entre eux, et seuls quelques-uns seront ces élus à diplôme que l’on exhibera aux autres pour leur inculquer que tous-toutes ont leur chance si...
Mais les perdants sont l’immense majorité. Preuve que le système scolaire est cohérent et complice avec le système social. En individualisant la compétence, il le reproduit, et il dissimule les injustices sociales à l’oeuvre dans la ségrégation scolaire : la note transforme ceux et celles qui héritent (de conditions plus favorables) en ceux et celles qui méritent (semblent doués individuellement - ce qui est faux). Comme ça, ceux et celles qui échouent le doivent moins à l’injustice sociale qu’à leur maigres capacités individuelles (intériorisation en sentiment dévalorisé de soi de cette domination sociale, amenant à se contenter des postes qui restent et des travaux les moins rémunérés).
Ne vaudrait-il pas mieux, dès lors, organiser une lutte solidaire, pour la promotion collective de tous les pauvres ?
Ceci suppose un renversement de perspective !
Sortir de l’inculcation de la culture dominante de compétition au profit d’une culture de résistance et de solidarité collective, avec d’autres convictions et outils à partager : tous et toutes sont capables, c’est la peur d’être nul-le qui paralyse la pensée, ce sont l’entr’aide, les projets, les tutorats, bref la solidarité dans les apprentissages qui sont une arme de promotion personnelle via la promotion collective, et non la concurrence !

Cette autre perspective ce n’est plus de tenter de tirer de la misère quelques pauvres avec les mêmes méthodes qui les ont fait être en difficulté.
Mais c’est de miser sur un autre rapport social au savoir, une autre culture (sans avoir peur de mettre sur la table des enfants les enjeux : combattre les riches, essayer de résister collectivement au système, de poser des alternatives, de revendiquer collectivement, de s’organiser), cesser de se considérer comme des victimes, éprouver la solidité d’un groupe au lieu de se disperser chacun pour sa pomme, ce qui rend plus facilement expérimentable des pratiques alternatives d’apprentissages solidaires, actifs, intéractifs qui permettent en retour de se vivre et de se penser comme capables, citoyens, acteurs, auteurs et non inférieurs toujours vaincus... n’ayant d’autres échappatoires que la révolte aveugle ou le système D des traficotages.

Ne faut-il donc pas réfléchir, en s’appuyant sur ce qui existe déjà certainement, à une façon de moins en moins individualisée d’aider aux devoirs : de plus en plus en groupes, en entr’aides, en tutorat entre jeunes, (soutenus par des bénévoles voire des parents) et en projets sur le quartier, ou dans l’école en collaboration quand c’est possible avec les quelques enseignants désireux de substituer à la lutte des places la lutte solidaire pour la promotion collective, cadre indispensable à la réussite individuelle !

ces quelques lignes sont issues de discussions préparatoires à ces initiatives.

3 rendez-vous en janvier...

Vendredi 13 de 14h à 17h, réunion de travail sur l’éducation populaire
A l’Amicale laïque de Beaubrun, rue Claude Deverchère à St-Etienne.
- Comment aider à la réussite des enfants ?
- Qu’est devenue l’éducation populaire ? A quoi sont utilisés ses moyens ?
- Comment la renouveler pour pouvoir affronter la réalité actuelle.

Cette réunion est destinée à des personnes (parents, militants d’associations, enseignants, étudiants...) très engagés dans l’accompagnement à la scolarité des enfants. On y réfléchira - et on s’interrogera - sur le "soutien scolaire", "l’aide aux devoirs" (?), le tutorat...
Une sorte d’atelier de pédagogie pour celles et ceux qui font de l’accompagnement à la scolarité, qui se sont engagés contre l’échec scolaire...

Rencontre samedi après-midi 14 janvier, 14h30 - 18h : Que peut-on faire pour aider les enfants à réussir à l’école ?
A l’espace Pibarot, 11 rue de l’apprentissage, à St-Etienne.
Les parents peuvent amener leurs enfants, une activité est prévue pour eux.
A 14h30, café. Puis discussion, pour s’aider mutuellement à comprendre. Parler des expériences qui ont aidé des enfants à réussir. Réussir, c’est à dire non pas gagner la compétition en écrasant le petit copain et en acceptant qu’un enfant de pauvre sur 10 s’en sorte, mais réussir en travaillant à changer tout ça ensemble, en y arrivant tous ensemble.
Une réflexion sur les conditions générales et personnelles qui peuvent aider à la réussite des enfants.
La question de la taille des classes, des moyens matériels pour les écoles, des méthodes pédagogiques...
Comment agir efficacement pour la réussite de tous et toutes ?
Vers 18h, gâteaux...

Au Forum social local de st-étienne, atelier "Ecole : comment lutter contre l’échec dans la scolarité des enfants ?"
Le vendredi 27 janvier à 20h, à la MJC de Beaulieu à Montchovet à St-Etienne.
La pauvreté, les inégalités sociales, les discriminations pèsent de façon déterminante dès les premières années. Le système marchand d’aide aux devoirs et à la scolarité qui se développe de manière spectaculaire à coup d’allègements fiscaux renforce ces inégalités. Quelles politiques publiques d’aide à la scolarité (périscolaire ? accompagnement à la scolarité ?...) faut-il développer dans les quartiers ?
Cet atelier est organisé par : Réseaux citoyens, Réseau Action Jeunes, Amicale laïque de Beaubrun, Amicale laïque du Crêt de Roch...

contact reseaux citoyens : contact@reseauxcitoyens-st-etienne.org

Une liste de discussion interactive consacrée à l’école est créée au sein des réseaux citoyens. Pour pouvoir y poster et en recevoir les messages, il faut préalablement s’y inscrire soit en demandant son inscription, soit en envoyant un message (vide) à ecole-subscribe@reseauxcitoyens-st-etienne.org. Une fois le processus d’inscription terminé (et confirmation d’inscription reçue), on peut poster les messages à : ecole@reseauxcitoyens-st-etienne.org

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