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9 milliardaires possèdent 90% des médias

Projet pour une presse libre : conférence-débat avec Pierre Rimbert

Vendredi 10 février à l’Université de Saint-Etienne (de 18h à 20h30 - amphi EO1 campus Tréfilerie)

lundi 6 février 2017, par Georges Günther

Une cinquantaine de personnes a participé à la rencontre avec Pierre Rimbert vendredi 10 à l’Université. Soirée instructive, on y reviendra...
En attendant, on peut télécharger ce document en PDF : "projet pour une presse libre".

Télécharger "projet pour une presse libre"

« Jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la liberté et le pluralisme de la presse n’ont été à ce point menacés ; jamais le droit de savoir des citoyens n’a été à ce point malmené » (Laurent Mauduit "Main basse sur l’information").


Extrait de la vidéo d’audition programmatique par la France insoumise de Pierre Rimbert du Monde diplomatique et d’Henri Maler d’ACRIMED. Il s’agit là de l’intervention liminaire de Pierre Rimbert. Vous pouvez accéder à la vidéo complète à https://www.youtube.com/watch?v=1jlIOT8AChI

Aujourd’hui la quasi-totalité de la grande presse écrite et audiovisuelle est aux mains de financiers. Ils se sont taillés de grands groupes de presse qu’ils gèrent avec les mêmes objectifs et les mêmes méthodes que leurs actifs dans d’autres domaines.

Bolloré, Drahi, le trio Bergé-Niel-Pigasse, Arnault, Safa, Lagardère, Bouygues, Dassault, Pinault, Bettencourt... : les plus grandes fortunes françaises ont racheté les principaux moyens d’information et de loisir
(voir le tableau "Médias en France : qui possède quoi ?").

Cette main mise aggrave considérablement la concentration de la presse sous ses différentes formes, imprimée comme en ligne.

Tout ceci met gravement en cause le pluralisme et la qualité des contenus ainsi que les conditions de travail des salariés de la presse. La récente grève des journalistes d’Itélé (31 jours) et sa conclusion ont montré la brutalité des méthodes d’un de ces financiers (Bolloré) pour imposer ses vues et ses hommes au mépris des équipes rédactionnelles, de leur indépendance et de leur qualité.
(voir ACRIMED : grève à Itélé - la brutalité de Vincent Bolloré).
On se souvient également du licenciement pour causes politiques d’Aude Lancelin, directrice adjointe du Nouvel Observateur en mai 2016
(voir ACRIMED : Laure Lancelin virée de l’Obs...).
Et on a également en mémoire comment les grands médias se sont comportés en supplétifs du gouvernement contre les acteurs du mouvement d’opposition à la loi "travail".

Pour ce qui est des médias alternatifs, le système actuel les maintient dans la marginalité en les privant de moyens.

Ce que propose Pierre Rimbert avec son "Projet pour une presse libre" c’est une réforme à la fois radicale et simple du financement de toute la presse, imprimée comme en ligne, en s’appuyant sur des outils existants. Avec la création d’une "cotisation information", il s’inspire des travaux de Bernard Friot et de Réseau salariat (voir www.reseau-salariat.info) sur l’extension de la cotisation sociale qui permet, depuis plus de 70 ans, de faire fonctionner un système de santé, de retraites, d’allocations familiales, soustrait aux lois et institutions du capitalisme. Il s’agit en quelque sorte d’une application sectorielle de ces propositions.

Le projet s’articule autour de trois éléments et vise à soustraire l’information à deux types de pressions, la censure d’Etat et les pressions du marché :

1- Distinguer radicalement la presse d’information ayant vocation à alimenter le débat public de la presse récréative, avec pour critères objectifs de distinction la non lucrativité, la non concentration (on ne peut pas posséder un groupe de presse) et l’absence de publicité. La presse d’information doit être reconnue comme un bien collectif, la presse de loisir ou spécialisée doit assumer son statut de marchandise.

2- La création d’un service mutualisé d’infrastructures de production et de distribution de l’information.

3- La création d’une "cotisation information" qui financerait le service mutualisé et remplacerait l’aide de l’Etat ainsi que la publicité.

Un mode de financement "qui ne doit rien au marché ni à l’Etat... Sa puissance a fondé le succès de la Sécurité sociale et assuré le versement depuis des décennies des pensions de retraite. Le sociologue Bernard Friot y voit à la fois le produit des luttes sociales passées et l’embryon d’une société enfin soustraite aux forces du marché."
(article de décembre 2014 du Monde diplomatique).
Cette cotisation serait versée à une caisse gérée de façon démocratique en s’inspirant de la gestion des caisses de Sécurité Sociale de 1945 jusqu’en 1967.

Bien sûr un tel projet pose bien des questions, laisse des zones d’ombres. Nous en discuterons donc avec Pierre Rimbert le 10 février en soirée à l’Université.


Pierre Rimbert est journaliste au Monde diplomatique.

Cette rencontre est organisée par les Réseaux citoyens de St-Etienne, en partenariat avec les étudiants communistes.

Georges Günther

Médias en France : qui possède quoi ?

Médias : qui possède quoi ? cliquer sur l’image pour agrandir

Voir aussi :

Pierre Rimbert - Conférence "projet pour des médias libres"

sur http://www.reseau-salariat.info

Schéma du financement du projet pour une presse libre

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