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La grève du lait s’étend, les actions se multiplient, la société comprend.

Paysans : le combat de la dignité et de la vie.

Dans la Loire, nouvelle journée d’action lundi 21 septembre

samedi 19 septembre 2009

Ce qui se passe actuellement dans le monde paysan est probablement sans précédent. La mobilisation et la détermination des producteurs de lait ne cessent de se renforcer, et les actions deviennent quotidiennes.



Action à la SODIAAL à la Talaudière le 16 septembre...

Alors que les grands groupes de l’industrie laitière, le ministre de l’agriculture et des dirigeants de la FNSEA continuaient à dénigrer le mouvement en prétendant que moins de 10% des producteurs y participaient, l’APLI
(Voir http://www.apli-nationale.org)
a appelé à une “journée blanche” en France pour le 18 septembre...
Ce sont 15 millions de litres de lait qui ont été épandus dans les champs. Parmi d’autres, un épandage géant a eu lieu vers le Mont Saint-Michel dans la Manche (Des centaines de paysans, plus de 300 tracteurs, 3 millions de litres...)

Une vidéo de témoignage en ligne parmi beaucoup d’autres sur le site de l’APLI...

Une autre sur la grève du lait en Bretagne...

Le monde paysan est engagé dans le bras de fer que lui imposent les grands groupes de l’industrie laitière et de la grande distribution, et ceux des politiques qui sont à leur service.
Les larmes de crocodiles du ministre Le Maire ou de Lemétayer se déclarant choqués que des paysans jettent du lait alors que l’Europe compte “33 millions de citoyens mal nourris” ne peuvent être ressenties que comme des insultes, alors que les paysans qui produisent le lait subissent une politique qui les élimine jour après jour. Cette lutte est aussi une lutte de la dignité !

Alors que la cause du problème est connue, et que les solutions sont de bon sens, certains font tout pour parler d’autre chose.
Ainsi, la commissaire européenne à l’agriculture annonce la distribution possible de quelques centaines de millions d’euros comme “primes à la casse” pour que les paysans cessent leur activité. Sauf que là, il ne s’agit pas de voitures. Ce sont des hommes et des femmes, et toute une partie des sociétés qu’elle prétend casser. Dehors Fisher-Boel !
Aux paysans étranglés, ils promettent des “mesures d’accompagnement” : quelques centaines d’euros quand chaque paysan perd en moyenne 15 000 euros par an, ou ils proposent de reporter des échéances de prêts... Mais  les paysans ne veulent pas de “primes”. Ils veulent des prix qui respectent leur travail et leur permettent de continuer à nourrir les hommes.

Il faut revenir a des choses simples, car la situation est simple : l’effondrement du prix du lait a été provoqué par la dérégulation, par l’augmentation des quotas de façon à créer une surproduction de 3 à 4% en Europe. Ceci a permis d’échanger une petite partie du lait à prix cassés. Et ensuite, ils disent : c’est la crise, et ça, c’est le prix mondial du lait, c’est celui auquel on va vous l’acheter.
En dessous de 35 centimes d’euros le litre en moyenne, non seulement les paysans ne se paient pas de salaire, mais ils travaillent à perte. Mais évidemment les géants de l’industrie laitière et leurs amis de la grande distribution font d’énormes profits. Surtout qu’ils ne diminuent pas les prix à la consommation, au contraire !
Voilà les causes de “la crise du lait”.

Alors la solution aussi est simple : une maîtrise publique des volumes de lait produits, à l’échelle de l’Europe et dans chaque pays. Une baisse de 5% des volumes produits. Et un prix du lait garanti, vers 40 centimes d’euros le litre. C’est le bon sens, ça. Et c’est l’intérêt de toute la société.

Au lendemain de la "journée blanche" du 18 septembre, l’APLI a rappelé les revendications des paysans :
- "Adapter le volume produit pour assurer un prix rémunérateur.
- Adapter le volume produit pour limiter au maximum les dommages environnementaux.
- Adapter le volume pour limiter les conséquences collatérales dans les pays émergeants."
(Parce que la surproduction en Europe est exportée - avec des subventions - vers les pays du Sud où elle concurrence et tue l’agriculture locale).
Non, ce ne sont pas des intérêts corporatistes que défendent les paysans !

