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Sortir Sarkozy, pour que ça devienne possible...

jeudi 3 mai 2012, par Roger Dubien

Ce que font un président de la République et un gouvernement ne sont certes pas les seules choses qui comptent dans un pays, ni même sans doute les plus importantes. C’est dans les profondeurs de la société que l’avenir se dessine et se crée.
Mais les pouvoirs sont - plus ou moins - des obstacles, ou des appuis, s’ils savent être à l’écoute de la société et permettre des avancées de la justice, de la liberté et de la démocratie, au lieu de s’y opposer.
Le quinquennat de Sarkozy, qui s’achève, a été une période sombre. 5 ans de plus ? Non merci !

Depuis 5 ans, c’est un président des riches, un chargé de mission direct de l’oligarchie, qui préside la France. Son slogan de 2007 : "tout devient possible", signifie : rien ne doit plus entraver la recherche effrénée des profits, rien d’autre ne doit compter que le fric. Rien n’est sacré, tout ce qui a été acquis et construit qui limite les logiques financières et gène l’oligarchie doit être fracassé. Rien ne doit résister au bulldozer néo-libéral.

Avec le mépris, la morgue et la brutalité qui le caractérisent, Sarkozy a appelé "réformes" la destruction continue des solidarités, des liens sociaux, de l’éducation, des lois qui civilisent. L’individualisme, l’égoïsme, la compétition, l’enrichissement par tous les moyens, la vulgarité, ont été donnés en exemple au plus haut niveau de l’Etat. Et tout cela a été mis en spectacle.

Même si elle a résisté, la société est devenue plus dure. Un résultat empoisonné de cette politique est la montée de l’extrême droite, qui attise le racisme, promeut le culte du chef, surfe sur cette envie de "sécuritaire" qui se répand au fur et à mesure que les protections sociales et les solidarités s’effondrent et que l’isolement et le sentiment d’abandon gagnent du terrain. Maintenant Sarkozy espère bien profiter de cette dégradation pour garder le manche et aller plus loin.
Au fond, en France et dans plusieurs autres pays d’Europe, des forces proclament qu’"il n’y en aura pas pour tout le monde", et qu’il faut instaurer en toutes choses le "chacun pour soi" et le règne de la loi du plus fort. Ceux-là savent que leur système n’est pas durable, mais ils mettent les bouchées doubles - après eux le déluge -, et s’activent à construire des murs et à diviser les sociétés pour en garder le contrôle. L’Italie a connu l’alliance de la droite Berlusconi et des néo-fascistes de la Ligue du Nord. C’est ce scénario qui guette la France avec Sarkozy.

Il est temps que ça se termine. Urgent que des décisions soient prises pour faire reculer la logique qui désintègre la société. Vital de faire l’expérience que la solidarité c’est mieux que les comportements de salauds, l’apartheid, et la guerre de tous contre tous.

Ce qui fait vivre le pays ce ne sont pas le CAC 40, l’oligarchie, les marchés financiers, les politiciens et les divers agents qui servent ce système. Ce sont les dizaines de millions de personnes qui travaillent - avec un emploi ou sans emploi -, agissent, vivent, font société, assurent jour après jour.
Cette société là est trop riche de potentialités et trop complexe pour Sarkozy, elle étouffe dans son costume. C’est une question de vie - et aussi de salubrité - de le renvoyer à ses affaires. Qu’il aille réaliser son autre idée fixe : faire du pognon. Et qu’il puisse aussi aller s’expliquer un peu devant la justice...

Ce dimanche 6 mai, le vote pour François Hollande n’est pas forcément un vote plein d’illusions.
C’est, d’abord, le vote qui permettra de tourner la page Sarkozy. Et c’est aussi un vote qui appelle des mesures de justice.
Après, ce sera comme avant : à nous toutes et tous de jouer, en réfléchissant à nos capacités d’agir, en les cultivant.
Le 7 mai donc, tout restera à faire. Car le néolibéralisme n’est pas un ennemi dont on se débarrasse en mettant seulement un bulletin dans une urne. C’est une logique aujourd’hui dominante qu’il faudra combattre au quotidien et faire reculer partout dans les territoires que nous habitons et les situations que nous vivons.
Et on le sait maintenant d’expérience : résister, ça veut dire bien sûr être capable de dire Non. Mais ensuite, la meilleure façon est d’inventer et de construire des alternatives au système actuel, d’expérimenter des projets qui changent réellement la vie et la font plus belle.
Des alternatives et des projets, la société n’en manque pas. Ce 6 mai 2012, dégager Sarkozy permettra que plus de - bonnes - choses deviennent possibles.
Alors, aux urnes citoyen-ne-s, et puis aux actes !

Roger Dubien.