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Election Européenne

Face à trente années de menace FN, place à la créativité collective et politique !

Un article d’Ivan du Roy dans Basta !

mardi 27 mai 2014

Ironie de l’Histoire : il y a exactement 30 ans, le FN réalisait sa première percée électorale. Et c’était lors d’un scrutin européen, déjà. Avec 10,95% des voix, Jean-Marie Le Pen talonne alors le Parti communiste de Georges Marchais. 2,2 millions d’électeurs se portent vers le parti d’extrême droite - ils sont plus du double aujourd’hui - qui devient le 4ème parti de France. Rares sont ceux qui prédisent, à ce moment, que le FN va s’installer durablement dans le paysage politique français.

Ironie de l’histoire, toujours, cette percée de l’extrême droite se produit un an après le « tournant de la rigueur » décidé par le gouvernement socialiste : gel des salaires, programme de privatisations et dérégulation des marchés financiers constituent la nouvelle politique économique de François Mitterrand. Même l’islamophobie fait alors son apparition, le pouvoir transformant en problème musulman les grèves ouvrières à l’usine Citroën d’Aulnay et de Talbot à Poissy, auxquels, en 1984, participent de nombreux travailleurs immigrés. Pendant ce temps, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les tenants du néolibéralisme passe à l’offensive. La grande restructuration se prépare : la compétition entre tous dans un marché globalisé et dérégulé. Mais pour le FN, c’est « la faute aux immigrés ».

Difficile de concevoir alors la violence des renoncements à venir

30 ans plus tard le résultat est là. L’histoire se répète, en pire. Avec 2,5 millions de chômeurs et de précaires en plus. Une crise mondiale qui n’en finit pas. Une Europe menacée de régression sociale. Les mêmes causes amènent souvent les mêmes effets. Pourtant, bien des choses ont changé. Plus personne, ou presque, ne croit en la chimère de changement portée par François Hollande, second président « socialiste » de la Vème République. Y compris au sein de son propre camp.

Ce n’était pas le cas en 1984. L’ampleur et la violence des renoncements à venir étaient, encore à l’époque, difficilement concevables. Depuis, le néolibéralisme a fait son œuvre et montré son vrai visage : celui de la finance dérégulée, de la compétitivité globalisée, de l’incertitude permanente pour les travailleurs, de la brutalité managériale et des profits fous pour quelques-uns. Le PS n’a fait qu’accompagner le mouvement. L’Union européenne également. Aujourd’hui, à la différence de 1984, le peuple de gauche ne se berce plus d’illusions. Le champs est donc ouvert à l’imagination, à l’invention.

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