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Le tournesol OGM infeste Rhône-Alpes...

9 parcelles de tournesol OGM pesticide partiellement fauchées ce dimanche 2 septembre en Rhône-Alpes

L’action s’est poursuivie par un rassemblement à 10h à Croix-Laval (Marcy l’Etoile) aux Rendez-vous de l’agriculture du Rhône.

lundi 3 septembre 2012

Toutes les actions menées depuis 15 ans avaient permis que les cultures d’OGM - à commencer par le maïs pesticide Monsanto810 - soient et restent interdites en France, et dans la plupart des pays d’Europe. Merci les Faucheurs Volontaires...

Mais les firmes semencières et chimiques - qui n’abandonnent pas leur objectif d’imposer les OGM transgéniques, attention ! - ont décidé de mettre le paquet sur les OGM obtenus par mutagénèse, pour lesquels il y a un véritable vide juridique puisque, s’ils sont explicitement définis comme OGM par la directive européenne 2001-18, ils ont été opportunément exclus de son champ d’application, et donc échappent aux dispositifs d’évaluation, d’autorisation et de contrôle que cette directive met en place pour les OGM transgéniques.
Et c’est comme ça qu’on se retrouve, sans que personne ne l’ai vu venir, avec plus de 30% des surfaces de cultures de tournesol en Rhône-Alpes qui sont maintenant du tournesol OGM pesticide. Des OGM cachés, et qui en plus nous sont “vendus” au nom de la lutte contre l’ambroisie, cette plante très allergène qui est un problème de santé publique.
Pour résumer : on va être contraint de consommer sans le savoir de l’huile OGM pesticide au nom de la lutte pour la santé publique, et alors même que tout cela prépare l’explosion de l’ambroisie résistante aux herbicides et donc l’aggravation des problèmes de santé dus à l’ambroisie...

Le communiqué des Faucheurs Volontaires

"Au petit matin du 2 septembre, une centaine de Faucheurs Volontaires venus de toute la France ont procédé simultanément à des fauchages de tournesol muté sur 8 parcelles dans le département de l’Isère et 1 dans la Drôme.

Par cette action que nous assumons pleinement, nous voulons :
- mettre en évidence qu’une partie importante des surfaces de tournesol de la région a été semée avec des variétés mutées, issues de technologies brevetées, tolérantes à des herbicides, véritables OGM qui ne disent pas leur nom.
- Dénoncer le passage en force des firmes semencières et des opérateurs de la filière, qui cachent aux paysans la véritable nature de ces variétés. C’est la politique du fait accompli : on colonise les champs, ensuite on discutera.

Par ailleurs, aucune traçabilité ni étiquetage n’est exigée pour les produits de consommation humaine (graines et huile de tournesol) et animale (graines et tourteaux).
Les récoltes de ces parcelles seront mélangées avec les récolte conventionnelles et se retrouveront donc dans nos assiettes.

Nous attendons du ministre de l’agriculture et des Services de l’Etat :
- qu’ils garantissent aux consommateurs la liberté de consommer sans OGM
- qu’ils agissent pour que ces technologies ne soient plus exclues du champ d’application de la directive européenne 2001-18 sur les OGM (alors qu’elle les définit comme tels : art 2 et 3)

Ces variété de tournesol muté constituent des impasses techniques : toujours plus de pesticides, risques de résistance de l’ambroisie... Les producteurs doivent les refuser et ne pas se laisser embarquer dans cette spirale qui les rend encore plus dépendants des firmes semencières agrochimiques.

PAS D’OGM DANS NOS CHAMPS ET NOS ASSIETTES
QU’ILS SOIENT ISSUS DE TRANSGENESE OU DE MUTAGENESE

Les Faucheurs Volontaires.

Télécharger le tract des FV distribué aux Rendez-vous de l’agriculture du Rhône.


Télécharger le communiqué des Faucheurs Volontaires

Ce dimanche, après le fauchage partiel de 9 parcelles de tournesol OGM dans l’Isère et la Drôme, l’action s’est poursuivie par un rassemblement à 10h à Croix-Laval (Marcy l’Etoile) aux Rendez-vous de l’agriculture du Rhône, où plusieurs milliers d’exemplaires du tract ci-dessous ont été diffusé aux participants.
Le 14 juillet dernier, les Faucheurs Volontaires avaient fait un fauchage symbolique sur une autre parcelle de tournesol OGM, à Auberives, au sud de Vienne, dans l’Isère (Voir : Attention à l’huile de tournesol OGM pesticide dans la sauce de la salade !)

