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Solidarité avec les familles roms

Trois cents personnes ce lundi 4 juin sur les marches de l’Hôtel de Ville de St-Etienne.

vendredi 8 juin 2007, par Georges Günther


« Un toit, un travail, un droit pour tous », « Pas d’expulsions sans relogement et/ou hébergement décent et durable », « Nous ne sommes pas des animaux ! » disent les banderoles.
La municipalité stéphanoise veut expulser avant les vacances, c’est-à-dire mettre à la rue les familles roms roumaines installées dans l’école maternelle de Montplaisir, ouvrant la voie au même traitement pour celles réfugiées dans le centre EDF de la rue Béraud. 70 familles, 180 personnes dont une quarantaine d’enfants tous scolarisés, seraient ainsi jetées dehors, « chassées » dit Madame Dumont adjointe au maire à la tranquillité, qui propose de reloger... deux familles !
Beaucoup de familles roms participent à ce rassemblement. Elles expliquent au micro leur situation, la misère et les discriminations en Roumanie, leur espoir d’une vie décente dans notre pays et d’un meilleur avenir pour leurs enfants. Sont également là des parents d’élèves des écoles où sont scolarisés les enfants roms, des travailleurs sociaux, des membres du réseau de solidarité, des voisins des squats, des enseignants, des militants d’ATD Quart Monde, du Secours catholique, du CCFD (Comité Catholique contre la faim et pour le Développement)... des lyonnais aussi du collectif pour la scolarisation des enfants roms (CLASSES) venus apporter leur soutien.


Depuis presque un an des dizaines de personnes du réseau de solidarité, en collaboration avec des travailleurs sociaux, ont réalisé bénévolement un énorme travail de solidarité : la scolarisation de tous les enfants, le suivi médical pour toutes les familles, l’accompagnement dans le maquis administratif, l’aide à la recherche d’emploi (deux pères de familles sont en CDI), l’apprentissage du français, l’organisation de rencontres pour apprendre à mieux se connaître. Depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union Européenne, les démarches auprès de la CAF ont permis d’obtenir les allocations familiales et la CPAM vient enfin d’accorder la CMU.
En maintenant sa volonté de mettre à la rue toutes ces familles, la municipalité manifesterait son profond mépris pour toute cette construction solidaire bénévole. Elle aggraverait considérablement la situation.

Trouver un accueil digne et décent pour ces familles roms est de toute façon une question qu’il faudra bien solutionner. Et la situation dans l’agglomération stéphanoise fait qu’il est plus facile d’y trouver des solutions. Saint-Etienne a perdu 20 000 habitants dans la dernière décennie et la baisse continue. Des milliers de logements, des centaines de m² de locaux sont vacants.
L’investissement personnel, associatif qui construit de la solidarité est une chance pour la ville. La municipalité doit y apporter sa contribution et non le décourager. Elle doit reprendre le dialogue ouvert avec le réseau de solidarité pour cheminer vers des solutions d’hébergements et/ou de relogements pour tous.

Le réseau de solidarité se réunira au « squat 21 » rue Béraud lundi 11 juin à partir de 18h et mardi 12 juin à l’école de Montplaisir rue de Terrenoire, pour discuter d’autres initiatives. Ces réunions sont ouvertes à toutes et à tous.
Ce samedi 9 juin, une quinzaine de personnes de St-Etienne participera à la réunion nationale de Romeurope à Lyon, pour faire le point sur l’action de solidarité.

Georges Günther


Photographies © J. Depp, Pavel, MPV .