Si les quotas ont été supprimés par des décisions politiques, ils peuvent être rétablis par une décision inverse. Ce serait “simpliste” ? Mais on ne voit pas pourquoi il faudrait faire compliqué... S’arc-bouter sur la suppression des quotas ne peut avoir qu’un seul objectif : assurer de gros profits à l’industrie laitière et à la grande distribution, aller plus loin encore vers des usines à lait et éliminer une nouvelle partie des paysans.

Au plan national : la grève du lait lancée jeudi 10 septembre à Paris est en train de s’étendre en France et en Europe.

Le 7 septembre a eu lieu une réunion des ministres de l’agriculture de l’Europe. Bilan : zéro. Pas de remise en cause de la suppression des quotas, rien pour garantir le prix du lait.
Alors le 10 septembre, l’APLI (Association des producteurs de lait indépendants) et des organisations d’autres pays d’Europe membres de l’EMB ont décidé de lancer la grève du lait. Cette action a été la cible d’un véritable tir de barrage de la part de l’industrie laitière et aussi de la direction de la FNSEA.
Lire l’appel de l’apli - Pascal Massol

On sait que la Confédération paysanne engagée depuis des mois dans des actions pour le prix du lait n’y était pas très favorable, parce que jeter le lait qu’on produit (même si on perd de l’argent sur chaque litre produit), c’est un véritable déchirement personnel pour les paysans. Une décision douloureuse que chacun vit dans sa ferme, quand il doit vider son tank à lait dans la fosse.
(Voir le témoignage de Laurent Pinatel).
Une partie du lait est donnée. Mais il est matériellement impossible de toutes façons (notamment pour des questions de journée de travail - les paysans doivent continuer à traire et à faire leur semaine de 70 heures) d’aller distribuer tout ce lait...
La Confédération paysanne a cependant décidé de soutenir les paysans qui décideraient de participer à la grève du lait. Et décidé aussi d’organiser des actions collectives pour renforcer le mouvement.
(voir : Grève du lait : la Confédération paysanne soutient les grévistes et mènera des actions complémentaires)

En France, la grève du lait a démarré fort dans l’Ouest et le Nord. Elle est en train de faire tâche d’huile sur tout le territoire.
Voir sur le site de l’APLI, la vidéo d’un épandage dans le Pas de Calais le 16 septembre :

En Europe, la grève du lait prend des proportions énormes. Ainsi ce qui vient de se passer en Belgique où 3 millions de litres de lait ont été épandus dans un champ en Wallonie. Selon l’EMB - European Milk Board, plus de 40 000 paysans font déjà la grève du lait en Europe.

Les responsables politiques feraient bien de prendre la mesure de la révolte paysanne. Quand les paysans en viennent à jeter le lait qu’ils passent leur vie à produire, c’est que la rigolade est finie.
Il faudra bien aussi qu’ils se rendent compte que le combat des paysans parle à beaucoup de monde et bénéficie d’une profond soutien dans la société. Les milliers de discussions à la ferme installée par la Confédération Paysanne pendant 15 jours à Jean Jaurès en ont donné une idée.
Au fait, dans notre pays où des sondages sont publiés tous les jours sur tout et n’importe quoi, comment se fait-il que depuis des semaines il n’y en ait pas un sur les demandes des paysans ? Parce que le résultat est gênant ?

Dans la Loire : 50 camions de lait dégonflés dans la nuit du 10 au 11, 75 000 litres de lait déversés chez SODIAAL et Lactalis ce mercredi 16, 3 000 litres livrés au Crédit Agricole de Boën ce jeudi 17...

Le 9 septembre, le groupe LACTALIS en a rajouté : il a annoncé qu’il attaquait en justice la Confédération Paysanne de la Loire et aussi personnellement son secrétaire Philippe Marquet pour les blocages des usines Lactalis d’Andrézieux les 26 mai, 10 juin et 17 août. Il leur réclame plus de 26 000 euros. Comptent-ils de cette façon faire peur et faire taire ?

