Pour participer au financement du film d’Honorine Périno : "Les agronautes"...

Denis est musicien, je suis cinéaste. La ferme que nous avons crée s’appelle Le Croissant Fertile. Ce n’est pas vraiment une ferme, et nous ne sommes pas vraiment des paysans. Nous sommes des Agronautes, un mot que nous avons inventés pour nous présenter, nous et d’autres dans la même situation, paysans des temps modernes.

Nous cultivons des blés anciens sur une dizaine d’hectares dans l’Ouest Lyonnais, sur un ancien tracé d’autoroute qui n’a pas abouti, à côté d’une zone industrielle. Dans un grand bâtiment à 5 km de là, ce blé bio est ensuite transformé par nos soins en farine puis en pain, que nous vendons sur place ou sur des marchés. Le pain se vend bien, mais notre situation est précaire : nous avons déjà déménagé deux fois, et devons à nouveau partir.

En témoignant des difficultés que nous rencontrons alors même que notre projet va dans le bon sens et répond à notre manière et localement aux grands enjeux planétaires, nous posons la question de la place de l’agriculture dans notre société.

Comment se fait-il que malgré la volonté politique affichée de développer une agriculture locale, malgré la demande des consommateurs, et malgré la disponibilité des terres agricoles, il soit encore si difficile de trouver une terre à cultiver pour nourrir les citadins ?
La question mérite d’être posée, et à travers notre parcours à l’installation, tout l’enjeu du film est de pointer la complexité et l’incohérence des règles et usages qui régissent le foncier agricole en zone péri-urbaine.

Les élus sont impuissants ou manquent de volonté politique. La propriété privée est supérieure aux lois en faveur de l’agriculture de proximité. Et nous là-dedans, nous cherchons des solutions…