L’étape stéphanoise du Grenelle de l’environnement : surtout une opération de communication ?

On a appris tout récemment qu’une étape du “Grenelle de l’environnement” aurait lieu à St-Etienne, le lundi 15 octobre. Et puis on a vu apparaître une annonce sur le site internet de la ville. Hier au conseil municipal, j’ai interrogé le maire Thiollière sur ce qui était prévu...

St-Etienne fait donc partie des 17 villes dans lesquelles auront lieu des “réunions décentralisées” du Grenelle. La liste des villes (voir site officiel) fait suspecter des petits coups de main pour les prochaines municipales : un peu de communication sur l’écologie, c’est toujours bon, non ?
Et si on regarde la carte, on voit tout de suite que les grandes régions OGM ont été évitées ! (rien en Midi-Pyrénées par exemple...). Et en Rhône-Alpes (8 départements), deux départements ont été choisis, avec Annecy et St-Etienne, alors que les OGM sont dans 5 des 6 autres ! Pourquoi aller au devant des difficultés ?...
Le maire a cependant annoncé que la réunion à St-Etienne concernait (“fédérait”) les départements de la Loire, du Rhône, de la Drôme et de l’Ardèche. Alors, au juste, qui organise la réunion de St-Etienne ? “Le Préfet organise en concertation avec le maire de St-Etienne” a dit M.Thiollière au conseil municipal...
Ça se passera au Centre des Congrès, à l’Espace Fauriel. Et en 3 temps :
 le matin : 6 groupes de travail, copiant les groupes nationaux (mais l’intergroupe OGM a semble-t-il disparu) “dans lesquels sont invités les spécialistes représentants de ces thématiques”. Et c’est le Préfet et le maire de St-Etienne qui ont fait la liste des invités, avoue M. Thiollière !! Un peu surprenant, non ?
 l’après-midi, débat public, les membres des groupes de travail du matin restitueront leurs 3 heures de travaux, et le débat sera ouvert avec les personnes intéressées.
Bref : en 3 heures le matin, les invités feront le tour des questions qui concernent la crise écologique et en discuteront l’après-midi avec des citoyens présents. C’est ce qui s’appelle une affaire rondement menée. Pas très sérieux, tout ça...
 Enfin, en fin d’après-midi, une synthèse des travaux sera réalisée (prise de parole) par le président de l’Université de St-Etienne Kamel Bouabdallah. Pourquoi pas. Mais pourquoi ce choix ? On a senti dans le ton du maire la volonté de se défendre d’une opération trop ouvertement politique en choisissant un intervenant universitaire. Pour la même raison, il a annoncé que les ministres ne participeraient pas aux groupes de travail et au débat.

Tout ceci est à rapprocher des craintes de manipulations exprimées par les participants à plusieurs groupes de travail du Grenelle, qui ne reconnaissent pas dans les “conclusions” publiées les discussions qu’ils ont eu lieu au sein de ces groupes (voir)

A cette réunion du conseil municipal, j’avais donc fait ajouter en question d’actualité : “la ville de St-Etienne et les enjeux du Grenelle de l’environnement, en particulier la question des OGM”.
J’ai proposé que la ville de St-Etienne demande un moratoire sur les OGM, comme de nombreuses communes l’ont fait en France et comme la région Rhône-Alpes l’a fait.
J’ai demandé également que l’on passe aux travaux pratiques tout de suite dans la restauration publique et en particulier dans les cantines scolaires, qui sont un levier important pour agir, en privilégiant les productions locales de qualité, les circuits courts, l’agriculture paysanne. Evidemment la privatisation des cantines stéphanoises (Scolarest, groupe Compass) est un obstacle. J’ai demandé que la mairie exige dès maintenant que Scolarest garantisse l’absence d’OGM dans l’approvisionnement des cantines.

Roger Dubien
conseiller municipal, participant aux Réseaux citoyens.