Dans la nuit du 10 au 11 septembre, les militants de la Confédération Paysanne de la Loire et du Rhône ont bloqué une cinquantaine de camions laitiers pendant leur tournée de collecte en leur dégonflant les pneus. “Un message en direction des responsables politiques et des industriels, qui refusent toujours de se prononcer à nos cotés en faveur d’une maîtrise publique de la production laitières” Et la Confédération Paysanne rappelait ses demandes, notamment “le maintien des quotas en 2015 (...) la baisse de 5% du quota européen, n’affectant pas les petits producteurs (...) une mesure de retrait des stocks des produits industriels, par l’introduction de ces excédents dans l’alimentation animale (...) La mobilisation des éleveurs laitiers continue et s’amplifie. Les responsables politiques doivent trouver une solution publique à la crise que nous affrontons et les industriels doivent payer le lait à un prix qui permette aux paysans de vivre.”

Ce mercredi 16 septembre, la mobilisation est passée à un degré supérieur encore avec le déversement de 75 000 litres de lait dans les laiteries de SODIAAL à la Talaudière, Lactalis/Nestlé à Andrézieux et Lactalis au Pont de la Pierre à Saint-Bonnet Le Courreau. Il faut bien mesurer le degré de colère atteint pour que des paysans jettent ainsi le lait. “Les 75 000 litres de lait déversés par les paysans sont le fruit de leur travail et ce n’est pas de gaîté de cœur qu’ils ont détruit le produit qui devrait les faire vivre. Ce lait déversé symbolise les excédents de production qui sont responsables du prix dramatiquement bas. C’est bien la surproduction laitière, résultat de l’absence de maîtrise publique, qui est la cause de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les éleveurs laitiers aujourd’hui.”






Au fil des jours, ce qui saute aux yeux est que la mobilisation se renforce - il y avait par exemple plus de 100 paysans à SODIAAL mercredi matin, qui ont déversé 15 000 litres de lait. Dans l’après-midi, 150 paysans ont déversé 30 000 litres de lait chez Lactalis à Andrézieux-Bouthéon. Même action le même Jour à St-Bonnet Le Courreau dans le Haut-Forez, dans la laiterie rachetée par Lactalis.
D’autre part, dans le monde paysan, c’est la solidarité qui gagne, chacun ayant conscience de l’importance de la bataille qui se mène. Et se retrouvent maintenant au coude à coude dans la Loire les militants de la Confédération paysanne, des militants de la FDSEA, et les militants de la Coordination rurale, des paysans non syndiqués.

Voir une vidéo du Progrès sur l’action à SODIAAL 

Ce jeudi 17 septembre, 3 000 litres de lait ont été déversés au Crédit agricole de Boën sur Lignon par les paysans de cette région du Forez...

Ce vendredi 18 à midi, “plus d’une centaine de paysans se sont réunis à Marcy-l’Etoile, dans le Rhône, et ont déversé plus de 40 000 litres de lait à la Chambre d’Agriculture du Rhône. Cette action conjointe entre le Rhône et la Loire rassemblait pour moitié des militants de la Conf et pour moitié des paysans d’autres mouvements” (APLI, OPL, FDSEA, non syndiqués...)
Ce vendredi 18 aussi, plusieurs dizaines de paysans du Forez ont mené une action à Montrond les Bains, lors de l’inauguration d’un "centre thermo-ludique" à laquelle se montraient de nombreux élus...

La Confédération Paysanne annonce une nouvelle journée d’action massive pour ce lundi 21 septembre. “Montrons leur la détermination des paysans ! Il est temps de lancer une mobilisation massive pour obtenir enfin une solution politique la crise actuelle.”. Rendez-vous est donné à 11h au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne.

Comment être solidaire des paysans ?

