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Nous soutenons les Faucheurs Volontaires de la vigne OGM de Colmar

Rdv avec les militant-e-s de la Loire de retour du procès, à la réunion du collectif Zérogm ce lundi 3 octobre à St-Etienne

lundi 3 octobre 2011

dernière minute
Le verdict pour les 60 Faucheurs sera rendu le 14 octobre.

Les peines demandées par le procureur sont : 3 mois de prison avec sursis
pour tous, 20 jours amendes à 100€ par personne pour 6 des faucheurs
inculpés, considérés comme récidivistes.
Et 550.000 euros de dommages et intérêts à l’INRA.

Le combat contre les OGM a besoin de continuer à prendre de l’ampleur. La
solidarité avec les Faucheurs volontaires aussi.

Les Faucheurs Volontaires de la Loire jugés à Colmar, et d’autres
militant-e-s du collectif Zérogm 42 sont prêts à participer à des réunions
d’information sur les OGM et les actions en cours pour s’y opposer, que
souhaiteraient organiser des associations de toutes sortes (AMAP, centres
sociaux, amicales laïques, associations socio-culturelles...)
Merci de prendre contact avec eux.

— 

Mercredi 28 septembre s’est ouvert à Colmar le procès des 60 Faucheurs Volontaires de la vigne OGM plantée en plein champ par l’INRA. Il se poursuit jusqu’à ce vendredi soir 30 septembre.
5 des inculpés sont de la Loire, quatre sont paysans : Jean-Luc Juthier, Thierry Vial, Mickaël Neyrolles, Christian Pipon, et Liliane Deroche est retraitée.
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Les Faucheurs Volontaires inculpés sont arrivés au Tribunal dans 3 charrettes tirées par des chevaux de trait. La journée de mercredi à été consacrée à leur audition. Les un-e-s après les autres, ils ont expliqué aux juges leurs raisons personnelles d’avoir fait cet acte de désobéissance civile... - photos de Marion Remy.




Les 60 Faucheurs Volontaires jugés à Colmar ont besoin de notre soutien. Quel que soit l’issue de ce procès-ci, ce combat va continuer, parce qu’il est vital si l’on veut permettre que l’humanité se nourrisse aujourd’hui et plus encore demain.
C’est grâce à l’engagement des Faucheurs Volontaires depuis 14 ans, grâce à leurs actions de désobéissance civile et aux procès publics qu’ils ont obtenu et qui ont fait bouger les choses, qu’en France et en Europe on a pu savoir ce qui se passait avec les OGM, et les bloquer largement. Aux USA où il n’y a pas eu de telles actions, il n’y a eu aucun débat, les firmes ont fait ce qu’elles ont voulu, les OGM sont partout. Et maintenant les conséquences arrivent...

Rappel sur ce qui s’est passé pour la vigne de Colmar...

L’arrachage des pieds de vigne OGM a eu lieu le 15 août 2010 (1). Cet essai de vigne OGM en plein champ n’avait aucune justification scientifique ni agricole.
Le court noué est une maladie des ceps que des vignerons savent contenir, et même utiliser pour améliorer la qualité du vin. Il diminue la production de vin, mais dans une période où l’Europe va payer l’arrachage de 400 000 hectares de vignes pour cause de surproduction, ce n’est pas une catastrophe. Le court noué n’était pas présent dans le vignoble d’Alsace. Le virus y a été amené pour réaliser l’essai...

C’est que les objectifs de l’INRA dans cette affaire sont autres.
D’une part il s’agit d’une sujétion de la recherche publique aux firmes de l’agro-industrie.
C’est qu’à la clé il y a pour l’INRA des millions d’euros de contrats (apparemment plus de 2 millions au total). Pour un organisme de recherche publique sensé être au service de l’agriculture et de l’alimentation de la société, il y aurait bien des recherches à faire pour aider les paysans qui veulent pratiquer une agriculture saine et respectueuse de l’environnement. Mais ça paie beaucoup moins. Et ce que les firmes veulent, ce sont des recherches qui débouchent sur des brevets - et la privatisation du vivant - et des ventes de semences + pesticides. C’est pourquoi l’INRA (enfin une partie d’entre elle) s’est encore récemment illustrée en servant à bien des égards de caution à l’offensive des firmes BASF et Pioneer et du CETIOM pour imposer les tournesols OGM mutés ExpressSun de Pioneer et Clearfield de BASF.