Auberives, le 14 juillet 2012

Les Faucheurs Volontaires ont mis la question du tournesol OGM sur la table en 2011. Voir :
- Le combat contre les OGM relancé à St-Georges d’Espéranche
- Obtenus par mutagénèse ou par transgénèse, les OGM sont des OGM !

Le tract d’info distribué à Croix-Laval ce dimanche 2 septembre... - téléchargeable ci-dessus

De l’huile de tournesol OGM pesticide pour tous au nom de la lutte contre l’ambroisie ?

Parfois, au nom d’un problème, on nous impose une « solution » qui l’aggrave...
Depuis 2 - 3 ans, des semences de tournesols mutés (en attendant des colzas mutés) sont proposées avec insistance aux agriculteurs en leur promettant de meilleurs rendements grâce à une lutte plus efficace contre les adventices, et surtout contre l’ambroisie, une plante qui en plus est très allergène.
En Rhône-Alpes, 30% des surfaces de tournesols étaient OGM en 2011, et apparemment plus encore en 2012.. Mais beaucoup de choses ne sont pas dites...

Ces tournesols mutés “Clearfield” de BASF et “ExpressSun” de Pioneer sont des OGM, des plantes génétiquement manipulées...
Les mutations ont été obtenues par exposition à des traitements chimiques très agressifs, capables de provoquer de nombreuses mutations dans le génome. Ensuite, les mutations qui ont été retenues sont celles qui créent (entre autres ?...) une tolérance aux herbicides ... plus précisément à ceux qui sont opportunément vendus par les sociétés BASF et Pioneer - le monde peut être bien fait !

Ces tournesols sont des OGM :

- Ils n’ont certes pas été créés par transgénèse (transfert de gènes d’une espèce à une autre : ils ont été obtenus par mutagénèse), mais c’est toujours d’une manipulation génétique qu’il s’agit.
- Ce sont des “plantes pesticides” : ils sont destinés à être arrosés - et donc sont imprégnés - d’herbicides très puissants, sans en crever. Des pesticides vendus avec les semences...
- Ce sont des semences brevetées, que les paysans n’ont pas le droit de ressemer.
On a bien là les 3 choses qui caractérisent les OGM agricoles.

... Mais ce sont des OGM masqués !!

Les paysans sont trompés : ils ne sont pas informés qu’il s’agit d’OGM. Pire : il leur est affirmé qu’il ne s’agit pas d’OGM, au motif que la directive européenne 2001-18 qui régit les cultures d’OGM les exclut de son champ d’application (et donc des procédures d’évaluation, d’autorisation et de contrôle qu’elle institue pour les OGM).
Oui, il est bien vrai que cette directive - prise alors que les OGM obtenus par transgénèse étaient sur le devant de la scène - exclut les OGM obtenus par mutagénèse de son champ d’application. Mais c’est après les avoir explicitement définis comme OGM. On a là un vide juridique dans lequel les multinationales des semences se sont engouffrées...
Le résultat est qu’aujourd’hui, l’huile de tournesol que l’on trouve dans le commerce est très probablement - sauf traçabilité garantie - issue d’un mélange de tournesols OGM et de tournesols non OGM. Car il n’y a aucun suivi de l’utilisation qui est faite des récoltes de tournesols ExpressSun et Clearfield.

Avec les OGM, le pire est pour demain...

- Quelles seront les conséquences sanitaires, environnementales et économiques de la culture et de consommation (alimentation humaine et alimentation animale) des tournesols OGM pesticides ? Suffira-t-il qu’elles ne soient pas “tracées” pour qu’elles n’existent pas ?
- Au fur et à mesure que les “consommateurs” prendront conscience de cette réalité qu’il s’agit de tournesols OGM, l’huile de tournesol sera suspectée et mise en cause. Ce n’est pas durable, ce n’est pas un bon plan de cultiver des tournesols OGM !

- Et pour les paysans, l’avenir c’est le développement des plantes adventices résistantes aux herbicides, et notamment de l’ambroisie résistante.
On connaît l’apparition massive aux USA et au Canada des adventices résistantes au roundup utilisé avec le soja OGM roundup ready de Monsanto. Il aura fallu à peine une quinzaine d’années pour que le « miracle » se transforme en véritable cauchemar pour les agriculteurs. A force d’être arrosées avec cet herbicide, des mauvaises herbes ont développé leurs propre résistance et sont devenues très envahissantes. Mais ce qui inquiète le plus, c’est la vitesse de propagation de ces plantes résistantes, une sorte d’emballement (voir plus bas « L’étang et les nénuphars ») : en moins de 3 ans aux USA, le nombre de sites infestés signalés passe de 3200 à 14000 et les surfaces concernées passent de 1 million à 5 millions d’hectares (pour une surface totale de cultures GM de 65 millions d’hectares) !