Des associations prennent des initiatives pour permettre aux habitants d’exprimer leur solidarité et leur soutien.
Ainsi à Saint-Sauveur en Rue dans le Pilat, à l’occasion de la randonnée “La Taillardine” de ce 20 septembre, les paysans seront présents pour expliquer leur situation et leur lutte. La randonnée accueille les éleveurs laitiers de St-Sauveur en Rue.
La lutte qui se déroule actuellement concerne toute la société, elle est très importante pour la possibilité d’une agriculture paysanne dans le domaine de l’élevage laitier.
Et si ce genre d’initiatives se multipliaient dans les prochains jours ?

Télécharger le tract du Sou des Ecoles de Saint-Sauveur en Rue

Alors que le programme des ultralibéraux est de mettre les bouchées doubles pour détruire l’agriculture paysanne, c’est le moment aussi de prendre d’autres initiatives (création de nouvelles AMAP par exemple, de toutes autres formes de circuits courts qui permettent de mieux se nourrir et de donner son argent à celles et ceux qui produisent la nourriture.








discussions lors de la rencontre en préfecture du 7 septembre...

Les réunions en préfecture de la Loire qui n’ont rien donné...

Surdité. La réunion du 7 septembre : les paysans face à un mur.

A l’issue des 14 jours de présence sur la place Jean Jaurès, les militants de Confédération paysanne de la Loire et du Rhône - et aussi de Haute-Loire - avaient arraché un rendez-vous en Préfecture pour le lundi 7 septembre avec G. Budin, président de la SODIAAL et de la Fédération Nationale des Coopératives Laitières. Cette réunion a bien eu lieu. 40 paysans ont pu y participer, pendant que 80 autres étaient rassemblés sur la place Jean Jaurès.
A la réunion en Préfecture, les paysans ont trouvé face à eux une palette de “responsables” : le Préfet de la Loire, G. Budin et plusieurs membres de son équipe, le Directeur départemental de l’agriculture, le directeur régional M. Pélurson, le président du conseil général de la Loire Bonne...
Le Préfet a ouvert ce qu’il a présenté comme une séance de concertation. Philippe Marquet a exposé pourquoi les paysans étaient là. Et puis ceux qui ne connaissaient pas la situation des paysans ont eu l’occasion de se mettre à jour, à travers plusieurs témoignages.

Mais du côté de l’industrie laitière, strictement rien de neuf. C’est un mur. G. Budin a confirmé l’obstination de la FNCL (qui représente les coopératives construites il y a longtemps par les paysans !) à se comporter comme des entreprises libérales, à raisonner en termes de “marché mondial”, et "confirmé leur choix de ne pas défendre les producteurs". Des coopératives totalement dévoyées dans le libéralisme.
On imagine l’amertume des paysans, contraints de regarder en face une réalité triste : ce que ces coopératives-là sont devenues. “la coopération ne nous aidera pas à nous défendre et à sauver les producteurs”.
La surproduction organisée aboutit à faire chuter le prix du lait ? Mais c’est bien le but, et ils veulent avoir des excédents à gérer. Au passage, il a été indiqué que 300 000 tonnes de poudre de lait sont stockées en Europe. Soit 50% du marché mondial de la poudre de lait. La France représente à elle seule 10% de ce marché. Et on va continuer ?!
Confirmation aussi du projet de contractualisation. Pour ce qui est des volumes et des prix, confirmation de l’objectif de diviser le même lait en 3 catégories. La “A” serait “bien rémunérée” (mais G. Budin ne dit pas combien). Le quota B serait “mal rémunéré”. Quand au volume C, n’en parlons pas. Ce serait celui des excédents, mais des excédents que les paysans auraient l’obligation de produire, pour quasiment rien !! C’est le lait qui serait utilisé pour produire du lait en poudre et du beurre. Et c’est les paysans qui en supporteraient le coût.
Le mécanisme est clair : augmenter la production. Pour faire s’effondrer les prix, faire des profits, et éliminer une partie importante des producteurs.
Surréaliste : M. Budin a dit qu’il y avait 50 à 60 millions de litres de lait en trop à SODIAAL. Mais il ne veut pas entendre parler d’une réduction de la production de 5% !! C’est qu’elle les arrange bien, la surproduction...

