Mon site SPIP

Accueil > Réseau RESF > Avec RESF, construire la solidarité jour après jour...

Avec RESF, construire la solidarité jour après jour...

lundi 12 mai 2008

Mars-avril 2008 : la situation est devenue difficile dans le département aussi, avec une nette aggravation de la pression policière. Attention aux contrôles dans les gares, par exemple Chateaucreux... Les arrestations se sont succédées. Et des étrangers ont été envoyés dans des centres de rétention éloignés. Sans doute parce que le centre de rétention de Lyon St-Exupéry déborde, mais aussi pour rendre plus difficiles les actions de soutien.

Mais la réponse a été un renforcement de la solidarité, avec par exemple plusieurs rassemblements devant la Préfecture en quelques jours. Les listes d’info et de mobilisation par internet, ainsi que le “tam-tam” téléphonique de RESF ont chauffé (on peut s’inscrire sur ce tam-tam d’ailleurs ; le principe est simple : en cas de coup dur, chaque personne contactée est chargée d’en appeler deux autres, connues à l’avance, et ainsi de suite...)

Cette mobilisation solidaire est efficace. Le discours de la Préfecture ne varie certes guère : en gros, “on ne peut pas accueillir toute la misère du monde”, “la loi c’est la loi, on a respecté les procédures”, “cette famille n’a pas vocation à rester en France”... Les personnes en danger et les pauvres n’ont apparemment jamais vocation à rester en France : ceux qui ont de l’argent ont sans doute cette vocation, mais pas ceux qui sont en danger dans le pays qu’ils ont dû fuir...

Mais les expulsions ont été mises en échec.

Ainsi, fin mars, M. Dourbekov, arrêté et envoyé au centre de rétention de Mesnil Amelot, a dû être libéré (voir)

Début avril, M. Yayah Tamanate, qui avait été arrêté puis envoyé en centre de rétention à Nîmes a été libéré, le 10 avril.

Stéphane, Rrom roumain emmené au centre de rétention de Lyon-St-Exupéry a également été libéré suite à la mobilisation du réseau de solidarité avec les familles Rroms et de la Cimade. Son arrestation et la procédure d’expulsion étaient illégales, le Préfet n’a pas insisté.

En avril également, forte solidarité autour de la famille Ggenti, famille géorgienne en France depuis 4 ans, qui habite le quartier de la Métare à St-Etienne, et dont les deux enfants Mariami et Sandro sont à l’école Baptiste Marcet. Leur titre de séjour n’ayant pas été renouvelé, Mme Ggenti a perdu son emploi. M. Ggenti a un problème de santé grave. Le 10 avril, M. Ggenti a été arrêté, emmené en garde à vue puis au centre de rétention de Toulouse. Enorme mobilisation dans l’école et le quartier, où s’est constitué un comité de soutien (parents et enseignants des écoles Baptiste Marcet, habitants et associations du quartier, RESF, Association Familiale Protestante...). Plusieurs rassemblements ont eu lieu devant la Préfecture, avec plus de 100 personnes, des délégations reçues. Finalement, le Juge des libertés et de la détention a ordonné la libération de M. Ggenti. Et le préfet a décidé de ré-ouvrir le dossier médical...

Ces derniers jours, mobilisation autour de la famille Haziri, dont les enfants sont à l’école de la Chaléassière
Voir http://www.educationsansfrontieres.org
Arrêté le 30 avril au foyer ARALIS, M. Haziri a été relâché le soir même, après intervention de son avocat et rassemblement devant l’Hôtel de Police du Cours Fauriel où il était en garde à vue. Un goûter de soutien à cette famille est prévu pour le 27 mai à partir de 16h30 à l’amicale laïque Chaléassière.

Une action de soutien est engagée autour de la famille Rrom Kosovar de Ramis Ibrahimi et Samile Zeneli, qui ont deux enfants, une fille scolarisée à l’école des Chappe : Filloretta 4 ans et Egzon, 1 an.
Voir : http://www.educationsansfrontieres.org
Ils ont fui le Kosovo, parce que - étant Rroms - leur vie était menacée, M. IBRAHIMI ayant refusé d’être enrôlé dans l’UCK.
La soeur de M. Ibrahimi, son mari et leurs 3 enfants ont fui avec eux, dans les mêmes conditions, et ont obtenu le statut de réfugié.
Mais la demande d’asile de M. Ibrahimi, de sa femme et de ses enfants, à été rejetée. Le Préfet de la Loire leur a délivré une OQTF - obligation de quitter le territoire français. Le Tribunal administratif n’a pas annulé cette OQTF. Un appel est en cours...