Avec la vigne OGM, l’INRA a aussi prêté son concours à une opération de banalisation des OGM, pour tenter de les faire accepter par la société dans un domaine que celle-ci considère quand même comme un peu sacré : le vin.
Pas facile, l’opération. D’abord tentée en Champagne à la veille de l’an 2000, avec 2500 pieds OGM chez Moët et Chandon, elle a été éjectée dès qu’elle a été révélée. Les vignerons du Champagne ne voulant pas courir de risque. Les pieds OGM ont atterri à l’INRA de Montpellier, sans avoir le temps d’y prendre racine, suite à la levée de boucliers des viticulteurs de la région ("le Languedoc-Roussillon ne sera jamais la poubelle transgénique de la Champagne"). Mais l’Inra de Colmar en a bien voulu (de l’essai et de l’argent qui allait avec) et au final, 70 pieds survivants y ont été plantés. Arrachés par un chercheur (condamné en 2009) mais rebricolés avant d’être neutralisés à nouveau par les Faucheurs Volontaires le 15 août 2010.
La vigne OGM de Colmar a été un terrain d’expérimentation pour étudier les conditions d’une "acceptabilité sociale" des OGM. Un comité de suivi bidon a été constitué, qui n’avait pas son mot à dire sur la légitimité de l’essai OGM lui-même mais était chargé des détails de sa mise en oeuvre. Quand ils ont conclu que l’objectif était de les utiliser pour faire avaliser l’essai OGM, des membres de ce comité de pilotage l’ont quitté et se sont opposés frontalement à l’essai.
Bref, cette vigne OGM a été l’expérimentation d’une manière de mener la société en bateau au moyen d’une "concertation" totalement pipée.

L’arrachage de la vigne OGM de Colmar le 15 août 2010 était donc la neutralisation d’un danger immédiat.
Mais c’était aussi une action pour exiger que l’INRA revienne à ses missions d’organisme de recherche public, une recherche payée par des fonds publics, qui doit profiter à la société, aux paysans, pas aux grandes firmes qui veulent contrôler l’alimentation et l’agriculture.

Les OGM dans les champs, dans les assiettes et dans les verres, c’est Non !

Le procès de Colmar vient d’être l’occasion d’une mobilisation citoyenne importante.
Plusieurs cars - dont un parti de st-étienne et de rhône-alpes - sont arrivés à Colmar ce mercredi, venant des différentes régions ; et malgré le fait qu’on soit un jour de semaine, plus de 350 personnes étaient présentes à l’ouverture du procès. Le procès lui-même est, comme le voulaient les Faucheurs, le moyen de mettre cette question vitale dans le débat public.
A St-Etienne, une soirée d’information et de soutien avait réuni 150 personnes le 16 septembre dernier à la salle des fêtes de Beaubrun (2), en compagnie des prévenus, et tout s’est poursuivi en musique et en danses avec le groupe "La Talvèra", et Nando Bizarro, chanteur et musicien argentin.

Il y a maintenant besoin que les actions d’information et de soutien se multiplient. On en parlera ce lundi soir 3 octobre à 19h30, à la réunion du collectif Zérogm, aux Pères Peinards, 5 rue du Jeu de l’Arc à St-Etienne. Avec des ami-e-s inculpés du procès de Colmar, et d’autres militant-e-s de la Loire présents au procès.


photo parue sur le journal Le Républicain Lorrain

(1) Voir : Pas de vigne ni de vin OGM en France ! L’essai de vigne OGM en plein champ mené par l’INRA à Colmar a été neutralisé par les Faucheurs Volontaires dimanche 15 août

(2) Voir Soirée d’information et de soutien aux Faucheurs Volontaires jugés à Colmar
Et A l’occasion du procès de Colmar : un appel “vignes sans OGM” lancé parmi les professionnels du vin

Diaporama - 77 photos de Martine Chevalier et Marion Remy...

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