Pour la prochaine période, il apparaît que l’accord signé en juin par la FNSEA (entre 262 et 280 euros la tonne c’est à dire les 1000 litres environ) ne sera utilisé que le temps qu’il faudra pour pouvoir faire pire. Car il est annoncé maintenant que le prix du lait pourrait tomber vers 230 euros en décembre, et 200 euros en janvier.

“M. Budin s’est positionné dans une gestion sociale de la crise”, dit Jean Guinand. “Il a dit que les paysans qui ne pourraient pas tenir devait s’arrêter, s’en aller.”
Quant à B. Bonne, président du conseil général, "il a parlé aux paysans du RSA"  !!! Tout un programme, qui en dit long sur leur manière de réfléchir.
Entendu : “on nous parle de primes... Nous ce qu’ont veut, c’est le prix du lait.”.
Les paysans sont sortis de cette réunion écoeurés : “c’est en dessous de ce qu’on imaginait !”
Mais lors du compte-rendu fait à tous sous le kiosque de la place Jean Jaurès par la délégation des 40 qui sortait de la préfecture, et dans la discussion qui a suivi, les paroles étaient lucides et déterminées. C’est clair. La seule solution est de se battre si on veut sauver les fermes et les producteurs. “Passer à la vitesse supérieure, puisqu’on ne veut pas nous écouter”.

Duplicité : la réunion du 14 septembre organisée par le président de la Chambre d’agriculture

En tant que président de la Chambre d’Agriculture, Raymond Vial a organisé une réunion en préfecture le 14 septembre.
Une “réunion de crise” avec “l’ensemble des acteurs de la filière”. Pour dire quoi ? Que le problème c’est “le prix du lait”. Que la Loire est très touchée : beaucoup d’éleveurs, et qui ont souvent du faire de gros investissements récents. Que les “aides” d’accompagnement de l’Etat et du conseil général (224 000 euros X 2) ne sont qu’une goutte d’eau. Que ce qu’il faut c’est “de vraies mesures”. Tout ça, c’est le constat que tout le monde fait depuis des mois. Alors va-t-il enfin y venir, à demander un prix du lait qui rémunère le travail des paysans en diminuant un peu les profits de l’industrie laitière et de la grande distribution ? (Pour rappel : marges usines 2005 : 34%, 2009 : 52% !)
Patratas ! Raymond Vial demande “une année blanche pour la prise en charge des cotisations et des remboursements d’emprunts”. Lactalis et la Sodiaal peuvent continuer tranquilles. Aux paysans qui produisent chaque jour à perte il est proposé de demander le report du paiement de leurs dettes qui continueront quoi qu’il en soit à s’accroître chaque jour tant que le lait leur sera acheté à perte par l’industrie laitière.
Et ça c’est pour “le court terme”. Pour après, l’idée de R. Vial est “d’en finir rapidement avec les quotas, dont la mort est de toute façon programmée pour 2 015”. Incroyable. En avant toute donc vers la surproduction ! Et il reprend aussi à son compte le plan de l’industrie laitière : la "contractualisation" entre les groupes industriels et chaque producteur. (Voir)
R. Vial justifie d’autre part l’accord au rabais signé par la direction de la FNSEA et l’industrie laitière, sous les auspices du ministre de l’agriculture, début juin : entre 262 et 280 euros les 1000 litres, c’est à dire au moins 9 centimes d’euro de perte par litre de lait...
Il part en guerre contre les paysans (dont beaucoup viennent de la FNSEA, notamment ceux qui ont rejoint par milliers l’APLI) qui participent en France à la grève du lait.
A côté de la plaque, le président de la Chambre. Cela ne l’empêche pas, dans le journal Le Progrès, de prendre la pose et de se présenter en défenseur de l’agriculture ! Attention, à ce point là, on n’est plus très loin de la bouffonnerie.

Une autre vidéo sur la "journée blanche" dans l’Ouest...