Une autre famille Rrom Kosovar est menacée d’expulsion : la famille Beradj (voir : http://www.educationsansfrontieres.org. Persécutés au Kosovo - la maison des parents a été brûlée -, ils sont venus en France ; 3 enfants, mariés, ont reçu l’asile politique. Monsieur et Madame Beradj, les parents, sont âgés et malades mais ils n’ont pas obtenu l’asile politique. Ils ne comprennent pas : ils n’ont pas choisi de partir, ils étaient heureux au Kosovo avant la guerre. Ils ont encore 2 enfants à charge : une fille, Diana, scolarisée en CM2 à l’école Saint - Saens et un fils Sénadj qui poursuit ses études au Lycée Benoit Charvet. Ils ont demandé à être régularisés à plusieurs reprises, mais cela leur a été refusé jusqu’à présent. Ils vivent chez un de leur fils dans la peur d’une expulsion : ils hésitent à sortir et à laisser leurs enfants dehors. Les enfants grandissent dans la peur, peur d’être découverts et renvoyés dans leur pays.

Ces derniers cas attirent l’attention sur la situation des kosovars qui fuient le Kosovo. Le gouvernement français lui-même reconnaît le danger, en déconseillant de s’y rendre, mais refuse l’asile à ceux qui doivent s’enfuir. Voir, à propos de la situation des Roms au Kosovo, quelques informations à : http://www.educationsansfrontieres.org

Mobilisation aussi, ces derniers jours, autour de la famille de M. Mara, de Saint-Just St-Rambert, arrêté en région parisienne et emprisonné 15 jours en centre de rétention de Vincennes. Son épouse a une carte de séjour de 10 ans, ils ont trois enfants, bientôt cinq. Il a été libéré mais est toujours sous la menace d’une expulsion...

A noter qu’au lendemain des élections municipales, RESF a écrit aux municipalités de plusieurs villes du département, pour demander à les rencontrer. Une rencontre a eu lieu à St-Etienne le 13 avril, d’autres auront lieu à Firminy (le 15 mai) et à Saint-Chamond (le 31 mai)... A suivre.

Pour participer au RESF ...

contact e-mail : resf42@yahoo.fr
Tél : 04.77.41.33.21 ou 06.16 36 73 41
Adresse postale : RESF 42 Bourse du Travail 4 crs V.Hugo 42000 SAINT-ETIENNE
Permanences tous les vendredis de 18h à 20h à la Bourse du Travail de St Etienne
Chaque 1er samedi du mois, rassemblement à 10h30 place Jean Jaurès à St-Etienne. Prochain rassemblement : samedi 7 juin.
Des infos sur la page Loire du Site Réseau Education Sans Frontières
Deux listes d’info et de mobilisation fonctionnent avec internet, ainsi qu’un tam-tam téléphonique. on peut demander à en être !

RESF a édité un “guide en cas d’arrestation”...

Télécharger le guide pratique 2008 de RESF

et une brochure "Jeunes sans papiers scolarisés, Régularisation, Mode d’emploi"

Télécharger le document : "Jeunes sans papiers scolarisés, Régularisation, Mode d’emploi"

Télécharger les deux derniers bulletins édités par RESF42

Télécharger le bulletin mars2008 de RESF42
Télécharger le bulletin mai2008 de RESF42

Contact pour le bulletin : Angelique Marie - marieangeliq@gmail.com et Pierre Bonnefoy - psbonnefoy@wanadoo.fr

Livre à lire :

"La chasse aux enfants"

de Miguel Benasayag avec RESF

Cet ouvrage est le fruit d’une « alerte de santé publique » lancée, à l’initiative du philosophe et
psychanalyste Miguel Benasayag, par des membres du Réseau Éducation sans frontières, en contact quotidien avec la réalité de la traque des sans papiers et de leur enfants scolarisés en France. Il montre que la politique discriminatoire dont ils sont l’objet a des conséquences beaucoup plus larges qu’il n’y paraît, puisque c’est la société tout entière qui est traumatisée quand elle est amputée de certains de ses membres : les violences faites aux migrants étant des atteintes à ce qu’ils sont et non à ce qu’ils font, elles provoquent de profonds chocs psychologiques.
Cela vaut en particulier pour les camarades de classe des « enfants chassés », confrontés à
d’insupportables contradictions quand les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont bafouées au nom d’une certaine conception de la tranquillité sociale, lorsque des enseignants, des responsables d’établissements ou des parents doivent s’opposer ouvertement aux agents de la force publique qui procèdent aux arrestations ou aux expulsions, quand l’autorité scolaire ou parentale doit contredire une autorité censée assurer la sécurité de tous. Nourri de nombreux témoignages sur les violences de la « chasse aux enfants », ce livre montre que l’engagement au nom de la solidarité relève bien moins de la conscience morale que, beaucoup plus fondamentalement, de la possibilité matérielle de vivre ensemble.

La Decouverte
ISBN 2707154539
9,50 €

Messages