Vers de nouvelles résistances de mauvaises herbes

La famille d’herbicides utilisée avec les tournesols et demain le colza OGM - les inhibiteurs de l’ALS : le Pulsar 40 de BASF est de l’imazamox ; l’Express SX utilisé avec l’ExpressSun de Pioneer et fabriqué par Dupont de Nemours est du tribénuron-méthyl -, déjà largement utilisée sur les céréales à paille qui la tolèrent naturellement, est celle pour laquelle le plus de cas d’adventices résistantes ont été signalés dans le monde. Certes ces semenciers/chimistes ainsi que les coopératives ne cachent pas les risques, mais cela ne les empêche pas de faire la promotion de leurs « innovations » tout en renvoyant la responsabilité sur les agriculteurs censés respecter des règles de bonnes pratiques !
Par ailleurs, les tournesols et colzas rendus tolérants, ne pouvant évidemment plus être détruits par ces herbicides, deviendront eux-mêmes des mauvaises herbes pour les cultures suivantes. Sans compter les ravenelles qui ont toute chance de se croiser avec les colzas. Une spirale sans fin !

L’ambroisie « super-star » et bientôt « super-weed »...

L’ambroisie est une plante allergisante qui pose effectivement un problème de santé publique.
Espèce à germination printanière, elle ne dissémine son pollen qu’à partir de la mi-juillet, époque à laquelle la plupart des espèces allergisantes n’en disséminent plus : elle est ainsi facile à identifier... et donc à incriminer ! Sa présence est forte dans la région Rhône-Alpes. Mais l’ambroisie est aussi présente dans « la com » des semenciers qui prétendent la maîtriser avec les herbicides utilisées avec ces tournesols mutés qui sont alors présentés comme étant la réponse à ce problème de « santé publique ». Or les spécialistes des mauvaises herbes ne partagent pas du tout cet enthousiasme :
« ...En ce qui concerne le mode d’action (inhibiteurs de l’ALS) et les substances actives impliquées dans les résistances de tournesols, l’ambroisie a déjà développé sur de très grandes surfaces des résistances à ces produits dans différents Etats américains... Aussi, la tentation légitime des agriculteurs et des préconisateurs, d’utiliser des variétés résistantes sur les zones les plus infestées, pourrait avoir pour conséquence de favoriser rapidement la sélection d’ambroisies résistantes, le risque étant d’autant plus important que la densité des populations d’ambroisie est forte » (Bruno Chauvel, Bejamin Gard (INRA) : Gérer l’ambroisie à feuilles d’armoise. Phytoma n°633 avril 2010.)
Les semenciers savent très bien que tôt ou tard cette résistance adviendra aussi en Europe. En utilisant comme argument de vente ce problème de santé publique, alors qu’ils savent pertinemment qu’ils risquent de l’aggraver en rendant l’ambroisie résistante, ces firmes ne mettent en œuvre qu’une propagande cynique.

Un peu d’agronomie SVP !

Les agriculteurs font aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques de la société civile en raison de leur utilisation récurrente de toutes sortes de pesticides dont ils sont souvent d’ailleurs les premières victimes. Ils n’ont pas vraiment besoin qu’on les montre encore du doigt pour avoir aggravé les problèmes liés à l’ambroisie. En fait le modèle d’agriculture industrielle qui se préoccupe bien peu d’agronomie au profit d’une guerre perpétuelle contre le vivant, est en crise profonde. A ceci près cependant que comme dans le reste de la société, il y en a qui sont sur le pont du bateau et d’autres dans les soutes !
Quoi qu’il en soit, l’utilisation des plantes mutées tolérantes à des herbicides n’est qu’une fuite en avant technologique et ne fera qu’aggraver cette crise.

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 L’étang et les nénuphars
Il s’agit d’une devinette bien connue. Des nénuphars sur un étang doublent leur surface chaque année. En 15 ans ils couvrent la moitié de l’étang. Question : quand couvriront-ils tout l’étang ? La réponse est évidemment « au cours de la 16ème année ». Une seule année aura donc suffi. Mais que s’est-il passé lors des années précédentes ? Par exemple, quelle partie de la surface couvraient-ils 5 ans auparavant ? La réponse est 1,5%, c’est à dire pas grand chose ! Et si on regarde 10 ans en arrière on ne trouve plus que 0,04% : pratiquement indécelable !
Cette modeste devinette illustre ainsi le fait qu’un phénomène d’expansion continue peut rester quasiment invisible pendant longtemps puis littéralement exploser par la suite. Et c’est bien ce qui semble se passer avec ces mauvaises herbes qui font de la résistance !