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Indigne, insupportable

Voici comment la ville de St-Etienne réinstalle les familles Roms : une honte !

vendredi 29 septembre 2006, par Georges Günther

Voici des photos du lieu où la mairie a réinstallé les familles roms qui vivaient dans une maison de la rue Bernard Palissy à Saint Etienne, maison évacuée ce jeudi soir suite à un arrêté de péril pris par la mairie. Une honte, une atteinte insupportable à la dignité humaine !

Nous sommes plusieurs à nous être rendus sur place, visiter l’immeuble.

Les mots manquent pour exprimer le choc et l’indignation. Toutes les fenêtres sont cassées, les plafonds tombent, les planchers sont pourris, ça pisse l’humidité de partout, les murs sont couverts de moisissures c’est d’une saleté crasse, même après un énorme nettoyage effectué par les familles. Ca pue. Des fils électriques pendent dans tous les sens. Le toit s’affaisse. L’immeuble est en bordure d’autoroute avec le bruit permanent du trafic automobile.

Il y a là 25 à 30 personnes, écrasées par ce qu’elles subissent, qui continuent de nettoyer, sans eau.

Comment accepter que des êtres humains soient traités de la sorte ?

La mairie de Saint Etienne, ne peut plus mettre purement et simplement les familles sur le trottoir comme elle l’avait fait le 25 juillet pour l’expulsion du terrain du Clapier. La dénonciation de ce qui avait été fait et l’organisation de la solidarité l’en empêchent. Mais réinstaller des familles dans ces conditions n’est pas mieux. C’est indigne. Lors du conseil municipal du 4 septembre dernier, le Maire avait parlé de « générosité », « de se porter au secours de ces familles qui sont en détresse ». Mais là, sont-elles seulement considérées comme des êtres humains ?

Il est nécessaire que la mairie trouve une autre solution.

C’est ce que nous avons demandé au cabinet du maire et à Madame Dumont dès ce matin.

C’est possible, de nombreux immeubles et logements sont vides sur la ville.

En tout cas, nous n’accepterons pas que les choses restent en l’état au nom du simple principe d’humanité.

Le réseau de solidarité avec les familles roms.









Messages

  • CODE PENAL(Partie Législative)

    Article 225-14
    (Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)

    (Loi nº 2003-239 du 18 mars 2003 art. 34 Journal Officiel du 19 mars 2003)

    Le fait de soumettre une personne, dont la vulnérabilité ou l’état de dépendance sont apparents ou connus de l’auteur, à des conditions de travail ou d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 150 000 Euros d’amende.

    Bien à toi,
    Marie Anne Sablé

    • La discussion au conseil municipal - séance du 2 octobre 2006

      pv du conseil - page 80

      M. Dubien
      Monsieur le Maire, je veux profiter des deux dossiers qui concernent le logement pour parler quelques secondes d’un problème de logement des familles Roms. Je n’en ai pas pour longtemps, je ne l’ai pas fait inscrire à l’ordre du jour.

      M. Le Maire
      Comme ce n’est pas à l’ordre du jour et que c’est une incidente, je vous remercie de la traiter de manière concise.

      M. Dubien
      Je veux protester sur la façon dont la mairie a relogé les familles Roms qui ont été évacuées de l’immeuble de la rue Bernard Palissy, où il y avait un problème de sécurité réel. Il a fallu évacuer vendredi. Des familles ont été relogées dans une maison, puis deux, de la rue Appolinaire vers le Rond-Point, dans des conditions tout à fait indignes. Je demande que d’autres solutions soient trouvées pour qu’on n’oblige pas ces familles à habiter dans une porcherie.

      Désormais 7 enfants Roms ont commencé à aller à l’école à St-Etienne. Deux autres vont bientôt les rejoindre.
      Le père de famille qui était emprisonné au centre de rétention depuis 15 jours, a été libéré et a retrouvé ses deux enfants qui sont à l’école de la Veüe.
      Il y a de très bonnes choses et d’autres qui le sont moins.
      Je demande que l’on fasse quelque chose pour que ces familles soient traitées dignement, comme des êtres humains.

      M. Le Maire
      Vous devriez nous remercier, au contraire, d’avoir pris ces dispositions et de ne pas avoir laissé les familles dans des conditions plus que dangereuses
      rue Bernard Palissy.
      Nous avons pris une décision courageuse en lien avec la préfecture, de manière à faire évacuer un immeuble dangereux. Si on vous écoutait depuis des mois, on laisserait les personnes dans des conditions dangereuses, bien pires que celles qu’elles connaissent aujourd’hui.

      M. Dubien
      Je vous montre les photos de là où ils sont...

      M Le Maire
      Monsieur Dubien, ce n’est pas vous qui m’avez demandé de sortir ces personnes des conditions dangereuses dans lesquelles elles vivaient la semaine dernière. Si vous aviez un minimum de décence, vous devriez accepter de reconnaître aujourd’hui que nous avons bien fait de faire partir ces personnes alors que la maison risquait de s’écrouler.
      Mais, comme vous êtes inaccessible à ce genre de raisonnement, vous ne comprenez même pas qu’il existe des situations périlleuses desquelles il faut sortir les personnes. Ce n’est pas vous qui m’avez alerté sur le sujet.

      M. Dubien
      Je ne le savais pas.

      M. Le Maire
      Justement, c’est parce que je sais que je fais. Comme vous ne svez pas, acceptez de ne pas avoir toujours raison.

      M Dubien
      Là, la situation est aussi dangereuse. Cela se regarde à mon avis.

      M. Le Maire
      Si tel est le cas, nous aviserons comme nous l’avons déjà fait, sans vous demander votre avis. Sinon, ces personnes resteraient toujours là où elles sont, dans des conditions périlleuses.

      Sans plus de commentaires...
      Pour la suite, voir Les familles roms de la rue Apollinaire se sont réinstallées dans des conditions plus conformes a la dignité humaine